samedi 24 juin 2017

Maimouna Gueressi : danse et MUSICA 2017 à l'affiche d'un rituel païen iconoclaste.


C'était à Stimultania, avant de s'emparer de la communication du prochain festival MUSICA 2017 à Strasbourg: une très belle connivence !

En lien avec l’exposition « The Mystic Black Body » de Maïmouna Guerresi, Hélène Blanck, danseuse, chorégraphe et plasticienne posait la question du corps. Corps objet, corps exprimé, corps installation ou encore corps spirituel.
Au travers de trois séances où les fondamentaux de la danse contemporaine, la chorégraphie et le rapport du corps et de son espace sont approchés, elle invitait un public de femmes à créer une narration poétique et corporelle.

Cette dernière séance fut consacrée au corps-installation, en créant des phrases chorégraphiques, à partir d’un objet choisi en rapport à la thématique du « corps spirituel de la femme ». Il s’agit de lui trouver une place dans l’espace et de poser la question de son rapport au corps et de leur dialogue possible afin de proposer une narration poétique et corporelle à la manière de Maïmouna Gueressi.

Italienne de naissance, Maïmouna Guerresi nous emmène dans un univers littéraire et pictural, tissé de signes, de traces et de graffiti. Entre la peinture et le dessin, elle dresse ses personnages devant de larges aplats picturaux, murs vides dont la présence crée une pesanteur et consolide la composition comme le socle soutient la sculpture. Cet espace est l’écrin idéal pour ses icônes soufies. amples manteaux, robes escaliers, têtes couvertes de chapeaux minarets fabriqués selon la tradition des Baye Fall du Sénégal. Entre madones chrétiennes et signes laiteux de rituels africains, les personnages totémiques sont debout comme des proues de cathédrales gothiques.
Comme un sculpteur qui modèle la matière, Maïmouna Guerresi façonne des images, édifie des hommes et des femmes. Chaque costume, chaque chapeau et mise en scène est réalisé par l’artiste. Du manteau de Mahomet à la coiffe religieuse, en passant par le keffieh, le hijab ou encore le fez rouge. Aucun détail n’est laissé au hasard. Les lignes blanches sur les visages, réminiscences de rituels païens; les costumes théâtraux et solennels évidés en leur sein; les robes sculptures aux larges ouvertures avec, là une porte ouverte, ici un cercle béant, noir et profond; les corps en apesanteur ou encore les chapeaux aux formes architecturales faits d’assemblage de bouts de tissus. Tout concourt à la portée symbolique de ces photographies sculpturales.



Maïmouna Guerresi est photographe, sculpteur, auteur de vidéos et d’installations. Elle vit et travaille à Vérone, à milan ainsi qu’à Dakar. Inspirée par le body art, elle développe un travail mélangeant symboles afro-asiatiques et iconographie classique occidentale. Elle est invitée à participer au pavillon italien lors de la Biennale de Venise (1982 et 1986) ainsi qu’à la Documenta K18 (1987). En 1991, installée au Sénégal, Maïmouna se convertit à l’islam et change de nom. Cette conversion marque un tournant dans son travail. En 2013, Maïmouna participe à la conférence “Black Portraiture[s] : the Black Body in the West”, organisée par les universités de Harvard et de New York au musée du Quai Branly à Paris. Elle expose au festival de photographie “Fragility “ – Chobi melaVii au Bangladesh, à New Delhi et à Bombay. En 2012, elle expose au musée national de Lagos, au Nigeria, au Goethe institut pour la dixième Biennale de Dakar au Sénégal, à Milan, Turin et à Paris Photo. En 2010 elle expose à la Centrale Électrique et à la Villa Empain à Bruxelles, à New York, Lisbone, Bologne, à Fez, Helsinki et Athènes. En 2009, elle participe à la Biennale africaine de la Photographie au musée national de Bamako au Mali. Maïmouna Guerresi vient de remporter le prix « arte al Sostantivo Femminile », à la national Gallery of modern and Contemporary art de Rome.


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