La Chaufferie invite François Daireaux pour son "Work in progress" vidéo: 142 séquences de gestes répétitifs de travailleurs manuels, glanés au cours de ses nombreux séjours dans le monde!
Loin d'être un catalogue ou un inventaire, c'est à une "chorégraphie manuelle" que nous assistons, fascinés par le rythme, le tempo de ses gestes usuels.Une œuvre en mobilité constante.
Et pour mémoire le travail de la chorégraphe Pascale Oubin "Aujourd’hui à deux mains"
Loin d'être un catalogue ou un inventaire, c'est à une "chorégraphie manuelle" que nous assistons, fascinés par le rythme, le tempo de ses gestes usuels.Une œuvre en mobilité constante.
Et pour mémoire le travail de la chorégraphe Pascale Oubin "Aujourd’hui à deux mains"
Photo : Quentin Bertoux | Le travail du geste Depuis plusieurs années, je filme des gestes au travail, une vingtaine de « portraits-gestuels » sont à ce jour réalisés. Ce collectage des gestes au travail est en lien avec la nature de mes spectacles. En 1987, j'ai appris la Langue des Signes Française, parole inscrite à même le corps. Au fil des créations, un processus d'écriture chorégraphique s'est mis en place, une forme d'alphabet gestuel permettant d’explorer les résonances entre texte et danse. C'est riche de cette expérience, à la frontière de la langue parlée et de la calligraphie visuelle, que j'aborde le geste dans le travail. Aujourd'hui comme hier, les métiers qui fabriquent, produisent, classent ou soignent… nécessitent des gestes précis qui sont des creusets d'humanité, des micro-histoires autant individuelles que collectives. Ils témoignent d’une activité humaine qui met en jeu à la fois une technique, une reconnaissance sociale et une valeur marchande. Ils sont une connaissance mise en forme, en forme de mains, un acte qui est en lui-même le récipient d'une pensée, d'un savoir-faire… et que l'expérience va faire briller. Ainsi, j'ai demandé à des travailleurs (artisans, soignants, pilotes d’avions…) de faire à blanc le geste qui leur est familier… c'est-à-dire sans le support de l'outil, ni celui de la matière. Effectué à blanc, lorsqu'il s'affranchit du travail pour lequel il est fait, le geste révèle des moments suspendus d'harmonie surgis de la conscience spontanée et immédiate de la personne au travail. Dépouillé de ses appuis extérieurs, il pointe le processus dynamique et l'action imaginative dans lesquels la vie se reflète pour créer. Il mobilise mémoire, sensation, intention, intuition, vécu, expérience, confiance, conscience, liberté, créativité... c'est cette part d'intériorisation, appelée dans tout acte créateur, qui émeut dans le geste du métier, lui donne sa beauté et fait apparaître son lien avec le geste dansé. À la manière d’un archéologue qui creuse le sol, enlève la terre, gratte les poussières... j’ai regardé les gestes au travail se dessiner dans l’air, se calligraphier dans l’espace pour voir se déployer librement leur évocation émotionnelle... pour en révéler la danse. |
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