"Sandglasses", le concert scénique de Justé Janulyté, au TNS, fut un instant de pure lévitation sonore et visuelle, hypnotique et hallucinant Sur la scène quatre cylindres de toiles tendues, derrière lesquelles se dissimulent ou se révèlent quatre violoncellistes du Gaida Ensemble. Un merveilleux jeu de lumières via des projections vidéo de parcelles scintillantes et tourbillonnantes vient doucement pénétrer l'atmosphère. L'ambiance est fantastique, curieuse, la musique envoutante le temps de cette plongée hors du temps. "Théâtre de son, lumières, espace et temps" cette œuvre est singulière et révèle de façon probante le talent de cette artiste lituanienne. Ce sablier "sandglasses" distille le temps et l'espace sonore avec grâce et quelque marque de volupté dans l'aspect fantomatique des visions proposées. Les pistes se brouillent incessamment et l'on s'immerge dans la musique avec une sensation d'abandon inédite.
"The Cave", le concert suivant de ce samedi ne dérogeait pas à l'idée d'envoutement. Steve Reich et Beryl Korot nous offraient un "oratorio multimédia" en trois parties joué par l'Ensemble Modern.
Le propos est complexe et riche en témoignages divers, collectés à l'occasion d'un questionnement à l'adresse des trois religions monothéistes, donnant naissance à un récit raconté trois fois, du pont de vue de trois cultures différentes. Aux questions "Qui est Sara, Abraham, Ismael et Agar?", un israélien, un palestinien, et un américain répondent. Les images vidéo de ces confessions sont projetées simultanément alors que la musique répond en direct à ces sollicitations. Leur rythme dépend des mots, des paroles: toute une architectonique se construit alors au regard avec ces cinq écrans qui entourent les musiciens.
L'effet est de choc et la structure répétitive de la musique entraine le spectateur dans une sorte d'onirisme, malgré la teneur très grave, politique et sociales des réponses. Les américains font mouche et avec beaucoup plus de détachement et d'humour colorent l'esprit de la partition, demeurée auparavant plus empreinte de dogmatisme.Une expérience musicale hors du commun comme beaucoup dans ce festival de nos musiques d'aujourd'hui!
Poigs
lundi 26 septembre 2011
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