avec le soutien du service culturel de l’Ambassade d’Israël dans le cadre du Festival Séquence Danse Paris
Suzanne, c’est aussi le nom du centre de danse et de théâtre à Tel Aviv où le chorégraphe a fait ses débuts, travaillé pendant quinze ans et monté sa troupe. Et c’est sur la scène de ce centre Suzanne Dellal que s’est tenue en 2021 la première mondiale de cette pièce, se présentant à la fois comme un chant d’amour à une jeune génération et une appréhension d’un passé qui toujours nourrit le présent. Emanuel Gat poursuit ici un travail déjà engagé avec SACRE/GOLD, diptyque issu de la recréation de deux pièces antérieures, dans lequel danseurs et danseuses étaient emportés dans un tourbillon hypnotique.
Plateau nu, silence des corps qui se meuvent à l'envi dans des déroulés magnétiques, sans fin: ode à la musicalité des corps, au souffle de vie de la danse d' Emanuel Gat. Il y a quelque chose de l'ordre de l'alchimie quand parait le "son", après ce prologue silencieux de toute beauté et recueillement. Bribes de paroles de Nina Simone qui va se confier à son public durant un enregistrement live de son concert. Alors qu'elle semble "broder" ses "black gold", improviser de sa voix chaude et éraillée, les danseurs bondissent, reculent, se frayent sans faillir des sentiers et chemins sur la scène, sans heurt, sans contact. Juste la précision des rencontres d'espaces, de regard, d'énergie. Leurs costumes les identifiant comme hommes, femmes ou androgynes à longues jupes flottante et torses nus. Dévoilant des musculatures actives, prospères en grands ou petits bougés.Les déplacements forgent des lignes et traces, les pieds flex ou au carré, arabesques fluides et éphémères, déroulés et envergure des bras comme des ailes du désir et du besoin de danser.Des courses à perdre haleine comme leitmotiv ! Car cette jeunesse hérissée de plaisir de se mouvoir est fertile en énergie, sauts et rebonds virtuoses, légers Des inflexions vers le sol, des réajustements infimes de gestes au cordeau.C'est tout simplement merveilleux et l'on se prend au ravissement et à l'empathie avec ces interprètes aguerris au style Gat dans leurs plus beaux atours dansants. La voix de Nina Simone galvanisant leur sens du détail, des pointés, des revers de direction, des clins d'oeil à Lucinda Childs dans leur parfois nonchalance et abandon corporel. Les applaudissements enregistrés en live couronnent cette empathie féroce avec les danseurs de la jeune compagnie israélienne!












