lundi 24 février 2014

"La danse du temps" d'Igor Baranko


  Acheter

"La danse du temps"
Quatre-vents est le fils du chef des Lakotas, les nomades des steppes. Plus par forfanterie que par véritable amour, il enlève la fille du chef des Pawnees, la belle Lune-dans-les-nuages. Mais elle périra, victime d'un odieux stratagème mis en place par l’homme-femme et Celle-qui-ondule-comme-un-serpent, deux artistes de cirque aux pouvoirs mystérieux, auxquels Quatre-vents est apparemment lié. Le jeune et impétueux guerrier devra alors faire appel aux Piautes pour la retrouver : ce peuple sur le déclin est en effet le seul à posséder le secret du temps et peut permettre à ceux qui le méritent de revenir en arrière pour s’offrir une deuxième chance.

Avec cette nouvelle série, Igor Baranko nous plonge dans l’univers des tribus indiennes, souvent revisité mais toujours propre à éveiller en nous une attention particulière, comme une certaine nostalgie envers un monde où l’homme vivait en communion avec la nature. Hélas, l’auteur de L’Empereur-Océan, qui avait également repris la série Exterminateur 17 avec Jean-Pierre Dionnet, ne convaint pas entièrement. Si certains personnages sont assez réussis et à même de susciter un véritable intérêt, l’intrigue elle-même paraît bien mince une fois ce premier tome refermé. On perçoit avec peine les intentions de l’auteur, de quoi rester perplexe lorsqu'il s'agit du destin des différents personnages et du monde dans lequel ils évoluent..

Quant au dessin, il est pour le moins inégal. En effet, les personnages apparaissent souvent artificiels, dénués d’émotion, et arborant un sourire figé en toutes circonstances. Les couleurs, bien réalisées mais souvent trop lisses et sans nuances, ne parviennent d’ailleurs pas à instaurer une véritable ambiance. Seule Celle-qui-ondule-comme-un-serpent est parfaite dans son rôle de prêtresse mystérieuse d’un culte oublié.

Bref, comme c’est le cas pour nombre de séries, ce premier tome est loin d’être indispensable et ne se distingue pas de la production actuelle.

La danse du temps  

Et si Christophe Colomb n'avait jamais découvert l'Amérique ? Et si les Indiens, eux, découvraient l'Europe ?… Igor Baranko, à travers cette uchronie, nous conte une fable universelle sur le destin et l'amour.Quatre-Vents est un fier guerrier Lakota qui, par orgueil, va enlever la fille du chef de la tribu des Pawnees pour en faire sa femme. Son acte déclenche la jalousie d'une ancienne maîtresse, une Heyoka qui parle aux serpents et qui va provoquer la mort de la princesse Pawnee. C'est en tuant cette dernière par erreur que Quatre-Vents va se rendre compte à quel point il l'aimait.Pris de désespoir, Quatre-Vents va trouver les Paiutes, les maîtres du temps pour qu'à nouveau il change le monde et le renvoient dans le passé, au moment où il s'apprête à enlever la jeune fille... Mais le monde dans lequel ils vivent est le monde de la deuxième tentative. Les Paiutes ont déjà dû réagir face à l'arrivée des démons cupides à la peau blême qui ont traversé la grande eau…

dimanche 23 février 2014

"Rosaura":danse et notation!

livre Rosaura Brigitte Seth Roser Montllo Guberna
ROSAURA
Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna
Prologue & entretien : Myriam Blœdé et Irène Filiberti
Photographies : Brigitte Eymann
Choréologie : Natalia Naidich
Duo de « théâtre dansé », Rosaura (2002) marque un aboutissement dans l’élaboration du langage scénique de Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna. Un tissage de genres et de styles qui fait intervenir sans hiérarchie théâtre, image, musique et mouvement dansé et se prolonge dans le multilinguisme qui les caractérise : le passage, sans transition et sur une même portée musicale, du castillan au français ou au catalan. D’où leur désir d’en faire un livre, c’est-à-dire d’y revenir tout en explorant un médium différent.
Aborder Rosaura dans cette perspective, c’est donner la priorité aux écritures. En effet, au texte de la pièce, s’ajoutent des fragments de la chorégraphie. La partition réalisée pour cette publication en notation Benesh par Natalia Naidich apporte des indications sur la physicalité du mouvement et la tension entre les corps, le texte, l’espace. Les photographies de Brigitte Eymann font valoir la qualité picturale et plastique du spectacle. Enfin, dans un entretien, les deux artistes reviennent sur le processus de travail et la dramaturgie.
Pensé comme un « objet de transmission », ce livre amorce d’autres pistes de lecture et d’interprétation, y compris pour la scène.

"Splits-ville" Fuzz et Pluck dansent!



L'album de Ted Stearn est une perle d'humour et une ballerine,écuyère, y mène la danse,à l'intérieur de ce petit cirque grotesque et attachant de l'humanité!C'est plein de bagarres,de castagne,de mouvement et de mise en scène ausein dec l'aire circasienne!
Jamais, depuis Quichotte et Panza, ou Laurel et Hardy, on ne vit un couple de héros aussi mal assorti. Fuzz est un nounours, battu et jeté à la poubelle par un sale gamin. Coq d’élevage, plumé et promis à l’abattage, Pluck est en cavale. L’un est aussi craintif et passif que l’autre est arrogant et agressif.  
Débutée dans une benne à ordures, leur histoire prend la forme d’un roman picaresque, à la façon de L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche ou des Aventures de Huckleberry Finn. Leur route croise celles d’un singe zen, d’une végétarienne folle, de Lardass, roi du sandwich au lard, de la belle Glibbia, directrice d’une équipe d’animaux gladiateurs, ou de Sourpuss, citron mâtiné de mouche, produit d’une expérience scientifique aberrante.
Ces créatures improbables arpentent la scène d’un petit théâtre de fête foraine, avec ses décors de carton pâte et sa toile de fond qui représente une Amérique miteuse, envahie par les détritus, un pays à la fois familier et étrange, à qui le trait épuré et le noir et blanc de l’auteur donnent un air d’évidence.
Si l’homme y est un loup pour l’homme, et les bêtes à plume, à poil ou en peluche, la violence reste burlesque. Et le lecteur peut rire des mésaventures de Fuzz et Puck, comme il rit de celles des vagabonds de Beckett. Ted Stearn, lui aussi, accorde à ses pauvres héros la grâce de survivre au désespoir et de continuer malgré tout.