En juillet 1518, des dizaines de personnes se mirent à danser dans les rues de Strasbourg. Cette épidémie de danse, qui s’étendit sur plusieurs semaines, ébranla la communauté strasbourgeoise et frappa les esprits au point d’être consignée par de nombreux prédicateurs ou chroniqueurs de l’histoire municipale.
L’ouvrage se propose de revenir sur ce phénomène 500 ans plus tard et d’observer la manière dont l’administration de la ville, le clergé ou le corps médical tenta d’y remédier. Reprenant le déroulement des événements, il s’efforce d’éclairer le contexte de cet épisode historique particulier et de le mettre en relation avec d’autres cas de « manies dansantes » qui ont marqué le Moyen Âge.
Il s’attache à distinguer les faits, tels qu’ils nous sont livrés par les sources originales, des interprétations abusives contribuant à donner du Moyen Âge la vision erronée d’un monde simpliste, traversé par des pulsions irrationnelles et secoué par les crises. Croisant le regard de divers spécialistes, il constitue à la fois une référence sur l’événement, mais aussi l’occasion d’un travail critique sur la méthode de l’historien. En rapprochant l’épidémie de 1518 d’autres phénomènes similaires, en faisant le point sur les interprétations ou réappropriations contemporaines, dont celle de Jean Teulé, il éclaire la fascination qu’exercent sur nous ces moments de « désordre social ».
Transes en danse !
L'exposition, mise en espace par Philippe Poirier est un véritable itinéraire dans l'histoire "folle" de cette "épidémie " de danse à Strasbourg.
On y côtoie histoire, science, médecine et sociologie avec beaucoup d’intérêt et on salue au final le choix du film de Pabst de 1943 "Paracelse" où Harald Kreutzberg joue le personnage d'un possédé dans une taverne, qui entraîne toute une foule à danser avec lui, se mouvoir avec des gestes tétaniques, inspirés, déséquilibrés, "timbrés"!
Tout y serait résumé pour résoudre l'énigme de cette femme qui un jour "pour déplaire" à son mari entama une danse énigmatique, obsessionnelle, cathartique: car "rien de mieux pour faire fuir un homme" que de danser de cette sorte! Cette danse des bas-fonds, anti basse-danse à l'étiquette convenable, sans sauts ni "trop se déhancher, ni "virvoucher", va se développer à travers l'Europe, en phénomènes diversifiés.
Mesdames, à bon entendeur, salut !
Une exposition, "enthousiasmante" où l'on saisit à bras le corps la "choréomanie" des "tarentulés", la "manie dansante" de ces êtres, aujourd'hui si proches d'une esthétique de la danse moderne ou contemporaine: Mary Wigman dans sa "Danse de la Sorcière", le butho de Carlotta Ikeda, les danses grotesques de Valeska Gert aux gestes incontrôlés et introvertis ou la danse de la folie du "Gisèle" de Mats Eck ! Et Joséophine Baker, les yeux écarquillés et roulant comme des billes, en tutu, peau de banane !
La danse "gaga" de Naharin surtout où tout est insensé et désarticulé, une danse de fous, de cinglés, de déséquilibrés....Mais ici, c'est de corps social, "entrelacé" dont il s'agit, celui qui imite, reproduit et va à l'encontre des interdits.
Au Saint Guy, l'an neuf pour cette manifestation maladive, inexpliquéequea
Strasbourg, pionnière en 1518 , à la pointe de l'innovation chorégraphique, des défilés ou cavalcades carnavalesques folles de Francesca Latuada ou de la chorégraphie de Jean Gaudin inspirée des photos de Depardon des résidents de l'asile psychiatrique de San Clémente ! (L'ascète de San Clémente et la vierge Marie)
Un pas d'avance, comme d'habitude, sans s'en vanter ! Et sans savoir sur quel pied danser, devant le buffet de la disette !
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire