« Je n’écris pas un conte pour dissimuler une signification, mais pour dévoiler, pour dire à pleine voix, de toutes mes forces, ce que je pense. » Evgueni Schwartz
Henri, modeste gardien de cochons, et Henriette, une belle princesse au caractère bien trempé, tombent fous amoureux. Mais le père d’Henriette lui a choisi pour mari le Roi le plus terrible, un tyran sans limite qui fait régner la terreur. Henri, pourtant banni, ne se décourage pas et, accompagné de son ami Christian, va déployer intelligence et audace. À l’issue d’un stratagème aussi drôle que cruel, le rusé Henri retrouvera son Henriette. Surtout il mettra littéralement à nu le tyran, le rendant ridicule aux yeux de celles et ceux qu’il avait asservis : humilié et dépité, le dictateur s’enfuira laissant enfin le peuple recouvrer ses droits.
Evgueni Schwartz écrit Le Roi nu en 1934 en Union soviétique. Rusé, comme son personnage principal, il tresse trois contes d’Andersen -- La Princesse et le Porcher, La Princesse au Petit Pois, Les Habits neufs de l’Empereur -- et invente une nouvelle fable que les spectatrices et spectateurs n’ont aucun mal à décoder : le Roi nu c’est aussi bien Staline qu’Hitler. La pièce, jamais jouée du vivant de l’auteur, a depuis connu un triomphe mondial. Et ironiquement, elle n’en est que plus actuelle, tant tel ou tel dirigeant a aujourd’hui la tentation de jouer les apprentis-sorciers, notamment de l’autre côté de l’Atlantique.
Inviter Sylvain Maurice pour la première fois à Bussang est une évidence. "Artiste de maison", sa sensibilité et son sens du collectif vont trouver à Bussang matière à s’exprimer. Il poursuit avec Le Roi nu son travail autour du théâtre et de la musique, avec deux musiciens "en live" et, en associant comme le veut la tradition comédien·nes professionnel·les et amateurices, pour nous faire découvrir une fable magnifique, aussi drôle qu’inquiétante.
« Le tyran est un bouffon : il fait le show, danse sur Village People, sature les écrans et pour humilier constamment, la vulgarité en bandoulière. Mais prisonnier de son reflet, il finit dans le plus simple appareil, nu comme un ver. C’est ainsi qu’en s’inspirant de trois contes d’Andersen (et principalement Les habits neufs de l’Empereur), Schwartz déshabille littéralement la tyrannie avec autant de poésie que de férocité. Il est notre contemporain.
J’ai alors imaginé à Bussang, au cœur de la forêt, une fédération d’ami·e·s - spectateurices et artistes réuni·es - communier dans un rire authentique, à l’opposé de l’ironie obscène des sunlights. Avec l’espoir que, grâce au théâtre, nous pourrions montrer l’imbécilité et l’arrogance des puissants. »
Sylvain Maurice, metteur en scène
Un cabaret,un vaudeville ou une comédie musicale au Théâtre du peuple pourquoi pas.. Ou plus exactement un pamphlet sur le pouvoir,ses fantasmes,ses abus,sa tyrannie et son ridicule proche des comédies de Moliere ou du "Ubu Roi" de Jarry.C' est dire si cette farce démarre sur les chapeaux de roue à la Cour d'un roitelet qui songe au mariage avec une princesse éprise d'un éleveur de porcelets...Drame épique en diable qui s'annonce à coup de felonie, de danse enjouée en costumes chatoyants à l'envi.Le texte d'Evgueni Schwartz fait jubiler les acteurs ,petits cochonnets ou caricatures de serviteurs de cette cour dés miracles. Tambour battant la mise en scène de Sylvain Maurice bat son plein et tout avance en intrigues rebondissantes.Manuel Le Lièvre faisant office de pantin jubilatoire,chef de tribu déjanté et drolatique personnage imbu de pouvoir.La seconde partie beaucoup plus convaincante est profondément politique et révèle les travers et dysfonctionnements du pouvoir absolu.C'est autour du costume de mariage du roitelet que tout rebondit.Mensonges,supercherie,leurres et autres facéties pour décrire l'hypocrite condition du politique : un régal de paysage frauduleux,burlesque et comique sur fond de réalité électorale en diable. Diatribe fantasque et récit déchirant de vérité et d'actualité. La trahison et l'abus de confiance en filigrane..Des entremets musicaux égayent le tout signés Laurent Grais et Dayan Korolic.Le tout fait un spectacle plein de verve,divertissement de haute volée pour public averti et friand de gaieté constructive.Sylvain Maurice metteur en scène habile et amuseur drolatique de cet opus plein de vérités désopilantes.
La belle équipe des membres de la troupe des comédiens amateurs du Théâtre du Peuple y remplit son rôle de mise à disposition généreuse et bénévole de l'art populaire théâtral de proximité. Chapeau les artistes et longue vie à leur enthousiasme pqrtageux et partagé par un public à l'écoute du monde.
A Bussang jusqu'au 30 août
geux..bisous
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