lundi 19 mars 2018

L'âge des hérosl

Après l'âge d'airain, Hésiode plaçait l'âge des héros, peuplé par les vaillants guerriers qui combattirent devant Thèbes et sous les murs de Troie. La référence à l’âge héroïque apparaît uniquement dans le récit d'Hésiode. Bien qu'il ait été "plus noble et plus juste», il fut néanmoins détruit par les guerres comme celle de Thèbes ou de Troie. Pourtant, parmi les gens de l’âge héroïque certains ne disparaitront jamais car ils habitent désormais et pour toujours dans les îles des Bienheureux, un endroit idyllique dirigé par Cronos, qui, de cette manière, maintient vivant l'âge d'or pour un nombre restreint de héros.
L'Âge des Héros a commencé avec la signature du Pacte sur l'Île-aux-Faces. Ce dernier mit fin à la guerre des Premiers Hommes et des Enfants de la Forêt et a duré pendant près de 4000 ans, expliquant une telle ère de prospérité sur tout le continent.
Pendant ce temps, une centaine de royaumes s'affrontaient pour assumer une certaine notoriété sur les autres. C'était une époque où de nombreuses traditions et de coutumes anciennes attribuées aux Premiers Hommes ont été établies comme des normes mais avec une influence certaine des Enfants. Beaucoup de ces coutumes perdurent grâce au règne des seigneurs du Nord qui portent encore le sang des Premiers Hommes dans leurs veines. Les lois de l'hospitalité, l'obligation d'un juge à être également le bourreau, et le célèbre Mur ont tous été accrédités à ces ancêtres ; les Tertres portent, à eux seuls, les tombeaux des Premiers Hommes ainsi que celui de leur premier roi. Durant cette époque, de nombreux rois et héros légendaires ont vécu en laissant des traces notoires, tels que :
Des maisons royales de l'époque comprenant les NerboscBracken ainsi que les Sombrelyn ont disparu alors qu'elles étaient d'ordre premier durant cette âge. Au cours de l'Âge des Héros, les Bolton auraient écorché les Stark et porté leurs manteaux pour usurper leur gouvernance. Cette supercherie de haut rang ne dura pas et la famille Bolton devint une famille vassale des Stark. La Corbinière de la Citadelle est soupçonné d'avoir été le fief d'un seigneur pirate. Si beaucoup d'évolutions ont été accomplies au cours de cette ère antique, c'était à un coût fort : vers le milieu de l'Âge des Héros, la nuit la plus longue et la plus noire des hivers est tombée - la Longue Nuit. Elle a engendré l'arrivée des Autres, créatures "mort-vivantes" venues exterminer toutes sortes de vie. Suite à l'entraide des peuples liés au Pacte, ils anéantirent ces êtres maléfiques et construisirent le Mur. Par la suite, la Garde de Nuit a été fondé et les enfants de la forêt ont donné aux défenseurs du mur une centaine de poignards en Verredragon forgé, étant l'unique moyen de tuer les Autres en les transperçant avec.



"Heroes"
Radhouane El Meddeb a conçu cette pièce en observant les jeunes interprètes sur le parvis du CENTQUATRE à Paris. Breakers, vogueurs, hip-hopeurs, son regard est attiré par la pulsion de vie de leurs mouvements vifs, de leurs désirs aiguisés. Il tente de comprendre ce qui se joue sur cette scène de bitume étrangère à son univers poétique, dans ce cercle improvisé où ils se jettent, fragiles, parfois perdus, à la recherche de l’autre. S’appuyant sur les détails de cette vitalité qui a déplacé sa vision de la danse, il créé un spectacle avec neuf de ces héros acharnés de danse urbaine.
Avec le soutien du Centre des Monuments Nationaux et dans le cadre de la première édition de la manifestation Monuments en Mouvements, Heroes, prélude, une première forme de 20 minutes, est présentée au Panthéon, qui accueille pour la première fois de la danse contemporaine, les 14 et 15 avril 2015. La pièce intègre alors dix interprètes.
"A nos héros"
Angelin Preljocaj crée un langage chorégraphique exprimant les différentes facettes du héros à partir de l’imagerie tirée du « réalisme socialiste ». Le mythe du héros suscite en nous des sensations souvent ambiguës et contradictoires mais toujours paroxysmiques. Il est à la fois un personnage public, universellement reconnu, et profondément isolé, seul face à ses actes. Il suscite le sublime et le dérisoire, l’identification et le rejet. Il est créateur de l’événement, agit pour et par exemple.
En mêlant le style monumental du décor à l’expression cunéiforme et géométrique de la chorégraphie, l’univers de À nos héros prend sa vraie dimension poétique.


samedi 17 mars 2018

"Loie Fuller research": Marie-Louise Fuller : dressing code !




