jeudi 31 juillet 2014

"Les ballets suédois" à l'Opéra Garnier: Mémoire vive! de l'audace!



Du 11 juin au 28 septembre 2014

LES BALLETS SUÉDOIS 1920 - 1925

Une compagnie d’avant-garde

«Les Ballets Suédois ont sauté à pieds joints par-dessus les lieux communs chorégraphiques. Ils s’en portent fort bien. Ils veulent du nouveau. Le Ballet moderne, c’est la Poésie, la Peinture, la Musique autant que la Danse.»
Programme des Ballets Suédois, Théâtre des Champs-Elysées, nov-déc. 1924

C’est ainsi que la compagnie des Ballets Suédois, fondée en 1920, à Paris par Rolf de Maré, se présentait au public : à la pointe de l’avant-garde non seulement chorégraphique, mais artistique. « Les plus grands poètes, les peintres les plus modernes, les musiciens les plus hardis » sont sollicités : Cocteau, Claudel, Pirandello, Cendrars écrivent des livrets mis en musique par Ravel, Honegger, Milhaud, Satie, Auric ou Cole Porter, tandis que Fernand Léger, Picabia, De Chirico, Bonnard, Steinlen dessinent les décors et les costumes. Une liste à laquelle il faut encore ajouter, entre autres, le nom de René Clair, auteur d’un film projeté pendant le ballet « instantanéiste » Relâche, en 1924 !
De 1920 à 1925, Les Ballets Suédois auront ainsi rivalisé avec la célèbre compagnie des Ballets Russes de Diaghilev, dans la recherche de modernité artistique, préfigurant le happening et la performance.

L’exposition sera aussi l’occasion de redécouvrir Jean Börlin (1893-1930), le chorégraphe unique de la compagnie. Élève préféré de Michel Fokine, il a su transgresser sa formation classique pour inventer un vocabulaire chorégraphique plus libre, expérimentant de nouveaux modes d’expression artistique. Elle explorera tout particulièrement les relations du chorégraphe et danseur avec la peinture, avec le folklore et les contes nordiques ainsi qu’avec le cinéma, et montrera sa conception chorégraphique du tableau en mouvement. Elle permettra aussi de mettre en valeur les chefs-d’oeuvre - pour partie inédits - des collections de la Bibliothèque-musée de l’Opéra, provenant du fonds des Archives internationales de la danse donné par Rolf de Maré en 1952 : maquettes de décors et de costumes de Fernand Léger, de Nils de Dardel, d’Alexandre Alexeieff ; costumes de scène jamais montrés depuis les années 1960, photographies de ballets et de danseurs, affiches de spectacles, peintures et sculptures de Karl Hofer, de Per Krohg, d’Antti Favén ou des frères Martel, autant de témoignages déterminants, non seulement pour l’histoire de l’évolution des arts plastiques, mais pour l’histoire des arts de la scène sous toutes leurs formes (mime, pantomime, danse folklorique, danse moderne, performance...).
Elle montrera, enfin, la postérité des Ballets Suédois à l’Opéra de Paris, qui engage l’étoile de la compagnie suédoise Carina Ari, fait travailler les peintres (Léger, De Chirico) et les musiciens (Milhaud, Honegger,…) ayant créé pour Rolf de Maré, et accueille une reconstitution de Relâche par Moses Pendleton en 1979.

Présentée par l’Opéra national de Paris et la Bibliothèque nationale de France dans les espaces de la Bibliothèque-musée de l’Opéra, l’exposition Les Ballets Suédois vise ainsi à réévaluer un maillon fondamental dans l’histoire de la danse et des arts au XXe siècle.

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