samedi 8 février 2014

Rodin et la danse de Civa:exploratoire!

Les relations entre la sculpture et la chorégraphie à partir d’un texte d’Auguste Rodin inspiré par des photographies de sculptures représentant le dieu indien Çiva dansant.
En 1913, Auguste Rodin découvre le dieu indien Çiva dans un jeu de photographies de sculptures le représentant dansant. Il rédige alors un texte, publié en 1921 sous le titre La Danse de Çiva, inspiré de ces images sur lesquelles il pose son regard d’artiste poète et sculpteur.
À partir de ce texte et des photographies qui l’ont inspiré, les auteurs explorent les relations artistiques qui unissaient la France et l’Inde au début du XXème siècle. Des liens étroits se nouent entre le travail de sculpture du maître, les reproductions photographiques des sculptures indiennes et le mouvement chorégraphique, à travers l’écriture poétique d’Auguste Rodin.
Dans la seconde partie de l’ouvrage, de jeunes chercheurs et artistes formés en Inde aux théâtres dansés proposent une étude sur ce texte de Rodin à partir de ses traductions dans plusieurs langues indiennes et d’adaptations scéniques en France et en Inde.
Rodin a cherché à comprendre la signification du jeu rythmique entre équilibres/déséquilibres/points de tensions, caractérisant cette posture du Çiva, sans s'attacher à ses ornements symboliques et mythologiques. Présente-t-elle des résonances avec certaines de ses œuvres notamment lorsqu'il dessine ou sculpte des successions de formes acrobatiques tout en suggérant leur inachèvement ou leur disparition ? Dans cette rencontre inédite entre la sculpture antique, la danse de l'Inde et leur mise en scène imaginaire par le langage poétique, que nous apprend ce texte sur la manière dont Rodin cultive à la fois la mémoire de l'Antique et le désir d'un événement original et éphémère ?

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Du fait de son style élégiaque, il est difficile d’interpréter cette écriture dont l’originalité se fonde sur deux arts que Rodin ne connaît pas. En effet, il n'a jamais vu ni cette sculpture indienne, ni la chorégraphie qu'elle suggère. Certes, cultivant son intérêt pour la danse, l’artiste a eu l'occasion de découvrir à Paris deux styles extrême-orientaux profondément inspirés des théâtres dansés de l'Inde : celui des danseuses javanaises à l’Exposition Universelle de 1889, puis celui des danseuses cambodgiennes à l'Exposition coloniale de Marseille, en 1906. Existe-t-il un lien entre ces arts et le texte de Rodin sur Çiva ? Et si ce n'est pas le cas, comment le sculpteur a-t-il pu devenir le poète d'une danse qui lui était inconnue ?

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Du fait de son style élégiaque, il est difficile d’interpréter cette écriture dont l’originalité se fonde sur deux arts que Rodin ne connaît pas. En effet, il n'a jamais vu ni cette sculpture indienne, ni la chorégraphie qu'elle suggère. Certes, cultivant son intérêt pour la danse, l’artiste a eu l'occasion de découvrir à Paris deux styles extrême-orientaux profondément inspirés des théâtres dansés de l'Inde : celui des danseuses javanaises à l’Exposition Universelle de 1889, puis celui des danseuses cambodgiennes à l'Exposition coloniale de Marseille, en 1906. Existe-t-il un lien entre ces arts et le texte de Rodin sur Çiva ? Et si ce n'est pas le cas, comment le sculpteur a-t-il pu devenir le poète d'une danse qui lui était inconnue ?

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Rodin a cherché à comprendre la signification du jeu rythmique entre équilibres/déséquilibres/points de tensions, caractérisant cette posture du Çiva, sans s'attacher à ses ornements symboliques et mythologiques. Présente-t-elle des résonances avec certaines de ses œuvres notamment lorsqu'il dessine ou sculpte des successions de formes acrobatiques tout en suggérant leur inachèvement ou leur disparition ? Dans cette rencontre inédite entre la sculpture antique, la danse de l'Inde et leur mise en scène imaginaire par le langage poétique, que nous apprend ce texte sur la manière dont Rodin cultive à la fois la mémoire de l'Antique et le désir d'un événement original et éphémère ?

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Rodin a cherché à comprendre la signification du jeu rythmique entre équilibres/déséquilibres/points de tensions, caractérisant cette posture du Çiva, sans s'attacher à ses ornements symboliques et mythologiques. Présente-t-elle des résonances avec certaines de ses œuvres notamment lorsqu'il dessine ou sculpte des successions de formes acrobatiques tout en suggérant leur inachèvement ou leur disparition ? Dans cette rencontre inédite entre la sculpture antique, la danse de l'Inde et leur mise en scène imaginaire par le langage poétique, que nous apprend ce texte sur la manière dont Rodin cultive à la fois la mémoire de l'Antique et le désir d'un événement original et éphémère ?

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UN CATALOGUE rarissime paru au PUV de Katia Légeret

Richement illustré d’images de sculptures et d’esquisses du maître (une centaine d'illustrations), Rodin et la Danse de Çiva fait dialoguer au fil de ses pages, l’imaginaire mythologique indien et l’œuvre d’Auguste Rodin

"Les grandes ondes":la révolution des oeillets danse!



