Les Percussions de Strasbourg ont eu le plaisir de nous inviter à leur premier concert live depuis mars 2020, à l’occasion de la fête de la musique de Strasbourg, le dimanche 21 juin.
Trois concerts se sont tenus au Théâtre de Hautepierre à 16h, 17h et 18h.
Exceptionnellement, le public se repartit sur la scène, les musiciens, dans les gradins. On aura tout vu ! Au programme : percussions corporelles, électroniques et spatialisées pour un tour d’horizon du répertoire des Percussions de Strasbourg.
Ils seront les premiers à se "ré-inventer", inventer un nouvel espace , dispositif scénique où le spectateur a le privilège d'être sur scène, et les musiciens dans les rangées de fauteuils, bien alignés pour un premier morceau "apéritif", un morceau très original, une pièce de Filidei, "Les funérailles de l'anarchiste Sérantini", musique, partition pour percussions corporelles, jeux et mimiques des corps et des visages...."masqués" !
Six personnages en quête d'écoute, assis, hommes "troncs" à jouer de leurs mains, de leurs coudes, des rythmes savants, tantôt zapatéados hispanisants, tantôt rythmes à la Thierry de Mey et ses célèbres "musiques de table" ! Au final, de beaux éternuements de circonstance, gestes barrière au poing pour quitter "le plateau" escarpé !Les visages à demi-masqués à l'inverse de la commedia dell' arte ne délivrent que de belles expressions étonnées des yeux, des sourcils....
Du bonheur renforcé par la joie de jouer à nouveau pour le public, confie l'"animateur" des percussions Minh Tâm Nguyen avec une belle modestie et beaucoup d'humilité.
Place à "Idem', de Arturo Corrales, une pièce où xylophones, vibraphones et morceaux de bois se jouent des sons, des résonances, dispersés aux quatre coins de l'espace, le public donc au milieu, bien réparti dans son carré "magique" . "Sqare Music" pour une "Unsquare dance" imaginaire!
Ce "square", carré où chacun trouve sa place, assis, à l'écoute et parmi les musiciens.
"Promenons-nous dans le bois" avec cette œuvre toute de résonance de "xylo" phones, de bois percussifs, ondes chaleureuses, boisées, réverbération feutrée d'une amplification subtile de chaque son émis dans des rythmes variés...Œuvre enrobante, énigmatique promenade dans une clairière d'instruments, taillis et futs sylvestres résonnants.
Place à trois ouvres de John Cage, "Living room music"où les dix musiciens s'amusent dans l'espace des gradins à concilier les sons de multiples instruments: vent, guitare miniature et autres curiosités...Cage comme on l'apprécie: étonnant, bizarre, atypique, en dehors de toute norme d'écriture, hormis la sienne: ouvrir la Cage aux sons du quotidien !
Pour terminer cette belle et généreuse prestation, de la musique du Vénézuéla, traditionnelle, remise en adaptation "contemporaine" par Diego Guedes, pleine de punch et de percussions variées: cuillères et autres objets sonnants et jamais trébuchants sur le sentier sonore de l'"âne" ! Carnaval débridé, joyeux charivari de sonorités bigarrées qui donnent envie de défiler, de danser!
Belle initiative que celle d'un ensemble à géométrie variable qui annonce en fin de concert des perspectives d'échanges et de partage pour un répertoire à la démesure de ces fameuses et fabuleuses "percussions" qui ne cesseront de nous étonner!
Bonne route aux percussions de Strasbourg, au carrefour de tant de nouveautés, de curiosité et d'adaptabilité à de nouvelles conditions de mise en espace et d'accueil du répertoire multiple dédié à des instruments et techniques nouvelles.
dimanche 21 juin 2020
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