jeudi 22 février 2018

"Par les routes": on the road again !


"Par les routes" est un poème routier. Un parcours à deux à travers une partie de l’hexagone. Rien ne relie ces deux personnages, homme et femme, si ce n’est cette seule information : ils viennent l’un et l’autre de perdre leur mère. Ils quittent l’Ile-de-France, prennent des autoroutes, traversent des forêts, campent sur des aires de pique-nique, déjeunent à l’hôtel et croisent un certain nombre de personnes qui sont elles aussi en « mal de mère ». La perte de la mère comme une convention du hasard serait le seul point d’aimantation de ces rencontres furtives.

Texte Noëlle Renaude
Mise en voix Grégoire Strecker
Avec Julien Ziegler, Nastassja Tanner
Événement dans le cadre de l'invitation faite à Théâtre Ouvert de venir se présenter au public strasbourgeois.
Théâtre Ouvert reçoit chaque année des centaines de manuscrits. Les membres du théâtre les lisent, en discutent lors de réunions mensuelles pour en sélectionner certains, en vue d’une publication dans la collection « Tapuscrit ». À travers quatre lectures, il nous propose de découvrir quatre auteurs dont les textes ont été sélectionnés et publiés par Théâtre Ouvert.

Un beau duo de stoppeurs sur le bord de la route, assis sur leur tabouret de fortune parmi reliques de victuailles et autres vestiges, reliefs de vie nomade. Deux personnages, monocordes, monotones qui parlent de "la mère", disparue, chérie, omniprésente qui hante ce texte, délivré en flux continu par l'un et l'autre. Ils sont jeunes, attendrissants, sur la route, "On the road again" pour un périple incertain: bougent-ils où restent ils devant chips et pizzas, sushis et autres nourriture banale, froide et molle?
Une heure durant, ils nous font face, déversent leurs litanies insipides comme leur nourriture: tout va de pair dans cet univers uniforme, lisse, sans espoir: l'énumération des enseignes qui les entourent, comme seule littérature de désespoir. C'est beau et touchant, juste et très prenant. L'empathie fonctionne au plus proche de ses deux corps. Routiers de fortune, vagabonds, sdf ou marginaux, que sont-ils que les enfants de notre société, perdus, abandonnés, voués à eux mêmes, seuls. Maman comme leitmotiv de survie.
Au TNS le 21 Février

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