mardi 19 novembre 2024

L'heure joyeuse - Pulcinella: heure exquise qui vous grise...Allègrement!

 


L'Orchestre propose un nouveau rendez-vous ! En formation symphonique, les musiciens interprètent des pièces phares de la musique classique. Un concert d'une heure qui se glisse joyeusement dans le quotidien.Stravinski visite le passé, se penche sur la musique de Pergolèse, écrit Pulcinella et en tire une Suite pour orchestre. Le hautboïste Pasculli brode sur un opéra de son temps et fait briller son instrument face à l’orchestre dans un concerto virtuose. Tisser des liens entre les œuvres, les époques… quelle source de richesse ! Deux pièces à découvrir durant cette « heure joyeuse ».

Le bel hautbois dormant.

Antonio Pasculli
Concerto pour hautbois sur des motifs de l’opéra
La Favorite de Donizetti, arr. G. Silvestrini

De cette oeuvre, l'orchestre et sa chef Emilia Hoving en font une ode à la joie, au tonus et à la malice d'une écriture pleine de verve et de rebonds. Le hauboïste Sébastien Giot se donne en virtuose avec son instrument rivé au corps comme une voix issue de son souffle teintée d'une véritable tessiture. Son chant est celui d'un "bâton de bois mort" que le souffle anime et fait vibrer comme des cordes vocales frappées par la respiration. Un véritable enchantement que ce leurre entre voix et instrument, prolongation du corps. L'homme, l'interprète et son "son" très personnel. Une touche, une rare personnalité invitée bientôt à intégrer l'Orchestre de la Philharmonie de Paris.

leonide massine

Le Polichinelle idéalisé

Igor Stravinski
Pulcinella, Suite pour orchestre

Ce ballet, à l'origine commande de Diaghilev à Stravinsky en version "concertante" est un joyaux de style néo-classique, comme à l'époque la chorégraphie et la danse de Léonide Massine.En fermant les yeux on imagine Tamara Karsavina séduisant ce Polichinelle aguicheur. L'Orchestre, très à l'aise sous la direction très gestuelle, toute en cercles, volutes et arabesques de Emilia Hoving, très vive et pleine d'enthousiasme contagieux. Les sonorités se font inspirées de sources italiennes et revêtent parfois un caractère quasi hispanisant.Épure et grâce d'une musique à danser sous ses plus belles tarentelles, gavottes et autres références rythmiques et chorégraphiques.

Distribution Emilia HOVING direction, Sébastien GIOT hautbois
Lieu
Cité de la musique et de la Danse le 19 Novembre

 

samedi 16 novembre 2024

ONE SONG , Histoire(s) du Théâtre IV , Miet Warlop : en forme olympique!

 


Acclamé par la critique, cette longue chanson est avant tout un morceau de bravoure athlétique et musical, un déferlement d’énergie vitale pour la relecture d’un requiem : en 2005, la metteuse en scène Miet Warlop avait conçu Sportband / Afgetrainde Klanken comme un hommage à son frère décédé. Vingt ans plus tard, elle relit la pièce à l’aune d’une œuvre qui s’est entre-temps imposée sur la scène internationale, et lui donne une teinte nouvelle. ONE SONG
est aussi inclassable que ne l’est son autrice, qui aime mettre à bas les conventions, avec humour et finesse. À commencer, ici, par la différence entre le sport, la musique et le théâtre. Encouragé·es par leurs fans enthousiastes, et accompagné·es par un pom-pom-boy dévoué à la cause du spectacle, cinq musicien·nes sautent, courent, marchent sur une poutre, font des étirements… à moins que ce ne soit cinq athlètes au violon, à la contrebasse, à la batterie ? Dans cet étrange meeting sportif qui mêle le rire au chagrin de la perte, chaque note nécessite un effort. Une performance, dans tous les sens du terme.

