vendredi 13 septembre 2024

"Ouverture de saison" à Pole Sud : amour; tendresse et plus si affinités!

 


Ouverture de saison Belgique Grèce

"Démarrer une saison c’est donner du sens et de l’envie. 
Au programme, la présentation de la saison en images et deux propositions artistiques volontairement très différentes, au regard de notre saison contrastée.  "

 


Angela Rabaglio & Micaël Florentz / Cie Tumbleweed 
The Gyre (in situ) 
Tumbleweed est une compagnie de danse basée à Bruxelles et Zurich, fondée par Angela Rabaglio, chorégraphe et danseuse suisse, et Micaël Florentz, chorégraphe, danseur et musicien français. À travers un dialogue constant et une curiosité physique, technique et artistique permanente, ils ont composé leur propre compréhension du mouvement, du corps et de son langage. The Gyre, leur première production, est une pièce évoluant sur un concept simple : marcher. De ce mouvement ininterrompu, fait de courbes et de croisements les deux danseurs déroulent, pas a
̀ pas, une partition captivante de mouvements entrelacés. Ils orchestrent tout en douceur une transe méditative et enivrante réglée comme du papier à musique.    
Tisser du mouvement en rythme, à deux, métisser les genres féminin, masculin pour avancer, d'abord quasi immobiles, puis peu à peu en ébranlant l'espace. Les deux corps se rejoignent sans cesse, en rectitude, tout de noir vêtus, sobres, discrets, dignes. Un son sempiternel de machinerie, d'usine de tissage se répand, les entrainant dans un mouvement giratoire infime, hypnotique, enivrant. Peu à peu les directions s'esquissent, les regards se portent au loin, l'espace s'évase et l'on s'évade avec eux, inventant des images où la danse s'incarne, prend corps et graphie dans un espace au sol volontairement restreint. Le rythme s'emballe, les mouvements se décontractent par fatigue ou relâchement dans une nonchalance qui sourd des pas qui s'égarent. La marche se fait rituel chamanique, expression d'une fragilité révélée, d'une tendre communion entre l'un et l'autre. Amour, proximité, contact, geste infime pour mieux souligner la douceur du propos. L'intime est de mise et le partage de ces instants précieux est juste et authentique. Les deux danseurs dans le jardin de Pole Sud, sur fond de verdure éclatante, sur une estrade à la tombée de la nuit, crépuscule du soir enchantent et ravissent un public conquis par tant de simplicité abordable, accessible pour une lecture au delà de toute illustration ou narration inutile. Un modèle de sagesse et d'écriture , du sur mesure pour deux artistes à l'écoute du monde.
 
La soirée d'ouverture se continue à l'intérieur du Centre chorégraphique par une généreuse présentation des activités de "la maison" par sa directrice Joelle Smadja et de la programmation "colorée" de la saison de diffusion: circulez, il y a tout à voir et découvrir! C'est Sylvain  Riéjou, le "nouveau" chorégraphe associé qui prend le relais pour animer et faire se mouvoir le public sur des propositions burlesques et humoristiques pleines de saveurs sur une jolie chanson de Jeanne Moreau..Cela promet de belles envolées collectives et participatives...
 
Au tour de Konstantinos Papanikolaou de prendre le plateau avec  A User’s Manual – Chapter I & III : une "histoire" qu'il va nous conter en introduction pour nous exposer les raisons et conditions de sa présence ce soir parmi nous. Une commande spéciale pour cette soirée d'ouverture. 40 minutes de spectacle en solo: alors, au travail pour exprimer et faire transparaitre son processus de création. Comme faire apparaitre ou disparaitre la "narration" évidente que pourrait suggérer la danse? Démonstration brillante avec son toréro fantastique bien identifiable, son danseur de sirtaki virtuose  et autres évocations très lisibles de danse codée. Avec humour et détachement, entre prise de parole et danse, le voilà entrainé dans son propre piège: raconter, illustrer, séduire et rassurer le spectateur. Pas de feinte ni de leurre, de distanciation ou falsification. Ni d'abstraction. Le conte est bon et il réussit sa performance en remplissant son cahier de charges légères. 40 minutes de bonheur limpide à déguster sans modération et dans une empathie immédiate et sincère, subtile et pleine de réflexion philosophique sur notre adaptation à saisir et reconnaitre ce qu'on semble maitriser. Belle soirée qui se "termine" autour du verre de l'amitié, des nourritures terrestres et des retrouvailles chaleureuses avec l'équipe du lieu. Et ses fidèles et nouveaux spectateurs et participants à la vie de cette "grande maison de la danse pour tous et par toutes sortes de signatures chorégraphiques dans l'air de la créativité de notre temps.