Le film de Lionel Baier, réalisateur suisse romand, est jubilatoire!
Avril 1974. Deux journalistes de la radio sont envoyés au Portugal pour réaliser un reportage sur l’entraide suisse dans ce pays. Bob, technicien proche de la retraite, les accompagne à bord de son fidèle combi VW. Mais sur place, rien ne se passe comme prévu : la tension est à son comble entre Julie, la féministe, et Cauvin le reporter de guerre roublard. La bonne volonté de Pelé, le jeune traducteur portugais, n’y fait rien : la petite équipe déclare forfait. Mais le vent de l’Histoire pousse le Combi VW en plein coeur de la Révolution des Oeillets, obligeant cette équipe de Pieds nickelés à prendre part, et corps, à cette folle nuit du 24 avril 1974.
Les acteurs Michel Vuillermoz, Valérie Donzelli, Patrick Lapp sont justes et drôles, décapants, joyeux, cyniques ou juvéniles.
C'est un régal de comédie sur fond de critique sur l'état d'esprit de la démocratie en Suisse, face à celle, inconnue encore du Portugal en révolution douce!
Scène fondamentale ou durant l'insurrection dans un village, deux groupes s'affrontent dans un style cinématographique de  comédie musicale joyeuse et judicieusement chorégraphiée à la "West side story":deux bandes adverses s'affrontent dans la rue:les femmes libérées toutes en couleurs débridées, insurgées et les machos réactionnaires, de noir vêtus! Magnifique séquence qui fait avancer la narration et poussent chacun dans ses retranchements spatiaux temporels!
Du très bon cinéma....sur les ondes dansantes!

"Tragédie" d'Olivier Dubois:l'obsession de la danse, cadence.

J.B. Marey

J. Bosch
Olivier Dubois, actuel trublion de la danse contemporaine, présente ici une pièce rarissime où l'on retrouve les fondamentaux de son travail:la répétition,l'éternel recommencement,l'ivresse de l'hypnose, de l'envoutement, de la transe.
Sans jamais frôler quelque intention de spiritualité ou de caractère divin ou etnique, folklorisant.
Et pourtant Nietszche veille au grain dans cette "Tragédie" entre Dionysos et Apollon.
Ils se présentent, un par un , les neuf femmes,les neuf hommes, nus devant nous dans une marche-démarche qui va devenir système répétitif, sur un son lancinant, obsessionnel qui va crescendo, la pièce durant.
Martellements du sol, déambulations géométriques, carrées, cadrées au cordeau, tout va se dérouler sans faille au départ.
Puis des incidents surgissent: un corps dérape, ralentit son flux et reflux de pas cadencés.
Semence de révolution possible dans ce monde très ordonné, à la façon du "Codicille" d'Odile Duboc ou "Insurection".
D. Lachapelle

Muybridge

JB.Marey
Chaque différence sera vue et retenue, comme cadrée par un zoom cinématographique.
Le désordre s'installe peu à peu, insidieux, pervers dans cet univers réglé comme une horloge aliénante.
Corps nus, dressés dans leur plus simple appareil pour mieux dévoiler leur anatomie respective.
On est chez Muybrigde ou Marey, détaillant le rythme de la marche, la morphologie de chacun, comme pour un défilé d'images de mannequins animés par une mécanique, moteur extérieur.
Tout dérape alors semant une joyeuse confusion-fusion des corps qui se frôlent, se touchent, entament des contacts jusqu'alors impossibles. Jubilatoire pagaille, bazar des nudités, tout s’emmêle, se déchaine, se délivre et l'on respire dans cet enchevêtrement de chair, de membres, de touches de peau et d'os.
Une femme, telle les "dancer" de Irving Penn s'affranchit des canons de la beauté et balance sa chair calipige hors les conventions. C'est beau comme un tableau de Bosch, une photo de Lachapelle.
dancer I.Penn
Et ça bouge tout le temps dans une ivresse de sons grandissants qui assourdit, enivre le spectateur consentant!
Entre marche militaire, démarche de podium, le rythme est sempiternel, obsédant, envoutant.
C'est l'enfer ou le paradis perdu, la damnation totale, la perdition dans la déperdition de l'énergie renouvelée dans des soubresauts, des décalages, des fugues et fuites de gestes, des chutes, des rebonds pour sauvegarder les corps, les sauver de cet engrenage, faire un "mea culpa" pour le salut des âmes et des corps sains.
Dépense hallucinante des dix huit danseurs, transpirants à l'envi dans une performance inouïe de gestes répétitifs, à l'unisson, exécutés sans faillir et sans "repères" musicaux, sans rien d'autre que  la connivence des corps en mouvement, nus et crus comme à dévorer!
Promiscuité, complicité dans cette joyeuse communauté orgiaque, bachique qui commença tellement "sage" que la dérive, la débacle est source d'apaisement, de respiration bienheureuse!
Salvatrice danse de la marche que David Lebreton, Nietzsche ou Monnier sauraient glorifier à leur aise!
Et quand ils viennent saluer, habillés, revêtus de costumes quotidiens, on se demandent si ainsi, la pièce ne pourrait pas être rejouée: quelle serait l'appréhension alors?
C'était dans la salle archi comble du Maillon Wacken, accueilli également par Pôle Sud àStrasbourg
Un instant de partage intense, tendu à perdre haleine, à vivre en apnée, à vous couper le souffle.
Souffle de la vie, des "chants" de la danse, du "gai savoir" si humain, si vif et porteur de cet "éternel retour" en avant, routine, ritournelle jamais désenchantée des propos d'Olivier Dubois, un "grand" de la danse d'aujourd'hui qui sait passer du faune au pole dance sans omettre toutes les différence du baroque, cette "perle rare" diforme de l'art!