Ola Maciejewska revisite la Dancing Dress inventée par Loïe Fuller, pionnière de la danse moderne. Ce vêtement propre aux danses serpentines la fascine depuis une dizaine d’années.
Déploiement joyeux de drapés aux contours changeants et hypnotiques, Loïe Fuller: research nourrit une réflexion sur la relation entre la sculpture et le sculpteur. La chorégraphe a confectionné ses propres robes et, avec l’aide de bâtons qui lui donnent l’envergure et l’amplitude nécessaires, elle crée des formes ondulantes. Le mouvement y est modifié par l’objet autant que l’objet est altéré par le mouvement. Avec cette pièce performative, aussi cinétique que chorégraphique, elle a été invitée à la Biennale d’Art contemporain de Lyon en 2017. Née en Pologne, Ola Maciejewska est une chorégraphe et performeuse installée à Paris après avoir étudié à l’École nationale du Ballet en Pologne et à la Rotterdam Dance Academy. Elle a travaillé en tant que danseuse et interprète dans les projets de Bruno Listopad, Nicola Unger, Philippe Quesne et Bojan Djordjev.

Loie Fuller en basket, Tersphichore en fut émue et ravie!
Dans la nef du musée d'art moderne, une jeune femme se glisse parmi les plus de quatre cents spectateurs invités par ces giboulées de la marionnette qui démarre dans une temps de neige annoncée ce samedi !
Figure longiligne, la danseuse s'empare de cette peau noir, chiffonnée au sol, la déplie, la caresse, la chérie: puis se couche au sol, en jean, simple, sobre et discrète. Elle enfile subrepticement sa nouvelle peau et s'y glisse , s'érige en figure de proue, noire.  Elle pénètre dans son habitacle, sa nouvelle enveloppe.A contrario de la Loie, sur l'écran blanc de ses nuits noires.Christique, solennelle, fantomatique ...Cérémoniale. Le tout dans un silence absolu, religieux sous la voûte de la grande nef.Elle défile comme un mannequin, défie ce costume, chrysalide étrange: clin d’œil au fashion week et petit écart à la "grande histoire" de la danse!
C'est juste et malin, jamais blasphématoire! Fluide des volutes, des spirales qu'elle exécute très librement: la statue s'anime, prend corps, dissimule son visage et sa longue chevelure: on y est, la Loie est de retour pour mieux s'évader encore: en combattante, en étendard, en égérie , en pénitente ou pèlerine noire. Puis elle défie l'espace, en écran, avançant de front, menaçante forme pleine de suspens. Les longues tiges lui serviront à se métamorphoser de maintes façons, toujours surprenantes.En vrille, en plis multiples virevoltant, en épouvantail, de longs bras ballants, tenus au corps: c'est beau et émouvant et plein de rebondissements.Elle sautille, et formes des pétales de coquillages, lèvres de poulpes et autres bestioles! Franges et dentelles noires qui vibrent.
Elle se dépouille de sa tenue noire, la projette au sol sauvagement pour s'en détacher puis pour endosser une autre,  pastel jaune: Loie aimait la couleur, jusqu'à coloriser ses films...Touche de poésie trop brève dans ce temple de l'art contemporain qui résonna cet après midi là, du souffle de la performeuse...Loie, ovationnée par un public médusé, nombreux, retenu par une intervention très justement ciblée pour un lieu de culte de la beauté, de l'étrangeté, de la métamorphose des choses de la vie...dans les plis, plis selon plis!
Au MAMCS samedi 17 Mars

Lecture du Pavillon d'Or et regard sur la création musicale contemporaine japonaise n° 1 : "Begaie" !