 


Konstantinos Papanikolaou 
A User’s Manual – Chapter I & III
 
Konstantinos Papanikolaou, danseur et chorégraphe, est aussi diplômé de troisième cycle en danse de l’Université Paris 8 et a fait des études de psychologie à Athènes. Fort de ce parcours universitaire il interroge avec humour et décalage sa propre pratique et plus largement l’art contemporain. Qu’est-ce que le « grand art » et qu’est-ce que la « pop» ? Une sorte de guide de l’utilisateur destiné à fournir au public un mode d’emploi du fonctionnement de la représentation sur scène, plus particulièrement dans les spectacles de danse. Une entrée en matière idéale pour une saison riche de représentations en tout genre.


dimanche 8 septembre 2024

"Le grand embrasement": sans voix sous la voute romane

 


Festival "Voix et Route Romane"
Concert "Le grand embrasement" - Ensemble Into the winds
dim. 08 sept. 2024 de 16h00 à 17h30 Eglise St Arbogast SURBOURG

Le grand embrasement 


En 1392, le roi de France Charles VI est déclaré fou. En pleine guerre de Cent Ans, alors que le conflit franco-anglais connaît un répit inespéré, les absences répétées du souverain laissent le champ libre à des princes avides de pouvoir et d’argent. Commencent alors trois sombres décennies pour le royaume de France…
 
C’est ce récit épique qu’Into the Winds met en spectacle, à partir des rares sources musicales conservées de ce début de siècle tumultueux où oeuvrèrent des compositeurs qui ont profondément marqué leur temps. Jetant un pont entre le raffinement extrême de l’Ars Subtilior de la fin du 14e siècle et l’esthétique de la chanson bourguignonne du 15e siècle, plus simple et plus épurée, ceux-ci initièrent une nouvelle ère musicale dont Gilles Binchois et Guillaume Dufay deviendront les figures les plus emblématiques.
 
Entremêlant compositions originales jouées sur des copies d’instruments anciens et textes de chroniqueurs de l’époque, Le Grand Embrasement propose un voyage musical inédit dans une époque troublée et méconnue, aux problématiques et aux défis profondément contemporains.

Les artistes

Anabelle Guibeaud (chalemie et flûtes à bec), Rémi Lécorché (trompette à coulisse, busine, flûtes à bec), Marion le Moal bombarde (flûtes à bec), Adrien Reboisson (chalemie, bombarde, flûtes à bec), Laurent Sauron (percussions). 


C'est sur le chemin du choeur à l'intérieur de l'abbatiale St Arbogast qu'ils font leur  apparition. Un ensemble qui "sonne" et résonne déjà des sonorités des instruments à vent. De belle facture à l'ancienne comme ceux couchés sur l'établi, autel des sacrifices et miracles qui vont se dérouler.En toile de fond un immense papier froissé de la patte de Véronique Thiéry Grenier est tendu
avec ses multiples veines comme une cartographie sanglante durant le concert, ponctué d'anecdotes fumantes. Après cette petite fanfare apéritive en prologue-introduction, c'est au coeur du destin du Roi Charles VI que l'on plonge.L'officiant de cette cérémonie païenne, dans une diction parfaite et animé d'un bon tonus nous conte des saynètes croustillantes sur les moeurs cruels et sans pitié de son royaume.C'est une musique distinguée et martiale qui s'offre à l'écoute, noble, pondérée, ponctuée et rythmée selon les tonalités, timbres des instruments à vent: flûtes  et percussions-petit tambourin carré-forment un trio charmant et enjôleur.Comme un chant d'oiseau, sans voix ajoutée pour le pur son du souffle et de la résonance.Belle entrée en matière sonore avec ses matériaux singuliers d'un instrumentarium original.

Succède à cette délicate mise en bouche une thématique sur ce "pouvoir de donner" du roi, illustrée par des morceaux comme un portrait musical, une fresque épique et variée. Gai rossignol puis tonalités plus graves sorties tout droit de ce chaleureux matériel sonore. Du souffle et de la verve percussive pour des airs vifs, scandés, saccadés.Telle une chevauchée princière avec beaucoup de tenue dans la verticalité et le maintien des sons.De la rectitude dans les pas, les marches solennelles. 

Puis c'est la maladie du Roi qui est évoquée, sa folie, son égarement, ses divagations. La fureur, la trahison seront de mise dans les morceaux suivants où la tuerie et le massacre sont choses communes. Cette narration devient sonore par le filtre des instruments à la rondeur de son étonnante et chaleureuse. Un tendre trio de flûtes, une fusion totale des sons saturés pour des évocations rythmiques de déambulation, de cortège. La musique devient images et les histoires contées sont encore torrides et cruelles. Du meurtre encore dans l'atmosphère qui suit en formes de morceaux brefs, saynètes théâtrales et dramatiques de bon aloi. Les sonorités, harmoniques, les timbres portent l'imagination très loin et la suggestion sonore fait le reste. Sons tissés et métissés au diapason de cette odyssée chevaleresque et royale. Sur l'établi, les interprètes se donnent, respirent et aspirent les hauteurs, dimensions et volumes sonores avec virtuosité, contraste et justesse. Alors qu'une légère sonnerie retendit, clochette de funérailles, la mort du roi est esquissée. Flèches et archers, guerre et hostilités au programme flamboyant de cette partie du concert.Telles des joutes guerrières, les dissonances se frottent et opèrent pour une partition plus puissante et dramatique. La grâce et la nonchalance reprennent le pas, relaient la suite. Encore une évocation de passage linéaire, de cortège chaloupé.

Et l'histoire se poursuit sous la dictée de notre officiant quasi chanteur de cet ode à la royauté. Car les voix, les appels à la paix et à la concorde retentissent Éloquence légère de voix absentes mais que les vents incarnent à la perfection. Timbres veloutés, onctueux, sensuels, chaleureux et distingués pour une oeuvre qui semble se terminer bientôt.

Au final une clochette annonce le rituel de fin de vie du roi. Funérailles, obsèques ou requiem de chambre médiéval. Une homélie, un sermon, une messe pour le roi Charles comme une élévation vers les cieux On communie en bonne compagnie-cum-panis,  avec ses chants instrumentaux, presque ceux du désert dans les tonalités. Sombre atmosphère de recueillement où l'on proclame la mort, tambour battant. Un moment très "dansant", relevé comme les futurs pas de danse baroque, bondissements esquissés par le rythme. Un final guilleret, optimiste et pas fataliste du tout. Notre roi, héros d'une tranche d'histoire au son du massacre des corps, se porte bien dans les mémoires. Voix et voute romane pour ce concert sans voix exceptées celles des instruments si personnalisés à travers les corps des interprètes à la présence florissante. Le "grand embrasement" aura bien lieu, flamboyant, sans pitié ni retenue au son des cors, des vents et des percussions tactiles si fragiles et opérationnelles. Bon vent à l'Ensemble "Into the winds" dans la tempête de ce répertoire inédit, singulier et rarissime que le public du festival "Voix et Route Romane" aura largement apprécié. Un bis réjouissant avant de quitter St Arbigast et St Martin et son manteau partagé de bonheur musical. Adrien Reboisson Anabelle Guibeaud Marion Le Moal Laurent Safar Rémi Lécorché, au meilleur de leur talent et qualité.

vendredi 6 septembre 2024

Chamalières : ça mord : arrêtes tu m'appâtes! La pêche en ligne!

 


La sole si dorée!

Un village de pêcheurs à la friture!!! En quête de sandre de volcan, de loup de mer, de brochet en brochettes..Une tradition à la batellerie sur les bords de loire qui ne s'endort pas. Pas à appas et sans filet, le pêcheur de perles rares ou fines attrape des petits pois sont rouges dans l'au delà Loire...Pas un pêcheur dans la prieurale qui pêche miraculeuse...Alors "un petit poisson, un petit oiseau" c'est les amours lentes....Et "la maman des poissons" elle est bien gentille!  Cuissardes et bas en filet pour séduire les crustacés écrevisses qui s'incrustent.. Et les sirènes du port de Chamalières de faire leur chant de Lorelei sur le rocher du héron ou martin pêcheur. Ici c'est cuisson à la pierrade volcanique et potence  de rouget et autres bouillabaisses vellave emblavezes. Pas d’arête dans les sardines -ça redine- du coin. Matelote d'eau douce et pêche à la ligne. Point, virgule! Les anguilles sont en guise de parasol et la pêche à la baleine sont de mise. Muets comme des carpes sont les gars du bord de Loire et la truite de Schubert fait chou blanc et fait  des arc en ciel à l'omble du chevalier! Hameçons pour poisson lune, appâts thé deux fois.Tendre la perche du Nil, se prendre dans les filets et autres leurres.On fait mouche, lancer de pêcheurs et autres effets secondaires.Maille à retordre pour dentellières égarées d'une assemblée d'associations de pêche melba dans l'étang imparti. En vers et contre tous pour mordre à l'hameçon...Poisson pas né, poché, au court bouillon pour cuisine altiligérienne. Poisson d'Avril.....


On se l'écaille, avec ses palmes académiques, son scaphandre, sa laitance et les ouïes sont bouchées.On a une peau de pêche à Cham et on fait des queues de poisson..Que de poissons! Et ça mort à l'âme-son en chanson!!! Et la coquille du chemin de saint jacques de faire de la concurrence au clou de saint gilles! Gardons vigilance sur les silures du fleuve! Brêmes et autres fleurons de la brandade du coin!


Performance, balade et pérégrinations dansées, chantées de Geneviève Charras, charivarieuse, chahuteuse.

RDV Chamalières, bords de Loire

SAMEDI 18 AOUT 15H

lundi 2 septembre 2024

"Conte d'hiver" : comptes divers pour florilège de saison: une ode lyrique à la vie organique et végétale.

