mercredi 5 février 2014

"Pulvérisés" au TNS:un monde en miettes!


Le spectacle mis en scène par Aurélia Guillet et Jacques Nichet révèle l'écriture de Alexandra Badea, jeune auteure au talent très prometteur.
Dans une scénographie splendide de Philippe Marioge, rehaussée par des images vidéodignes des apparitions photographiques de Gérhard Richer, tout se déroule dans une semi obscurité où les personnages (deux acteurs seulement) s'échangent à l'envi, les rôles.
Confusion des genres, des mots, situations quotidiennes revisitées très intelligemment sans lasser:tout concourt ici à faire de cet exercice périlleux de mise en scène d'un texte complexe, un petit joyau hypnotisant.
S'y abandonner, c'est écouter les témoignages sur notre monde fabriqué de communication virtuelle et issue des réseaux sociaux.C'est ouvrir les yeux sur le monde du travail, son système qui nous dévore et fait de la vie un cauchemar.Les portraits des personnages, surdimensionnés, projetés en fond de scène, qui se révèlent ou s'effacent peu à peu donne corps à une proximité qui touche, et fragilise notre position de spectateur.
C'est très "plastique" et digne d'une installation d'art vidéo!
Au TNS jusqu'au 21 Février
www.tns.fr

Bruno Danjoux raconte Odile Duboc


  • A la librairue quai des brumes àSTRASBOURG 120 grand'rue

Conversation chorégraphique de Bruno Danjoux autour du travail de la chorégraphe Odile Duboc. En partenariat avec le Centre Chorégraphique de Strasbourg.

  • Dessin de Bruno Danjoux
Danseur, pédagogue, plasticien, Bruno Danjoux a travaillé une quinzaine d'années avec Odile Duboc, chorégraphe-directrice du CCN de Franche Comté de 1990 à 2008.
Odile Duboc a toujours écrit et beaucoup lu : ses mots, ses notes de lecture ont toujours alimentés son travail. Ils ont été réunis dans un livre : Les mots de la matière (Ed.Solitaires Intempestifs)
Bruno Danjoux viendra nous parler de cet ouvrage et nous aider à appréhender, à partir de ces textes, le travail d'Odile Duboc.
En tant que danseur, il nous montrera comment il est possible de transmettre cette démarche chorégraphique sans pour autant remonter les spectacles qui en sont l’aboutissement.
Il sera donc question, au cours de cette rencontre, de la transmission de l’œuvre et non des œuvres, dans le domaine de la danse contemporaine.

Danse escrime et notation.On s'escrime à danser!





A l’instar de la danse, l’escrime, répond à la même rigueur et beauté du déplacement dans l’espace. Cette discipline trouve ses premiers écrits au quattrocento dans le manuel « Flos Duellatorum » de Fiore dei Liberi. Thoinot Arbeau lui-même dans « l’Orchésographie », décrit une danse guerrière Les Bouffons où le vocabulaire actuel de combat est déjà cité (mais en dansant!).
En certains domaines, une image est plus parlante que des centaines de pages écrites car elle permet de transmettre idées et informations. Mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit de représenter le mouvement ? Au Moyen Âge et à la Renaissance on cherchait des moyens pour représenter le mouvement par images et par mots. Les tentatives les plus anciennes furent menées par les maîtres d’escrime qui tâchaient de noter chaque mouvement, si complexe fût-il, pour apprendre à leurs disciples toutes les subtilités de leur art. Leur méthode cherchait à dépasser un système représentatif élémentaire, par la multiplication des images en série puis, sous l’impulsion d’Agrippa (1553), on introduisit des diagrammes fondés sur les mathématiques. L’œuvre culminante rassemblant toutes ces influences fut le traité de Girard Thibault (1630), connu pour son extrême sophistication.
Et n'oublions pas que Louis XIV, ferru de danse, pratiquait l'escrime et l'équitation pour parfaire l'étiquette de bienséance et bonne conduite corporelle!