mercredi 24 septembre 2014

16 ème Biennale de la danse de Lyon: soirée crue et nue!

"Gerro, Minos and Him"
C'est avec la pièce de Aloun Marchal, Roger Sala Reyner et Simon Tanguy de la compagnie Propagande C que débute la soirée "biennale" ce jeudi 18 Septembre sur les hauteurs de Lyon à l' ENSATT.
Trio burlesque à souhait oùtrois escogriffes déboulent sur scène, vêtus de Marcel, longues chemises ou tee shirt troplongs, vagues: le tissus baille et nous fait entrevoir de jolis fessiers nus, de longues gambettes poilues: des corps d'hommes, masculins, bien campés qui évoluent en autant de passes ludiques, de portés, de glissements progressif du plaisir pour notre plus grande jouissance à nous!
Accolades, empoignades, luttes, scène d'amour où "je t'attire, tu me repousses",émissions vocales organiques et très animales...On songe aux élucubrations des premières évolutions des danseurs de la tribu de Jean Claude Gallotta, le "groupe Emile Dubois", utopie de vie des "kroels" et de leur langage inédit, balbutiements, borborygmes. C'est animal, érotique, fantaisiste à souhait et l'on se pique au jeu de piste de ces trois lustigs désopilants!"Anarchie démocratie" dans le total respect des règles malgré tout, sauf la semi nudité qui frôle l'érotisme de ces maillots qui baillent et laissent entrevoir tout ou une partie des parties!
Partie de plaisir pour sûr!

"Love"
Succède à cette lutte pour la survie du burlesque, la pièce de Loïc Touzé et Latifa Laâbissi de Oro, "LOVE", une reprise des années 2003 de "love" une expérience singulière du groupe de l'époque.
Evocation du monde du cinéma, du burlesque, du cabaret: hommes et femmes grimés de blanc, nez et lèvres peintes en rouge. Comme dans un barco bleu, lieu de tournage ciné ou télé, les personnages vêtus de bleu, shorts et tee shirts, évoluent au ralenti ou à l'extrême en mouvement tétaniques.Expérience de décomposition des mouvements mais aussi langeur et sensualité.
Comme une sculpture de Carpeaux, les danseurs se dérobent, flirtent avec les autres, s'enroulent, se lovent: "la danse" de l'opéra Garnier n'est pas loin dans cette sculpture mouvante où chacun succède à l'autre dans une ronde joyeuse!
Nudité aussi des corps qui s'exposent dans leur plus simple appareil avec décence, pudeur et crudité!
La beauté est simple, mortelle et cette reprise du répertoire des chorégraphies de Loic Touzé est émouvante: Yves Noel Genod y est une fois de plus un personnages égaré, fascinant, perdu dans des rêves lointains alors que ses partenaires féminines bien ancrées dans le sol et charpentées à souhait, rayonnent d'une présence physique efficace.A l'aveugle aussi, cette gestuelle très cinématographique à la Keaton ou Tati, nous ramène au quotidien, à la vérité du langage chorégraphique d'aujourd'hui.
Une pièce toujours d'actualité pour réactiver la mémoire de la danse!

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