 


« Jurez, jurez, par chacune des étoiles dans le ciel, par toute leur influence : c’est comme si vous interdisiez à la mer d’obéir à la lune. »

Camillo I, 2

Dans l’esprit de Léontes, roi de Sicile un doute s’insinue : son frère de cœur, Polixènes, roi de Bohème et sa femme Hermione ont-ils une aventure ? Qui est le père de l’enfant qu’Hermione attend ? Ce doute se changera vite en folie furieuse et la colère du Roi se déchaîne : Polixènes s’enfuit, la Reine est emprisonnée, le nouveau-né est abandonné, le jeune prince Mamilius meurt. Quand Léontes réalise son erreur, il est trop tard : il n’a plus qu’à contempler sa vie détruite en se sachant seul coupable de sa ruine. Pourtant seize ans plus tard, "ce qui a été perdu sera retrouvé"...

Emporté par une farandole de personnages hauts en couleur l’histoire se déploie : l’hiver et sa tragédie glacée cèdent bientôt la place au printemps où fleuriront situations comiques et paroles drolatiques. Heureusement, il y a des contes où le bonheur l’emporte sur la vraisemblance et où le temps peut être ce magicien qui transcende toutes les espérances.

Mêlant tragédie et comédie avec adresse, Shakespeare nous livre ici une fresque qui nous permet de contempler avec émotion ce qui souvent nous sidère : la coexistence des contraires.

Pour ce premier geste de mise en scène à Bussang, il s’agira de faire troupe avec les amateurices et les professionnel·les mais aussi avec toutes les personnes qui viendront au cours de l’été accompagner l’aventure. Il y a quelques 122 ans, Maurice Pottecher montait ici une pièce de Shakespeare. Dans l’avant-propos de la traduction de Macbeth, il écrivait : "Faire aimer ce qu’on aime, admirer ce qu’on admire, c’est pour tout homme un plaisir qui, chez un artiste, renferme peut-être tout le devoir. [...] Il y a mieux à chercher dans Macbeth qu’une morale pour les am- bitieux : on y trouve la leçon sublime du génie, le miroir où l’humanité se révèle telle qu’elle a besoin de se concevoir, agrandie en ses vices comme en ses vertus."

Travaillant avec joie et exigence dans l’esprit d’expérimentation et d’audace de l’héritage pottecherien, nous souhaitons proposer au public une expérience aussi profonde que divertissante. Sans jamais chercher à éclairer le trouble qui nous habite dès la lecture de la pièce, il s’agit au contraire, d’ouvrir une brèche pour qu’il se déploie et de nous baigner dans son mystère. Après tout, il s’agit d’un conte et son dénouement sera heureux.

Quelle belle "profession de foi" et quelle introduction intentionnelle qui s'avère juste et opérationnelle pour Julie Delille qui signe ici une mise en scène aboutie, fantaisiste, rigoureuse et en harmonie avec les destins côtoyés trois heure durant au sein du Théâtre de "verdure" de Bussang. Celui du "peuple", celui de tous ceux qui se sont engagés pour que cette aventure estivale ne soit pas un coup d'épée dans l'eau. 


Et fleurs et couronnes

Terroir et territoire du Théâtre et des arts du spectacle vivant; nous voici en terrain connu et respecté de bout en bout. C'est Bussang sylvestre avec au deuxième acte, la foret qui s'ouvre grand devant nous, c'est Bussang pastoral avec son troupeau de moutons guidé par le chien de garde du berger intègre et honnête qui traverse le plateau, la colline et le parterre, c'est Bussang bucolique, floral qui "renoue" avec les bonnes et mauvaises herbes d'un bouquet final généreux. La Renouée, celle de Julie autant que de Gilles Clément qui fleurit ici dans le couple insurgé, fuyant de Florizel et Perdita. Giroflée et oeillet, fleurs bâtardes dont la présente affole la jeune "princesse". Tout ici reverdit, s'épanouit face à une situation dramatique: un homme Léontes, tyran va s'ingénier à réduire en cendres ses proches pour affermir un pouvoir fantoche et destructeur. 


Les destins vont se croiser, s'ignorer, se trahir et tous les personnages sont traités à égal. Hermione est "chaste" et obéissante, leur fils Mamilius, espiègle et mutin, Polixènes est trahi et transi de peur et d'horreur sur le comportement de son frère. Tout bascule pour cette famille qui enfante un petit "hêtre" qui va grandir, adopté par un pâtre dévoué alors que Camilio cherche en vain qui soutenir de ses maitres et conspirateurs. Magique traduction du texte de Shakespeare par Bernard-Marie Koltes dans ce respect de la langue, du rythme et de l'intrigue. Pas de "soucis" là où il n'y en a pas et la métaphore florale de revenir au-devant de la scène. Les fleurs c'est le jardin de Bussang Comme une permaculture qui abrite toutes les espèces nichées à l'ombre les unes des autres pour mieux s'épanouir et donner suc et miel. La mise en scène est truculente et sobre, respecte cet espace qui peut s'ouvrir sur le végétal, sur un fût qui figure au centre de cette éboulis de verdure que traversent les personnages, les danses de la fête pastorale. Une symphonie très beethovenienne autant que mozartienne pour une musique riche en rebonds, entre passion et raison, en couches et strates sonores en adéquation avec la dramaturgie féconde et féroce.

