Un CD incontournable à écouter de toute urgence !
Manuel De Falla Quatre chansons populaires pour soprano et accordéon (Asturiana – Jota – Nana – Polo) (1915)
On
ne va pas s'en priver de ses accents espagnols, andalous et voici chant
et accordéon au diapason, comme pour une corrida musicale: de
lamentations mélancoliques, délicieuse et gourmande mise en bouche, on
se régale puis c'est la femme hautaine sûr d'elle, majestueuse qui
s'exclame, s'impose dans de beaux mouvements dansants, sautilles,
enjoués. Un beau jeu d'actrice , femme déterminée et puissante! La
séduction opérant entre deux amants, pour laisser place à la berceuse
puis à la fougue de l'accordéon, force et conviction dans le jeu!Gabriel Fauré "Pélleas et Mélisande" pour flûte, clarinette, harpe et quintette à cordes (1898, 20') (arrangement David Walter): une oeuvre construite en cinq morceaux qui filent, fluides, ouverts et mélodieux, la part belle aux cordes, où se glisse la harpe voluptueusement. La clarinette rappelle en leitmotiv, des accents connus qui enchantent
Peter Eötvös Natascha Trio pour soprano, clarinette, violon et piano (2006)
"Cocorico", cris de la chanteuse, très animale, sensuelle, en onomatopées virtuoses, en chuintantes, en piquées, poussés, voix hachée, en particule sur un ton dédaigneux, prétentieux, avec allure et détermination, ambition. Le récit, enveloppé par les autres compères qui s’immiscent dans cette joyeuse cacophonie savante de poulailler en folie, séduit et frappe juste. C'est drôle et sérieux, réjouissant et jouissif: volière fantasque, jet de voix qui fuse et dépote, éclabousse, insistante , maline et perspicace !L'humour sourd des contrastes grave-aigu, du ton solennel ou familier de cette basse cour stylée.
Un "bis" de la pièce après ovation du public, nombreux et chaleureux, permet une lecture encore plus riche où Françoise Kubler se livre et délivre son talent de comédienne, de danseuse des appuis qui la maintiennent en solidité fragile.
Ses fréquences, ses virevoltes de girouette affolée, ces réponses à des questions sonores évidentes, sont un régal, à voir, estimer et écouter. L'évidence absurde de la narration singulière touche au but: folie timbrée, volubile, saugrenue, versatile, percussion vocala au poing, virtuose, elle ose et brûle les planches du Temple du Bouclier avec fougue et respect: se tend, se plie se courbe sans céder pour notre plus grand plaisir
György Ligeti Etudes n° 5 et 6 pour piano : Arc-en-ciel et Automne à Varsovie (1985-2001)
Appliqué, studieux, le pianiste s'adonne à l'étude, à l'exercice, simple en apparence, de plus en plus puissant en résonance de sonorités en couche. Contrastes et modulations subtiles se répondent pour créer une ambiance radieuse et sereine. Notes semées, éparpillées, disséminées dans l'éther, discrètes, à peine perceptibles.
L'atmosphère devient plus inquiétante et menaçante. Affirmée dans le ton, le timbre et l'intensité du touché: délié, finesses du doigté du pianiste qui courre sur les touches. Du détaché, versatile, vibratile dans des ascensions assurées de la musique, fertile en variations, phrasés et syntaxe galopante. Les graves y sont puissants, veloutés à la belle amplitude de sons, forte,, envahissants.L'interprétation athlétique de Wilhem Latchoumia est impressionnante: il habite ce répertoire avec sobriété, discrétion, mais aussi panache distingué d'une aisance remarquable.
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