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"Tels deux ethnologues de la toile, à partir d’un recueil de vidéos amateurs puisées sur YouTube, Barbara Matijevic et Giuseppe Chico ont conçu Forecasting. Avec ses troublantes jonctions entre le monde bidimensionnel de l’image et le corps de l’interprète, cette performance ouvre une nouvelle surface de jeu. Le jeune tandem artistique y glisse les récits un brin surréalistes qu’ils ont imaginés et qu’ils déploient sur scène en une mosaïque de fictions intimes." I.F.
Un ordinateur, seul sur scène, télécommandé..
Une voix en sort qui nous cause bricolage; une jeune femme apparaît, animatrice de la soirée.
Surprise, cet ordinateur sera le terrain de jeu, le décor unique, objet de ses fantasmes et inventions corporelles à tout bout de champ.
Les images qui y défilent correspondent exactement à la mesure de son corps qui en prolonge les formes: un pêle-mêle, méli-mélo fait de fausse perspectives, de trompe l’œil, à foison.Raccords-corps-images millimétrés, précis quasi "magiques" qui fonctionnent sur le leurre , entre charnel et virtuel, la frontière de l'écran s’efface et l'on plonge avec délice dans ce bain , immergé ; par thématique, les concordances s’effectuent à l'emporte pièce: un pénis devient douille de pâtissier, une séance de rasage succède à des œufs montés en neige..
L'illusion est bluffante, tout s'ajuste, se cadre, les échelles de grandeur varient, l'image se déforme et l'humour surgit, à l'aise dans ce petit format d'écran étriqué.Boxe, zombie, organes factices, tout est passé en revue dans cet inventaire de recettes internet.
Elle peut .même changer de sexe, d'axe à l'envi!
Son corps pour s'adapter aux images ne cesse de revêtir toutes sortes de poses, attitudes, postures.
Les animaux y sont tout un chapitre, comique décalé à souhait; un revolver est prétexte à des collages surréalistes, pertinents et opérationnels. Corps-décor qui la traque, qui l'inféode au rythme, synchrone en diable avec les images et le timing de leur défilement
Au final, un peu de relaxation avec le bruit de son foehn virtuel, histoire de ne pas oublier ce gadget ...Et l'origine du monde est orifice des cordes vocales, ou tête de bébé sorti de l'argile boueux: on façonne le monde dans cette pièce où les deux partenaires, femme et écran, vivent conjointement des aventures picturales et sensorielles, entre artifice et réalité.Son chef d'oeuvre sera cette vanité, crâne défiant la vie, et on se quittera à la lueur d'un feu de cheminée...sur écran!
Belle performance, jouée, articulée par un corps en symbiose rythmique hallucinante avec la dynamique du montage-images.
Au TJP petite scène le 2 Avril
dans le cadre du festival extradanse, initié par Pole Sud
Voilà 40 ans que la Biennale de danse du Val-de-Marne, née sous l’égide de Michel Caserta, de Lorrina Niklas et de Michel Germa, permet chaque année à des centaines de danseurs la possibilité non seulement de s’exprimer et de se produire mais surtout de trouver un espace de rencontre, de création et de relai. C’est en effet le 30 mars 1979 que le 1er festival de danse du Val-de-Marne voyait le jour à Vitry-sur-Seine, accueillant 13 compagnies de jeunes artistes croisant les questions artistiques et politiques, lequel donna naissance à un ʺmouvement pour la danseʺ qui s’étendit à l'année suivante à d’autres villes du département, promulguant ainsi celui-ci terre d’accueil à un art jusque-là traité comme parent pauvre du spectacle vivant. Entre 1989 et 1995, Michel Caserta s’attaqua à la mise en place, avec l’aide du Val-de-Marne et de l’Etat, d’une politique d’aide à la création, investissant d’autres scènes et d’autres lieux, s’ingéniant à briser les conventions et formats imposés, remettant en jeu les acquis pour questionner l’espace autrement, intégrant les spectateurs dans l’expérimentation. Aujourd’hui, on ne compte pas moins d’une vingtaine de théâtres et d’espaces culturels partenaires, tant dans le Val-de-Marne qu’à l’étranger, parmi lesquels le Centre d’art contemporain de Bruxelles (Les Brigittines) et le Zamek Cultural Center de Pognan (Bulgarie).
Lecture du texte de Mallarmé dans le cadre de "l'autre saison" au TNS
Avec Nicolas Bouchaud, Laurent Poitrenaux, Stanislas Nordey et Jean Pierre Vincent,
Ce moment de référence fera date: quatre hommes de théâtre, réunis pour une lecture à quatre voix, Nicolas Bouchaud,incarnant Philippe Lacoue- Labarthe , Stanislas Nordey en Alain Badiou, Laurent Poitrenaux pour Jacques Rancière et Jean-Pierre Vincent en Jean Christophe Bailly !
Trois penseurs qui se jouent des subtilités de la pensée de Mallarmé sur le théâtre: son lieu, sa langue, sa foule, son livre... Et sa danse bien entendu.Un débat ici "remonté", remis en scène avec ses intonations, sa poursuite vertigineuse; c'est haletant, déroutant mais la conduite est maintenue de voix de maitre par les comédiens en proie à des textes ardus, terriblement politiques et parfois "hermétiques".
Mais peu importe, on les suit pas à pas sans les lecher, sur le qui vive de la concentration et l'on respire en empathie avec cette démarche assurée, philosophique et instructive.
On sort grandis, comblés et submergés...
Sur la danse....
"Or, je cesserai de m’élever à aucune considération, que suggère le Ballet, adjuvant et le paradis de toute spiritualité, parce que d’après cet ingénu prélude, rien n’a lieu, sauf la perfection des exécutants, qui vaille un instant d’arrière-exercice du regard, rien… (Crayonné, p. 172)"
Au TNS le 1 Avril