Du bel ouvrage de femme "responsable" des comédiens qui se donnent et bougent cette narration avec conviction, justesse et enthousiasme. Les citer tous sans en oublier serait trahison. Alors qu'il soient "étoile" ou petite comète passagère, ils fondent une cosmogonie très chorégraphique, un choeur battant réel et efficace.Tous réunis pour défendre la cause d'un théâtre pastoral qui regorge de richesse de la terre nourricière du cru: un héritage autant qu'une cathédrale à bâtir ensemble pour le plus grand bonheur d'un public nombreux, chaleureux, engagé dans les rhizomes de cette culture populaire de haute couture. "Conte d'hiver" pour compter les moutons le soir pour s'endormir serein et apaisé, nourri des contes et histoires dont l'enseignement n'a pas de frontière. Les clôtures et barrières ne sont pas de cette organisation sociale et artistique là! Dans la nuit étoilée l'oracle d'Apollon se perd et résonne comme un écho dans la futaie voisine....



Le troupeau paît, passe et distille une atmosphère de sagesse autant de de folie scénographique de bon aloi. Julie Delille en "bergère" avisée dans un univers végétalisé de toute beauté. On "renoue" avec racines et haies sauvages tel le visuel de la saison: une belle plante qui trace empreintes et signes des temps comme un tampon graphique, une cire d'abeille butineuse. Apollonien en diable! Dionysiaque à l'envi.

Avec Héloïse Barbat*, Garance Chavanat*, Sophia Daniault-Djilali*, Élise de Gaudemaris, Laurent Desponds, Yvain Vitus*, Véronique Damgé*, Laurence Cordier, Valentin Merilhou*, Jean-Marc Michels*, Baptiste Relat, Michel Lemaître* et Gérard Lévy*
*membres de la troupe 2024 de comédien·nes amateurices du Théâtre du Peuple.
 
A Bussang au Théâtre du peuple" jusqu'au 31 Aout

dimanche 1 septembre 2024

"Silva Musica" ; sylvestre et place aux lutrins des bois jolis!

 


Silva Musica - Le chant de la forêt

"Silva Musica - Le chant de la forêt" de Jean-Claude Pennetier : un récital unique au Théâtre du Peuple, le 1er septembre 2024.

© DR

À la fin de l'été, le célèbre pianiste Jean-Claude Pennetier vous invite à un moment musical exceptionnel avec "Silva Musica - Le chant de la forêt" au Théâtre du Peuple à Bussang. Dans un dialogue intime avec Fagus, l’arbre compagnon veillant sur le théâtre, Pennetier se produira à trois moments distincts du jour et de la nuit, offrant une expérience unique à chaque instant.

Ce rituel musical est ouvert à tous : mélomanes, curieux, et amis des bois. Venez vous ressourcer et laisser votre esprit divaguer au gré des notes de Mozart, Beethoven, Schubert, Chopin, Schumann, Fauré, et Debussy, interprétées avec la poésie et l'humilité qui caractérisent Jean-Claude Pennetier, l’un des plus grands interprètes et pédagogues français des cinquante dernières années.

Ce sera donc passion-musique classique que cette rencontre pour le dernier événement de l'été au Théâtre du Peuple". Julie Delille en introduction-prologue énonçant avec émotion et dans un rythme qui lui est propre frisant le suspense et la fiction, l'objet de cette aventure musicale liée à la présence même et à l'histoire du lieu, enchanté par tant de vécu humain, théâtral, musical.Ce "chant de la fôret" non loin du grand hêtre mythique  en trois temps de la valse du temps.

"Le théâtre des passions" en première partie dans la grande salle réunit Mozart et Schumann: deux "fantaisies", la première d'un homme-musicien de théâtre et d'opéras, la deuxième de Schumann, plus désincarnée et linéaire.. L'émotion de l'artiste, pianiste interprète est grande et sincère. Son jeu délicat, contrasté épouse les deux oeuvres qui se suivent indistinctement et c'est le miracle du rapprochement qui opère. Ces "fantaisies" sont complices et complémentaires, voisines et parfois aux antipodes l'une de l'autre. Un mariage "bien assorti" en quelque sorte.

