mercredi 29 juin 2011

"Ni à vendre, ni à louer": une chorégraphie de l'image de Pascal Rabaté

Le film de Pascal Rabaté , auteur de BD, n'est pas sans rapeller deux petites perles du genre, cinéma muet où la bande son et le geste sont de mise!
"L'iceberg" et "Rumba" du trio infernal des réalisateurs, chorégraphes, acteurs belges Abel-Gordon-Remy faisaient déjà songer à Jacques Tati en plus chorégraphique, la mise en espace des corps et la gestuelle, plus élaborée.
Ici, pas de dialogue, peu de son émanant des corps, mais une bande son au top du genre, hors champ s'impose!Le film est drôle, humoristique, les situations banales, les saynètes jubilatoires et les acteurs plein d'une bonne volonté et d'un charme discret.
Gamblin, De Meideros et bien d'autres comédiens flirtent avec la danse, le geste précis; le décor, les paysages de Saint-Nazaire et environs, l' "hotel de l'Océan", tout est prétexte à une lecture simple et pas simpliste, à un plaisir subtil et à un déroulement dans le temps et le timing d'un film muet.
Les personnages font du camping dans un espace improbable où chacun trouve sa place: un couple de vieux amoureux habitent leur "mes Assedics", une famille touchante loge sous tente et tout va vaille que vaille, sans faille. Une famille endeuillée est prétexte à des jeux de hasard et à une mise en scène déroutante. Une tempête liquide le camping et renverse caravanes et boites au lettres, découvrant le lendemain matin après le déluge, les protagonistes à l'horizontale, comme dans certains films chorégraphiques ou chorégraphies de Trisha Brown.
Un film à "louer" sans aucun doute, qui fera peut-être peu de "bruit" par son mutisme car il est discret et modeste, sans tambour ni trompette: chut! Que le bruit se répande cependant: allez l'entendre, le voir, le regarder comme un objet cinématographique unique et singulier....Tati en serait ravi!

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