mardi 20 novembre 2018

"Danser Pina" de Rosita Boisseau


Pour la première fois, les danseurs de Pina Bausch racontent : désirs, émotions, intimité et passion !

danser-pina-rosita-boisseauQuoi de mieux pour évoquer l’œuvre de Pina Bausch que les fidèles danseurs de sa compagnie, le Tanztheater. Ils sont une vingtaine à avoir invité Rosita Boisseau dans les coulisses d’une œuvre que certains d’entre eux continuent de faire vivre après la disparition de la grande Pina. Si pour les très nombreux fans, le souvenir de la première représentation demeure un choc, assister chaque année à un nouveau spectacle est de l’ordre de l’addiction. Découvrir ces récits sera pour eux non seulement une délectation mais une révélation. Tout est exceptionnel dans cette aventure collective à commencer par la longévité de la carrière des danseurs, qui n’interprètent pas un rôle imaginé par la chorégraphe mais sont les auteurs de leur propre rôle.
Laurent Philippe, qui depuis 30 ans photographie chacune des pièces du Tanztheater, a plongé dans ses milliers d’images. Ses sublimes images insufflent au livre le même rythme enivrant que les spectacles de Pina Bausch où les solos alternent avec les scènes à deux, à cinq ou à vingt danseurs que l’on ne voudrait jamais voir s’arrêter.

lundi 19 novembre 2018

"La danseuse aux gros seins" de Véronique Sels


A cause de ses gros seins, Barberine ne peut être danseuse classique. Avant de s’affirmer comme chorégraphe à NY, une adolescence difficile : sous-alimentation, bandage de la poitrine, chirurgie. Des chapitres « bis » où Dextre et Sinistre, ses deux seins, prennent la parole. Peut-être un peu artificiel, délié du reste. Ms un roman touchant, original. Sous l’humour, aborde le diktat de l’apparence, le manque de confiance en soi. Sans oublier la danse, qui transporte, la féminité, la maternité.

dimanche 18 novembre 2018

Quatuor Machaut : La nef, voûte céleste du MAMCS pour Jazzdor ! Les vêpres du son en communion


Subjugué par la découverte de la «Messe de Notre-Dame» du compositeur du XIVe siècle Guillaume de Machaut, le musicien Quentin Biardeau a l’idée de la transcrire pour quatre saxophones, puis de l’ouvrir à l’improvisation. Une démarche d’une audace folle et d’une liberté totale, une messe conjuguée au futur antérieur qui associe improvisation libre et musique spectrale, «drone» et polyphonies. À l’occasion de ses 20 ans, les langages des musiques anciennes, contemporaines et improvisées résonnent dans la nef du Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg.
Né il y a déjà quelques années entre les murs du Conservatoire de Paris, le quartet Novembre s’interroge sur le rôle de la mémoire dans la perception du temps. Les compositions d’Antonin-Tri et Romain sont séquencées, découpées, mélangées, superposées, et renaissent à chaque fois sous une forme nouvelle. Zapping et collages, jeux de miroirs et ellipses temporelles, sont les outils qui tendent à mettre en valeur un lyrisme fragmenté par le prisme du temps, entre “free music“ et musique contemporaine, Picasso et David Lynch.
Faire vibrer la nef du MAMCS est un défi sonore, acoustique et le voici relevé par le quatuor de saxophones, dispersés au rez de chaussé pour un échange-écho savamment mis en espace, entre les quatre interprètes. Sons puissants, souffles longs et orchestrés en vagues successives ou à l'unisson. Réponses et questions envoyées dans l'espace pour rebondir et diffuser des notes inédites dans cette nef immense, résonnante, majestueuse Une sorte de cérémonie spirituelle musicale qui rassemblait un public, pèlerin du son autour d'un autel sacré dédié à la musique. Une station aux pieds du Christ immense toile de Doré et le tour de magie est joué. La contemplation de l'oeuvre exige une mise en son, grandiose et respectueuse, alors que la Giulietta démantibulée en arrière plan se joue de cette musique déstructurée, improvisée aussi. De la casse à la perfection de Gustave Doré, le torrent est franchi et ce free jazz inonde et submerge l'espace-temps pour un moment de méditation collective partagée Retour dans la nef pour un final endiablé, danse des sons tourbillonnants, au loin l'immense sculpture rose bonbon de Vasconcelos, illuminant la voûte de son clinquant désopilant!
Un concert religieusement écouté par un public nombreux réuni pour cette petite messe du temps présent au sein d'un édifice dédié à l'art en "bonne compagnie" partageuse!

Au MAMCS ce samedi 17 Novembre