Suivront dans un deuxième temps, l'alliance de "Deux impromptus de Schubert op 142 n° 3 et n° 4" assortis de la"Sonate op.110 "de Beethoven. Alors que l'orage gronde au loin sur les monts de Bussang se jouent les notes de ces deux géants du piano. Toujours interprétées par notre officiant de circonstance; Jean Claude Pennetier.  C'est "le chemin vers la joie" qui nous y conduit judicieusement dans les interstices de la musique, du son du piano de l'artiste qui invente son jeu, par coeur sans partition, par corps absolu.

Les entractes se passent comme des temps d'échanges, repos, de rencontres et Silva Musica bat son plein d'audaces au troisième temps . 

"Clartés stellaires" pour aborder la nuit sylvestre et le site de Bussang au crépuscule du soir. "Clair de lune" de Debussy, fluide et enchanteur,  "Pièce pour piano op n° 3 de Schonberg, "Et la lune descend sur le temple qui fut" de Debussy, "Fantaisie de Schumann op.17 (3ème mouvement).... Toute la musique semble faite pour ce lieu magique et hypnotique, pour ce territoire fertile en sons, vibrations et autres partitions sensibles du vivant. La grâce de l'interprétation et le programme ajusté comme une parure de haute couture sonore pour ce domaine des dieux.

Au Théâtre du Peuple à  Bussang le 1 Septembre

mardi 27 août 2024

"les gros patinent bien": et ça cartoone au pays des sirénes du port de Bussang!


 

« Oui bon à ce stade, plus personne ne comprend rien... »
Le Maigre, Les Gros patinent bien

C’est parti pour un tour du monde, avec un voyageur, qui ne bouge pas d’un pouce, mais voit du pays comme personne, grâce à un accessoiriste qui fait défiler derrière lui, dans une course effrénée, les décors et les paysages, simplement nommés au marqueur noir sur des cartons. Un procédé malin, vieux comme le monde, essence même du jeu, qui efface toutes les limites, ouvre grand les possibles.

Après Shakespeare, un retour aussi, celui de Pierre Guillois, Olivier Martin-Salvan et leurs compères, heureux à l’idée d’arpenter à nouveau la fameuse scène du Théâtre du Peuple - ils l’aiment tant - dans un voyage aussi burlesque qu’absurde, sur la glace et sous l’eau.

Complices depuis quinze ans, Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan rêvaient de faire un duo. Ils l’ont fait, tout de cartons. Clowns sans en être, s’inspirant davantage du slapstick anglo-saxon, ces "Laurel et Hardy bien à la française" ont écrit, pas à pas, l’absurde voyage d’un homme qui ne bouge pas mais qui pourtant traverse l’Europe grâce à son complice, qui, tout maigre qu’il est, fait défiler derrière lui les paysages, personnages et éléments rencontrés le long de la route.

C'est un prodige de régie technique qui se déroule devant nous près de deux heures durant..Deux personnages tiennent la scène: l'un plutôt grassouillet, assis sur une chaise en carton où les contours sont dessinés évoquant l'objet. L'autre, lutin malin et foldingue va s'échiner brillamment à nous faire voyager par l'imagination, uniquement via les inscriptions sur des bouts de carton qui se lèvent comme des slogans brandis sur des barricades : noms de lieux, d'objets et autres indications de lecture. C'est subtil, réactif et drôle de bout en bout. Au départ c'est un grommelot sonore mi anglais mi langue issue de métissages qui sourd des lèvres de "Laurel" alors que "Hardy" ne pipe mot. Nos deux compères vont bâtir des châteaux en Espagne, des plages où les mouettes virevoltent, des océans, des boutiques fantasques...


Des univers incarné par le jeu extravagant de Pierre Guillois, un pantin désarticulé autant qu'une sirène sensuelle barbotant dans le flot de l'amour: un coeur en carton qui bat sa coulpe! Alors que l'autre, celui qui ne bouge pas, ne rêve que de coca colas et de son Amérique perdue. Tout est en carton et l'on peut dire que ça cartonne pour ces sous-titres, de cartoon qui en disent long sur les humeurs, les actions, les ambiances: embruns, brumes et autres effets réels de magie.Comme des cartels signifiant qui comme par "hasard" ou magie apparaissent pour commenter, souligner l'action. Un film muet en vrai, en chair et en os avec un comédien-danseur virtuose, véloce, espiègle, charmeur, érotique à souhait. Danseur aussi tant les gestes qui tanguent et gigotent sont justes et jamais mimés. Le rire éclate quand débordés par tout ce qu'il se passe, c'est celui qui ne fait rien qui déclare sa fatigue!Chaussé de bottes le voici qui se redresse et Olivier Martin Salvan cède la parole à son Marsupilami préféré.L'adresse de ce dernier, son exigence de rapidité de manipulation bordée du jeu d'acteur sont sidérantes et l'on se prend au jeu de vitesse, d'accumulation de gags, de saynètes désopilantes toujours de "bon genre"et de bon gout.