Sur une tribune, une speakerine s’égosille dans un mégaphone: arbitre tri-jambiste de handy-sport son discours inaudible se transforme en fou rire alors qu'elle présente les cinq joueurs de la soirée. Une majorette à plumes se dandine alors que sur des gradins, cinq supporters vont peu à peu se mettre en mouvement. Le tableau est brossé, l'échauffement des athlètes peut commencer, offensif, forcené. Petite course de fond aller-retour sur fond de métronome. Une violoniste grimpe sur la poutre et n'aura de cesse de jouer sur une jambe, en arabesque équilibriste. Le violoncelliste adopte la position couchée, à l'horizontale. Un plancher roulant pour le coureur de fond, un trampoline et des espaliers pour le quatrième larron. Alors qu'un drapeau flotte au vent, les hostilités démarrent: cinq places de percussions pour un batteur de choc et ses vibrations tectoniques, comme leur gymnastique tonique: le tout compulsif et hystérique à souhait pour éveiller les consciences, travailler sur la perte, la performance sportive, l'achèvement des héros d'un jour sur la piste aux étoiles. Le rythme s'accélère, démoniaque, hypnotique et nos oreilles "qui n'ont pas de paupières" songent aux bouchons . Un peu de Bach au violoncelle pour calmer les passions et adoucir les moeurs et ça repart. Ceux qui encouragent s'agittent frénétiquement, brandissant leurs slogans sur banderoles. TGV, très grande vitesse pour cette performance épuisante: un voyage virtuel où la course contre la montre dépasse et franchit les bornes de l'entendement. Un peu de ping pong sans filet, balles au bond et c'est une pause salvatrice, gestes au ralenti qui ponctue le show. Une majorette s'épuise à faire le pom pom boy et installer un jeu de scrabble géant. Calme apparent qui cache la future tempête... Des bruits d’effondrement, de salves se font entendre comme une métaphore  de destruction massive des corps en surpuissance. Accalmie de courte durée dans cette météo de cataclysme et tsunami prévisible. Nos anti-héros épongent le sol humidifié par une pluie survenue de nulle part avec leur t shirt, désacralisant le gadget et le produit dérivé de compétition. Les numéros affichés sur les corps en faisant de gentilles bêtes de somme à regarder, observer. Les basses tâches pour tous: très "zen". Horde sauvage, cette tribu, collectif doux dingue évolue dans le stress et la virtuosité, la résistance et l'endurance. Hilarant et agaçant . La percussionniste s'effondre et souffre à vue. Dans du talc ou colophane répandue au sol. Sur les tribunes les spectateurs en transe, en empathie totale avec les athlètes s'adonnent au rituel du frappement des mains pour encourager ce petit peuplé enragé. Elle court, elle court, la dépense et l'on achève bien vite les chevaux dans ce stade intérieur, gymnase ou salle d"évolution pour "martyrs". Tout est blanc, très clinique, clean et assourdissant de décibels et rythmes binaires. Le violoncelle a grimpé sur la poutre, la surdose de percussions explose et maltraite les tympans. Tout s'effondre alors, seul le tapis roulant travaille encore à charrier des fantômes. Le drapeau flotte, pavillon de détresse de mauvaise augure. Essoufflé le major d'homme se rend et capitule. Débâcle et débandade pour tous.Seule l'arbitre est rescapée sur cette arche de Noé désertée, sinistrée. L'hymne international au poing fait se redresser la troupe galvanisée par les ovations du public... Les JO fédérateurs et politiques rappellent à l'ordre les joueurs et supporters. La Cène finale à douze apôtres couronne Terpsichore en baskets avec brio. C'est la lutte finale.

Présenté avec POLE-SUD, CDCN au Maillon jusqu'au 16 Novembre

 

30ème REVUE SATIRIQUE: "Ia d'la joie": ça un cube, ah'voilà la coiffe à Roger ! Parcus Déi !

 


Notre 30ème revue satirique se moquera de tout et de tout le monde. Elle passera à la moulinette les politiques locaux, se moquera des Lorrains, parlera du Racing, de l’écologie… et caricaturera l’actualité marquante de l’année. Elle n’oubliera pas non plus d’égratigner au passage quelques phénomènes de société !
Bien sûr, ça va chanter, danser et sketcher. Cette revue se jouera toujours en alsacien dans une salle et en français dans l’autre. Les comédiens continueront de courir de l’une à l’autre pour vous faire rire dans les deux langues.

Die 30. satirische Revüe zieht wie immer alles und alle durch den Kakao, in einem Saal auf elsässisch, im anderen auf französisch.


Pas de stationnement interdit pour cette troupe qui est loin d'être auto-mobile et se comporte en bonne citoyenne, éprise de bon sens près de chez vous et qui donne le la sur toute chose. Du bon, du bon, de la coiffe! Roger Siffer se fait Weinsanto affublé d'une coiffe rose en tarlatane et joue la star d'n soir, toujours plein de verve et de malice: un prologue qui en dit long sur la suite des offensives.Il i a de l'intelligence non artificielle dans ses propos et ça augure de tout le reste! Un hôpital multifonction en état de crise pour apéritif et mise en bouche, dans un décor design tout blanc avec des cubes fluo comme sièges ou accessoires à détourner. C'est la circulation en biclou qui sera le thème fétiche de la revue, les mobilités douces, de droite ou de gauche: à chacun sa direction. Le trio Trautmann and C° comme fleuron de tout ce qui retourne sa veste, même dans les fonds de l'Ill où demeurent quelques vestiges de pollution.. Des costumes plein d'inventivité, gilets jaunes, coiffes évoquant le bitume marqués de balises franchissables, grâce à l'humour pince sans rire de tous. Jeanne Barséghian en sirène d'eau douce sur fond vert,crevette pailletée donne la réplique à sa chargée de communication -Suzanne Meyer- férue de réseaux-sociaux avec fougue et détermination. Les postulants à la Mairie font la chenille à la queueleuleu, chorégraphiés comme jamais par Charlotte Dambach, adoptée par la "maison"dorénavant. Les comédiens trépignent d'audace dans l'espace, osent les tours et grands jetés classiques, des unissons parfaites, les bras en corbeille bien tenus. Un régal de les voir évoluer dans un si petit espace avec franchise et assurance.  Un capitaine débarque à Gerard-mer pour sauver les baleines, affublé d'une queue de plastique mirifique sur la tête et constate que Gerard-lac eut été de meilleure véracité...On hisse le pavillon noir avec la tête de Siffer, habillé de filet de pêche vert.Les virelangues, jeux de mots, calembours et langage inventé de toutes pièces se bousculent pour notre fidèle et indéfectible Gilbert Meyer sur son nuage bas , l'as de la dyslexie et de la coordination linguistique! C'est Guy Riss qui s'y colle avec brio.Sa comparse, Monique, croyant ferme aux fantômes ou revenant bienvenu. On a la chair de poulpe, on se fait un sang d'ancre, la raie au milieu ou le poisson-scie qui fait la planche, dans les interludes, entremets qui "bouchent" les trous de la rythmique entre les deux représentations française et alsacienne. Le suspens est grand et les improvisations très professionnelles. Un tableau étrange ponctue la revue: sorte de plate-forme à la Oscar Schlemmer sur fond de Bauhaus et Kurt Weill: spirales et costumes expressionnistes ou futuristes-au choix- pour incarner le politiquement incorrect. "Caddie c'est fini" pour bouquet satirique plein de poésie et de nostalgie, "Je l'aide à mourir" pour clou de la représentation: Sébastien Bizzotto, émouvant dans son tricot de grand-mère, évoquant la fin de vie avec douceur et acidité, pertinence et humour noir à la Desproges. Un ministre en maison alsacienne à colombage, pot de géranium et coiffe pour singer la centralisation. Un tétra émouvant qui danse, tout de rose, en solo: beaucoup de belles images scénographiées et mises en scène par Céline d'Aboukir, avec justesse et précision. Les costumes signés Carole Deltente et son équipe rivalisent d'inventivité: couleurs, formes et matières au diapason des thématiques; costumes à bouger, danser, coiffes pour moustiques mobiles, ou avec nid de cigognes et encore bleu de travail pour nos joueurs du Racing qui chantent et hurlent leur bonheur de suiveurs et supporters. 