"Bégaie !!!"
Dans la cadre du festival Arsmondo, dédié au Japon, l'Opéra du Rhin présentait une "lecture du Pavillon d'or et un regard sur la création musicale contemporaine japonaise." (Hosokawa - Mayuzumi – Takemitsu - Yuasa – Zender)
Ce concert-lecture avec des extraits du Pavillon d’or de Mishima lus par Stanislas Nordey (acteur, metteur en scène et directeur du TNS) fut un événement marquant.
L'Ensemble Saito présentait cinq pièces en regard aux cinq choix de lecture, en alternance et en grande "correspondance" baudelairienne.
Au "premier chapitre", commence l'histoire ce ce "bonze bèque, qui se "débat comme un oiseau en proie à la glue et ne peut ouvrir le bec.Sans contact avec le monde extérieur, il souffre de ce handicap et les sons lui échappent. Cette langue très "sonore" du texte enrichit le ton du récit où se plonge le comédien-lecteur.Que disparaissent tout les témoins de cette tare, de la honte qu'il ressent ainsi fait de sa "bouche" d'où rien ne sort !
La pièce musicale de Hans Zender, Lo-Shu VI / 5 Haikus (flûte et violoncelle) fait suite au récit en longues tenues des deux instruments, en ponctuations de rythmes dans une belle osmose.Douceur des vibrations des cordes, piquées, frappées, pincées qui résonnent en écho de la flûte: souffle cinglant, percutant en accents préssés dans l'urgence de de rudes montées en puissance.Touches légères de vent.
Retour au texte, à l'évocation du père puis  revient le temps de  la musique, celle de 
 Toshiro Mayuzumi, Bunraku (violoncelle) : une intrusion en solo pour une oeuvre riche en staccati brefs, bruts, en gammes saccadées. Très oriental et sensuel.L'intervention fougueuse de l'archet en pizzicati et frottés dans les graves suggère une ambiance étrange.
Retour à  l'intervention parlée où le texte prend toute sa dimension sensuelle et érotique: des seins tous blancs, de la neige, des paysages fort bien décrits ou évoqués. Le Pavillon d'Or comme berceau de toutes les intrigues, comme architectures envahissante, omniprésente pour notre héros subjugué.Par le personnage puissant, hiératique, immobile qui prend ainsi corps 

L'oeuvre de Jooji Yuasa, Cosmos Haptic (piano) résonne, percutante en écho au texte. La reprise d'un thème, décliné à l'envi, quelques notes isolées, interrompues, dessinent une ambiance chaotique ou douce, très contrastée. La musique, ferme, volontaire, déterminée, assurée retentit Quelques divagations, courses, et l'on progresse, avance sur un chemin que l'on défriche, glorieux, résonnant.

Stanislas Nordey nous revient, pour "bafouiller" "bouche bée", et nous conte son apprentissage de la flûte, l'art de tenir l'instrument et de faire naître ce son divin, affaire de technique: les "pieds bots" de sa rencontre, les deux handicaps réunis, se parlent, se comprennent. S'annulent avec ses propos sur la musique.
On enchaîne sur le morceau de  Toshio Hosokawa, SEN I (flûte): solo magnétique et virtuose, vent sifflant, ascendant, allègre et vive composition, égrenée de voyelles, agitations et mugissements qui sourdent de l'instrument...Comme autant de respirations, comme dans un combat, une lutte. Quelques caresses du sons du bout des lèvres, puis des rafales de souffle: à vous le couper !
Retour ultime du lecteur-conteur pour clore sur la musicalité de ce Pavillon d'or qui occupe tout le texte par sa présence impérative et obsessionnelle qui revient toujours à la surface Objet de toutes les passions et interrogations du héros : tuer ses pairs pour se libérer et vivre dans la beauté de la muse de la musique: ce pavillon d'Or assurément, temple d'or, fief des orpailleurs en quête de beauté., d'érotismec;
Pour clore la soirée, la pièce de Toru Takemitsu, Orion (piano et violoncelle) fait suite et couronne le tout.Sons langoureux, étirés dans l'espace, petites notes fines du piano, ambiance menaçante, grondements des frappes du piano. Un duo de rêve, très onirique et flamboyant, dans des forte puissants, submergeants. Le temps y est suspendu, étiré, prolongé; de beaux passages nostalgiques et fougueux pour dessiner des paysages subtils. Puis un appel à la mort, dans l'épuisement qui éteint ainsi ce spectacle audacieux: correspondance intime entre texte et musique qui s'appellent et se répondent trois heures durant: une performance singulière, une rencontre fort réussie entre la voix du comédien et tous les passages évoquant l'émission du son, la place de la Musique dans ce pavillon doré de rêve!

A l'Opéra du Rhin le vendredi 23 Mars