vendredi 26 octobre 2018

"Geste filmé, gestes filmiques" de Christa Blumlinger et Mathias Lavin


Au fil de l’histoire du cinéma, les gestes filmiques ont contribué à une « réflexion » esthétique qui a su suivre l’évolution des moyens techniques. D’autre part, les gestes filmés ont participé à la figuration d’une humanité prise entre le retour d’une gestualité perdue et le risque d’une dépossession de soi, liée à l’âge des machines. Sur des objets divers, les textes rassemblés ici explorent cette tension entre techniques et corps qui caractérise notre relation aux images et aux médias. Ce livre s’interroge sur le déclin ou l’invention de certains gestes, étudie des questions de figuration gestuelle, et montre enfin comment le cinéma a su intégrer des conceptions du geste provenant d’autres domaines, culturels, scientifiques ou techniques. 

Parmi les contributeurs internationaux : Gertrud Koch, Pietro Montani, Catherine Perret, Antonio Somaini. Blümlinger Christa : Christa Blümlinger est professeur en études de cinématographiques à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Parmi ses publications figurent : Cinéma de seconde main, Esthétique du remploi dans l'art du film et des nouveaux médias, 2013 ; « Attrait de l’archive », Cinémas, vol. 24, no 2-3, 2014 (direction); et Morgan Fisher, Un Cinéma hors champ, dirigé avec Jean-Philippe Antoine (Dijon, Les Presses du Réel, 2017, e-book). |LAVIN Mathias : Mathias Lavin est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université de Paris 8. Il a écrit plusieurs ouvrages sur Manoel de Oliveira : La Parole et le Lieu : le cinéma selon Manoel de Oliveira (PUR, 2008) ; Val Abraham (Yellow Now, 2012) ; L’Étrange Affaire Angélica (Scéren-CNDP, 2013). Il a co-dirigé, avec Diane Arnaud, un collectif dédié à Ozu (Ozu à présent, G3J éditeur, 2013).

"Gestualités Textualités" en danse contemporaine de Frédéric Pouillaude, Chantal Lapeyre et Stefano Genetti


Cet ouvrage se situe à la croisée des recherches en danse contemporaine et des études littéraires, théâtrales et de la performance. Gestualités et textualités, leurs relations, leurs tensions, délimitent un angle pour aborder la danse contemporaine. On voit se multiplier de nos jours, et sous toutes leurs formes, les croisements du verbal et du kinétique, ainsi que les collaborations entre écrivains et chorégraphes. Pourquoi ces rencontres du texte et du geste ont-elles lieu ? Quels rapports entretiennent aujourd’hui corps et voix, gestes et mots, danse et parole, chorégraphie et écriture ? 
Ce volume, délibérément interdisciplinaire, rassemble les contributions de chercheurs en danse, en littérature, en études théâtrales et en philosophie de l’art, ainsi que des entretiens avec des chorégraphes majeurs de la scène contemporaine (Olivia Grandville, Maguy Marin, Mathilde Monnier, Andrea Sitter).

"La fièvre de la danse" : un catalogue "irraisonné" déraisonné ! Et une expostion "timbrée"

"La dansomanie"
En juillet 1518, des dizaines de personnes se mirent à danser dans les rues de Strasbourg. Cette épidémie de danse, qui s’étendit sur plusieurs semaines, ébranla la communauté strasbourgeoise et frappa les esprits au point d’être consignée par de nombreux prédicateurs ou chroniqueurs de l’histoire municipale.
L’ouvrage se propose de revenir sur ce phénomène 500 ans plus tard et d’observer la manière dont l’administration de la ville, le clergé ou le corps médical tenta d’y remédier. Reprenant le déroulement des événements, il s’efforce d’éclairer le contexte de cet épisode historique particulier et de le mettre en relation avec d’autres cas de « manies dansantes » qui ont marqué le Moyen Âge.
Il s’attache à distinguer les faits, tels qu’ils nous sont livrés par les sources originales, des interprétations abusives contribuant à donner du Moyen Âge la vision erronée d’un monde simpliste, traversé par des pulsions irrationnelles et secoué par les crises. Croisant le regard de divers spécialistes, il constitue à la fois une référence sur l’événement, mais aussi l’occasion d’un travail critique sur la méthode de l’historien. En rapprochant l’épidémie de 1518 d’autres phénomènes similaires, en faisant le point sur les interprétations ou réappropriations contemporaines, dont celle de Jean Teulé, il éclaire la fascination qu’exercent sur nous ces moments de « désordre social ».

Transes en danse !
L'exposition, mise en espace par Philippe Poirier est un véritable itinéraire dans l'histoire "folle" de cette "épidémie " de danse à Strasbourg.
On y côtoie histoire, science, médecine et sociologie avec beaucoup d’intérêt et on salue au final le choix du film de Pabst de 1943 "Paracelse" où Harald Kreutzberg joue le personnage d'un possédé dans une taverne, qui entraîne toute une foule à danser avec lui, se mouvoir avec des gestes tétaniques, inspirés, déséquilibrés, "timbrés"!
Tout y serait résumé pour résoudre l'énigme de cette femme qui un jour "pour déplaire" à son mari entama une danse énigmatique, obsessionnelle, cathartique: car "rien de mieux pour faire fuir un homme" que de danser de cette sorte! Cette danse des bas-fonds, anti basse-danse à l'étiquette convenable, sans sauts ni "trop se déhancher, ni "virvoucher", va se développer à travers l'Europe, en phénomènes diversifiés.




Mesdames, à bon entendeur, salut !



La danse, fille de "freud", fille de joie ! Troffea, ivre comme une bacchanale.
Une exposition, "enthousiasmante" où l'on saisit à bras le corps la "choréomanie" des "tarentulés", la "manie dansante" de ces êtres, aujourd'hui si proches d'une esthétique de la danse moderne ou contemporaine: Mary Wigman dans sa "Danse de la Sorcière", le butho de Carlotta Ikeda, les danses grotesques de Valeska Gert aux gestes incontrôlés et introvertis ou la danse de la folie du "Gisèle" de Mats Eck ! Et Joséophine Baker, les yeux écarquillés et roulant comme des billes, en tutu, peau de banane !
La danse "gaga" de Naharin surtout où tout est insensé et désarticulé, une danse de fous, de cinglés, de déséquilibrés....Mais ici, c'est de corps social, "entrelacé" dont il s'agit, celui qui imite, reproduit et va à l'encontre des interdits.
Au Saint Guy, l'an neuf pour cette manifestation maladive, inexpliquéequea
Strasbourg, pionnière en 1518 , à  la pointe de l'innovation chorégraphique, des défilés ou cavalcades carnavalesques folles de Francesca Latuada ou de la chorégraphie de Jean Gaudin inspirée des photos de Depardon des résidents de l'asile psychiatrique de San Clémente ! (L'ascète de San Clémente et la vierge Marie)
Un pas d'avance, comme d'habitude, sans s'en vanter ! Et sans savoir sur quel pied danser, devant le buffet de la disette !