Arthur Gander y trouvant son rôle sur mesure. Sans compter sur Jean Pierre Schlag fameux alsacien de souche, débonnaire et les trois interprètes féminines qui se collent aux diverses personnalités: Marie Hattermann, Bénédicte Keck, Nathalie Muller, excellant dans la verve et l'audace, l'affirmation d'un jeu "cabaret" avoué et assumé, joyeux et plein de grâce et d'authenticité. Les voix soint bonnes, portes-paroles,les chansons et les textes plein de vérité qui blesse ou enchante. Parcus Déi d'immobilité douce pour cette cérémonie sans sermont, cette messe basse à plein tubes, ce missel plein d'images paiennes glissées entre les pages. Un bréviaire, codex qui brûle les planches de la Chouc': on recevra à la sortie un smylet-emoji ou une hostie, petit rond de jambe et de cuir à avaler ou mettre en vue sur sa veste comme un trophée ou une médaille. Car les spectateurs sont aussi des vedettes, des "ah voilà" comme chez le psy qui atteste et constate..Confession sans concession. Une belle thérapie de groupe qui fait du bien.On n'a pas "fini d'en faire le tour" ni en 33,78 ou 45, limitation de vitesse oblige. Le parking était plein ce soir là de trotinettes et biclous, de SUV... Quand on pense bilingue on est deux fois plus intelligent artificiellement! En voiture, Roger! Les castors juniors au bouleau sur biberschwanz pour un barrage linguistique et politique, des scouts qui donnent le la, un Jean Moulin, j'en moule une, qui résiste, chienlit, chie-en -lit de carnaval parisien, hallali et débandade au menu...Et des petits vestons lécheurs de cul comme queue de pie ou d'hirondelle: c'est la Fête Sauvage au Cabaret! Ca incube au théâtre avec ces cubes fluos qui ponctuent la scénographie, tous ses petits détails qui donnent sens et opportunité. Le pianiste est superbbe, Jean René Mourot au top du rythme, du cabaret, de l'accompagnement complice de cette bande à Bonnot hors pair. La bière aussi amertume bien corsée  fait faire des portés acrobatiques et des manèges dignes du Palais Garnier! Ou de l'Opéra comique....I A d'la joie au bercail, surtout ne les remplacer pas par des clones artificiels venus d'ailleurs. Et l'an prochain, ils vont se mettre sur leur 31...Ca promet! Dressing et panoplie de placard à sorcières à ballet!

Avec : Sébastien Bizzotto, Magalie Ehlinger, Arthur Gander, Marie Hattermann, Bénédicte Keck, Susanne Mayer, Nathalie Muller, Guy Riss, Jean-Pierre Schlagg et Roger Siffer
Piano (alternance) : Jean-René Mourot, Thomas Valentin, Sébastien Valle
Textes : équipe de la Chouc’
Mise en scène : Céline D’Aboukir – Chorégraphie : Charlotte Dambach – Costumes et scénographie : Florence Bohnert, Carole Deltenre, Estelle Duriez et leur équipe – Lumières : Cyrille Siffer – Photographie : Jean-Marc Loos – Production : APCA – Théâtre de la Choucrouterie

Jusqu'au 30 Mars 

DU 15 NOVEMBRE 2024 AU 30 MARS 2025