Des moments de pur désobéissance civique aussi tant ce qui s'y passe dépasse l'entendement pour une grande réjouissance collective. Un spectacle qui "renoue" avec la malice, la virtuosité, l'inventivité dans le plus simple appareil des corps mis à rude épreuve de l'humour et de la distanciation. Un vrai bonheur pour le festival de Bussang et ce théâtre où même le hêtre devient "carton" que traverse notre héros de pacotille sans vergogne, passant de l'autre côté du miroir pour mieux y revenir. Meli-mélo ou pêle-mêle, c'est de la chiromancie où, les yeux exorbités, notre héros en slip noir et casque de bain fait des siennes à longueur de journée!pDes bannières révolutionnaire brandies en cartons, .pour un Théâtre du Peuple au coeur de la foret linguistique décalée qui sent bon la renouée et le spectacle burlesque, absurde, surréaliste et bon vivant. Le tandem Guillois-Martin-Salvan comme un duo-duel incessant dans un univers de carton-pâte inénarrable.Et utopique à souhait!Au final les abysses après un tsunami géant nous redélivre et restitue notre héroine fictive: une sirène protéiforme, leitmotiv de la pièce qui tisse des liens amoureux avec notre bonhomme débonnaire qui ne bouge pas.On souligne le travail remarquable de la régie et des accessoiristes et la création sonore de Loic Le Cadre qui épouse cette rocambolesque épopée aventurière avec grâce et adéquation au petit poil! Sauve qui peut, la vie!



Au Théâtre du Peuple à Bussang le 31 Aout

hOUT EST EN Csonores

 

mercredi 21 août 2024

Fanny de Chaillé, Tiago Rodrigues, Baro d'evel et "Vive le Sujet! Tentatives "en Avignon dans le "IN" 2024.


 Fanny de Chaillé : "Avignon,une école" de bonne conduite.

Fanny de Chaillé est une "pédagogue" chercheuse hors pair qui sait extraire et tirer d'un interprète les profondeurs de ses potentialité de jeu, d'incarnation. Tout en demeurant dans les sphères de l''identité, de l'intégrité. Son "Ecole",  "une école" en Avignon en compagnonnage avec La Manufacture de Lausanne en serait un bel exemple. De jeunes interprètes s'adonnent en groupe à l'expérience théâtrale de A à Z. Construire un spectacle, trouver un argument, une histoire qui tient la route, en édifier un texte, une mise en espace et in fine le donner à voir....dans le mythique Cloitre des Célestins. Il est 21H au crépuscule du soir les corneilles se rassemblent dans les branches des platanes et dialoguent avec les comédiens. Donnent la réplique sonore au festival d'Avignon qui ce soir est à l'honneur. On lui fait la cour et on refait son histoire avec une grande H hache pour en faire un mas de la Saint Jean Vilar. Voir et entendre ces jeunes professionnels évoquer, incarner les grands de cette histoire du théâtre est troublant et attachant. Pierre Henry et sa Messe du Temps présent, Jean Vilar, Gérard Philippe et tous ceux qui ont traversé des époques, des directions artistiques différentes s ' y succèdent dans un rythme joyeux, énergique et tectonique. Le Masque et la Plume: un moment désopilant sur les critiques du temps passé qui nous parlent encore sur les ondes...Souvenirs, souvenirs quand vous nous tenez! Des numéros inénarrables parsèment la pièce dans une diction générale impeccable. Des questionnements sur le métier viennent sur le tapis, le féminisme, la société...Le Living Theatre y est passé à la moulinette aussi et la Suisse, ce pays, danger public après les arabes et les juifs s'en prend plein pot dans la figure.Tous ces événements, petits et grands, choisis pour leurs possibilités d'être ré-incarnés, restitués non moulés à la louche comme autrefois, mais dépecés de complexes et hypocrisie. Une réussite totale et enthousiasmante.La mise en scène, sobre, opérationnelle est bien de la veine d'une chorégraphe qui sait faire bouger les corps dans l'espace: danser, se mouvoir en s'exprimant verbalement, naturellement sans entrave.


Tiago Rodrigues: "Hécube, pas Hécube": une légende d'aujourd'hui fait carrière.

