lundi 15 février 2016

Année du singe : Satie et Cunningham aussi !"Le singe mécanique"




Épicé, savoureux, inattendu : autant d’épithètes que l’on pourrait accoler à la musique et au personnage d’Erik Satie. Et, comme l’excentrique musicien, Juliette aussi vient de la tradition du café-concert. Satie accompagnait Vincent Hyspa ou Paulette Darty dans les cafés de Montmartre ; Juliette fut pianiste de bar à Toulouse, où elle chantait Brel et Piaf. Entre ces deux-là, il y a décidément des motifs de complicité.

On l’entendra, cette complicité, au fil des mélodies et des chansons de Satie. Mais aussi dans Le Piège de Méduse, une « comédie lyrique » en un acte de 1913, pour laquelle Satie écrivit le texte et la musique, qui se compose de sept danses pour piano.

Aux personnages de Satie, il faut ajouter un singe mécanique, Jonas, qui danse sur la musique. L’intrigue surréaliste annonce Ubu Roi de Jarry, qui ne verra le jour que quinze ans plus tard.

On dit que, lors de la première privée chez les parents de Roland-Manuel, Satie avait glissé des feuilles de papier entre les cordes du piano, pour obtenir un son différent. John Cage, qui utilisera quelques décennies plus tard de tels « pianos préparés », fut l’initiateur d’une reprise mémorable du Piège de Méduse en 1948, au Black Mountain College : il était lui-même au piano, tandis que Merce Cunningham dansait la partie du singe.

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