L'album de Ted Stearn est une perle d'humour et une ballerine,écuyère, y mène la danse,à l'intérieur de ce petit cirque grotesque et attachant de l'humanité!C'est plein de bagarres,de castagne,de mouvement et de mise en scène ausein dec l'aire circasienne!
Jamais, depuis Quichotte et Panza, ou Laurel et
Hardy, on ne vit un couple de héros aussi mal assorti. Fuzz est un
nounours, battu et jeté à la poubelle par un sale gamin. Coq d’élevage,
plumé et promis à l’abattage, Pluck est en cavale. L’un est aussi
craintif et passif que l’autre est arrogant et agressif.
Débutée
dans une benne à ordures, leur histoire prend la forme d’un roman
picaresque, à la façon de L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche
ou des Aventures de Huckleberry Finn. Leur route croise celles d’un
singe zen, d’une végétarienne folle, de Lardass, roi du sandwich au
lard, de la belle Glibbia, directrice d’une équipe d’animaux
gladiateurs, ou de Sourpuss, citron mâtiné de mouche, produit d’une
expérience scientifique aberrante.
Ces créatures
improbables arpentent la scène d’un petit théâtre de fête foraine, avec
ses décors de carton pâte et sa toile de fond qui représente une
Amérique miteuse, envahie par les détritus, un pays à la fois familier
et étrange, à qui le trait épuré et le noir et blanc de l’auteur donnent
un air d’évidence.
Si l’homme y est un loup pour
l’homme, et les bêtes à plume, à poil ou en peluche, la violence reste
burlesque. Et le lecteur peut rire des mésaventures de Fuzz et Puck,
comme il rit de celles des vagabonds de Beckett. Ted Stearn, lui aussi,
accorde à ses pauvres héros la grâce de survivre au désespoir et de
continuer malgré tout.
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