La Carrière Boulbon fait miracle et magnifie toute mise en espace digne de ses volumes surprenants, de son acoustique, de ses failles murales impressionnantes. Elle ne pardonne rien comme la Cour d'Honneur et voici Tiago Rodrigues qui s'empare du lieu en compagnie des comédiens du Français.Réussite totale tant le mariage d'un texte inspiré de la mythologie et de ses facéties épouse les entrailles du lieu et fait se mouvoir. Entre le tribunal où Hécube -celle d'Euripide-et la première de la pièce de théâtre répétée, tout se construit autour de ses personnages de légende devenus de veine contemporaine. L'histoire personnelle de la comédienne phare, Nadia, mère d'un fils autiste malmené dans son institution d'acueil est sidérante. Hécube, pas Hécune" est de la pure syntaxe d'autisme où la répétition fait figure d'acte d'existence, de réussite. Les comédiens, une bande d'acteurs en répétition sont au diapason de ce récit cruel et sensible. Faite de répliques qui n'appartiennent qu'à eux et à Tiago Rodrigues, la narration va bon train et file deux heures durant dans cette carrière où tout résonne juste. En écho avec ce drame personnel, cette joyeuse assemblée d'acteurs, meilleurs les uns que les autres. Sept d'entre les sociétaires de la Comédie Française animent le jeu, se déplacent aisément sur ce plateau naturel où la poussière de sable laisse les empreintes de bien des pas. Costumes sobres, jeu à la perfection de ceux qui exercent un métier où la communication avec le public est chose évidente et respectée. Un moment de grâce dans un écrin où la vie semble irréelle alors que sur la scène se joue les destins politiques, sociaux de toute urgence et qui n"ont rien de fictifs.


"Qui som" de Baro d'evel: failles et  fractures terrestres

D'emblée le chemin qui mène à la cour du Lycée Saint Joseph est un couloir où nous reçoivent des personnages en frac d’hôtellerie, gardiens du temple ou personnel au service d'un établissement de renom. Des céramiques, sculptures contemporaines dignes d'un musée d'art moderne jalonnent le parcours, éclairées comme dans une salle d'exposition. C'est dire si la partie scénographique du spectacle sera "plasticienne" et scénographique. Les éléments du décor le prouvent au premier clin d'oeil: immense monticule de franges en muraille à la Polux le chien, bouteilles de plastique  à la mer jonchant le sol. Une introduction désopilante avec une diatribe sur la terre et la boue qui façonne les pots alignés le long de la scène et le tour est joué. On plonge en empathie avec cette tribu un peu folle, cette horde sympathique de personnages ubuesques plongée dans un décor à la Miquel Barcelo. La matière première de ce show atypique est bien la terre comme dans la performance de Josef Nadj et Miquel Barcelo "Paso doble" en 2013... Chant, cirque et petit chien qui traverse la scène inopinément, tout se mêle et s'enchaine pour le plus grand plaisir absurde de cette condition humaine farfelue et déroutante. Le bruit de la mer en furie, le flux et le reflux des divagations des êtres sur terre mouvante. La polution aussi avec ses amas de bouteilles plastiques qui résonnent comme une ode à l'injustice faite à la nature. Le final en fanfare débridée nous conduit ailleurs pour terminer la soirée en toute convivialité. Le jingle même du festival légendaire revisité pour faire écho à cet esprit de bande délurée très attachante.

"Vive le sujet! Tentatives Série 2"

La SACD continue son travail d'expérimentations scéniques et textuelles avec cette deuxième série de l'édition 2024 du "Sujet à vif"!


"Méditation" de Stephanie Aflalo: la mort leur va si bien.

L'humour caustique et décalé de l'autrice française est une fois de plus source de trouvailles, de surprises. En compagnie de Jérôme Chaudière et Grégoire Schaller la voici attablée pour un festin de jeux de mots, de situations ubuesques, de positions absurdes. Quand la chaudière donne de la chaleur, tout le monde se rit de soi et le sarcasme tendre va bon train. C'est frustre, drôle, décalé et enjoué, mis en scène sobrement sur le plateau nu du Jardin de la Vierge. Intempestif, décalé, inaccoutumé, tout se renverse, bascule joyeusement. Des transports en commun dans l'au-delà terrestre qui enchantent les cranes et autres vanités liés au culte désuet de la mort. Ce trio infernal pour braver la camarde, éradiquer les méfaits de la faucheuse et réjouir le théâtre de si étranges productions.


"Baara" de TidianiN'Diaye

Un duo inspiré des gestes du travail trivial quotidien se révèle emblématique d'une recherche sur la répétition, l'ancrage des gestes domestiques ou laborieux. Comme un rituel en blanc, la pièce démarre, solennelle, la musique live bordant les pauses d'un personnage mythique. Un second le rejoint pour entamer une danse duo, fragile, inspirée de postures du travail. "Les raboteurs de parquet" de Caillebotte ne sont pas éloignés tant la précision et richesse des détails suggèrent les emplois.En compagnie de Adonis Nebié Tauwindsida, le chorégraphe malien touche et les us et coutumes du labeur sont évoquées sans honte ni déni sur des corps soumis à l'effort, à la rudesse. A l'indifférence aussi...

Un programme insolent et tendre à la fois réunissant des artistes courageux, frondeurs ou pacifistes qui oeuvrent à la singularité des écritures et inspirations. La SACD en fer de lance de ces recherches inédites.