samedi 24 février 2018

"Sons off Sissy": du trad bien hard !


Simon Mayer, dès lors qu’il se penche sur les coutumes et les chorégraphies folkloriques, est expert en la matière.
Lui-même fils de paysans de Haute-Autriche, quelque part au fin fond de l’Autriche, il fait du folklore sa préoccupation principale. Avec sérieux et ironie décapante, il en déconstruit joyeusement les codes et les tabous.
Quatre hommes musclés et barbus se retrouvent sur la scène. Munis de deux violons, d’une contrebasse et d’un harmonica ils se mettent d’abord en musique, puis en mouvement. On les verrait presque sur la place du village, un dimanche après-midi. Mais lentement, le glacis de la musique joviale se fissure, la danse alpine se dérègle : les quatre Sons of Sissy exécutent le Schuhplattler, piétinent le sol, tantôt en ronde, tantôt à deux. Peu à peu, les codes des coutumes folkloriques volent en éclats. Désormais, ils tournent jusqu’au vertige, basculant ainsi du vocabulaire chorégraphique dans le rituel du mouvement. Une fois mis complètement à nu, les quatre hommes libèrent le folklore alpin de ses conventions et de son conservatisme et en révèlent les images de virilité.

A Offenbourg encore ce soir 20H 30
En coréalisation avec le Maillon

jeudi 22 février 2018

Fabrice Hyber danse !



"Par les routes": on the road again !


"Par les routes" est un poème routier. Un parcours à deux à travers une partie de l’hexagone. Rien ne relie ces deux personnages, homme et femme, si ce n’est cette seule information : ils viennent l’un et l’autre de perdre leur mère. Ils quittent l’Ile-de-France, prennent des autoroutes, traversent des forêts, campent sur des aires de pique-nique, déjeunent à l’hôtel et croisent un certain nombre de personnes qui sont elles aussi en « mal de mère ». La perte de la mère comme une convention du hasard serait le seul point d’aimantation de ces rencontres furtives.

Texte Noëlle Renaude
Mise en voix Grégoire Strecker
Avec Julien Ziegler, Nastassja Tanner
Événement dans le cadre de l'invitation faite à Théâtre Ouvert de venir se présenter au public strasbourgeois.
Théâtre Ouvert reçoit chaque année des centaines de manuscrits. Les membres du théâtre les lisent, en discutent lors de réunions mensuelles pour en sélectionner certains, en vue d’une publication dans la collection « Tapuscrit ». À travers quatre lectures, il nous propose de découvrir quatre auteurs dont les textes ont été sélectionnés et publiés par Théâtre Ouvert.

Un beau duo de stoppeurs sur le bord de la route, assis sur leur tabouret de fortune parmi reliques de victuailles et autres vestiges, reliefs de vie nomade. Deux personnages, monocordes, monotones qui parlent de "la mère", disparue, chérie, omniprésente qui hante ce texte, délivré en flux continu par l'un et l'autre. Ils sont jeunes, attendrissants, sur la route, "On the road again" pour un périple incertain: bougent-ils où restent ils devant chips et pizzas, sushis et autres nourriture banale, froide et molle?
Une heure durant, ils nous font face, déversent leurs litanies insipides comme leur nourriture: tout va de pair dans cet univers uniforme, lisse, sans espoir: l'énumération des enseignes qui les entourent, comme seule littérature de désespoir. C'est beau et touchant, juste et très prenant. L'empathie fonctionne au plus proche de ses deux corps. Routiers de fortune, vagabonds, sdf ou marginaux, que sont-ils que les enfants de notre société, perdus, abandonnés, voués à eux mêmes, seuls. Maman comme leitmotiv de survie.
Au TNS le 21 Février