samedi 27 septembre 2025

"Jürg Frey " Quatuor Bozzini et Konus Quartett : une lente et douce effusion !

 


La combinaison singulière de deux quatuors — cordes et saxophones — pour sublimer la musique de Jürg Frey.

Jürg Frey est le maître de la fragilité sonore. Chacune des œuvres du compositeur suisse sont des moments suspendus, des éloges de la lenteur fondés sur des progressions aériennes imperceptibles. Cette attention portée à la matière musicale atteint son paroxysme dans une œuvre en particulier, sobrement intitulée Continuité, fragilité, résonance. La combinaison de deux quatuors — cordes et saxophones — permet d’explorer des combinaisons de timbres inouïes, ainsi que des jeux d’apparition et de disparition harmonique d’une finesse absolue.

Jürg Frey

Continuité, fragilité, résonance (2020-2021) 

La réunion des deux quatuors est à l'écoute source de fusion, d'effusion et de confusion. Mélange subtil d'harmonies et de tonalités douces dans une lenteur une vélocité musicale toute de tendresse, de douceur, d'altérité, les instruments les uns vis à vis des autres. La musique est planante et se réverbère docilement entre les arcs de l'architecture de l'église, temple de fraternité et d'alliances. Les alliages musicaux se font hypnotiques et bercent l'oreille et le tympan de notes aériennes, fluides et le temps partagé par une écoute vigilante et enivrante s'avère plage et tremplin  d' instants de béatitude et de repos. Malgré le foisonnement et l'intensité fragile des lignes de force d'une composition sans faille. Souffles et archets au diapason de cette oeuvre où les huit musiciens comme deux trèfles à quatre feuilles s'allient et se relient pour tisser une trame dramaturgique en filigrane. Une heure à potron minet pour s'émerveiller des bienfaits et de l'impact de la musique sur les sens qui s'éveillent sur un monde unique et à découvrir de toute grandeur et beauté.

Quatuor Bozzini

violon Clemens Merkel, Alissa Cheung
alto Stéphanie Bozzini
violoncelle Isabelle Bozzini

Konus Quartett

saxophone soprano Fabio Oehrli
saxophone alto Jonas Tschanz
saxophone ténor Christian Kobi
saxophone baryton Stefan Rolli

A Musica le 27 Septembre chez Nootoos dans le cadre du festival musica.

Heure musicale - "La Ballade : Lieder et Mélodrames": Emmènez moi au pays des merveilles...

 


Nous avons le plaisir de vous emmener en Bal(l)ades... et vous faire découvrir, en concert, un genre musical qui a inspiré les plus grands compositeurs comme Schubert, Schumann, Brahms, Loewe, Liszt, …
Des écrivains tels que Bürger, Goethe, Mörike, Herder, Victor Hugo, y ont trouvé matière à déployer des scènes fantastiques et terrifiantes, toujours baignées d’irréel, à développer ces thèmes et ces images d'un Moyen Âge tel que l'a rêvé l’imaginaire romantique.

Les compositeurs romantiques, ont puisé dans ces récits essentiellement tirés du fonds mythologique nordique, pour créer des Lieder (un chanteur  accompagné au piano) et des Mélodrames (texte déclamé par un comédien avec un accompagnement de piano).
Notre programme vous invite à découvrir quelques chefs d’œuvre de ce genre.
L’interprétation de ballades pour piano seul ponctue
les différentes parties de notre programme.


Frissons, épouvante, fantastique, mais aussi poésie et humour garantis !

Samedi 27 septembre au Temple Neuf à 16h30
Pl. du Temple Neuf, 67000 Strasbourg

Quelle idée judicieuse que d'introduire avant chaque lieder, la traduction jouée et interprétée par le fameux comédien Jean Lorrain: de quoi se régaler des mélodies chantées par René Schirrer et accompagnées au piano par Luc Benoit !Une totale réussite, un concert qui relie peur, histoires fantastiques et terrifiantes, angoisses et fureur d'un univers traversé par l'émotion musicale. Romantique, "Sturm und Drang"l'atmosphère est inquiétante, bordée de suspens et les paroles émises par Jean Lorrain prennent corps avec gravité autant qu'avec sourire et humour. Trois parties composent ce récital, du "lugubre au macabre" jusqu'au "fantastique et humoristique" en passant inévitablement par "le sinistre et le fantastique". Trois chapitres palpitants, haletants et plein de verve et de talent. Les traductions des textes, précises et fidèles, l'interprétation judicieuse de chacun fait de ce concert un bijou de programmation élaborée avec intelligence et justesse. On y redécouvre un répertoire, autant qu'on y déguste des morceaux de choix peu connus. Alors les deux "bis" ou rappels en sus débordent de générosité et de plaisir partagé.

 

PROGRAMME  du concert "La Ballade - Lieder et Mélodrames"

La ballade lugubre et macabre…

  1. Edward                                                         Lied de Loewe

  2. Der Zwerg                                                    Lied de Schubert

  3. Les Fugitifs (Die Flüchtlinge )                   Mélodrame de Schumann

  4. Pièce pour piano : Ballade op. 10, n°1 de Brahms

      « Nach der schottischen Ballade Edward »


La ballade sinistre et fantastique…

  5. Erlkönig                                                          Lied de Schubert

  6. Der Feuerreiter                                             Lied de Wolf

  7. Le Moine Triste (Der traurige Mönch)         Mélodrame de Liszt

  8. Pièce pour piano : Ballade op. 118, n°3 de Brahms


La ballade fantastique et humoristique…

  9. Le Pas d’Armes du Roi Jean                       Mélodie de Saint-Saens

10. Die wandelnde Glocke                                 Lied de Loewe 

 11. Tom der Reimer                                            Lied de Loewe 


vendredi 26 septembre 2025

"Nexus de l’adoration" de Joris Lacoste : un carnaval chatoyant, un voging musical décapant inoxidable.

 


Créé avec succès au Festival d’Avignon en juillet, le dernier projet de Joris Lacoste est un spectacle « pop-liturgique » sur l’hétérogénéité de nos modes d’existence et de nos expériences du monde.

Nexus de l’adoration imagine un nouveau culte pour notre temps, une religion de l’inclusivité maximale dont le principe serait d’embrasser toutes les formes de vie (et de non-vie), de respecter toutes les manières d’être, de célébrer toutes les choses : une cigarette électronique et un amas galactique, une mitochondrie et le dernier son de Jul, un cerf dans la brume et un orgasme multiple, un triple-double de Simone Biles et une fausse moustache, une motion de censure et un grec complet sauce algérienne. Cette multiplicité radicale est une condition de notre temps. Réunissons-nous pour inventer la cérémonie qui la célébrerait.


 Un nexus est une connexion, généralement là où de multiples éléments se rencontrent.Lien, liaison, communion, tout contribue ici à tisser des relations entre les protagonistes, les situations, les disciplines artistiques requises pour faire union, réunion, assemblée, forum, agora ....Alors voici un portail grand ouvert pour passe murailles incultes mais épris  de cérémonies spirituelles d'un genre nouveau..La scène devient lieu de partage et de communion pour une tribu, une gentille horde, une meute docile et bien dressée à de nouveaux instruments de foi et de croyances...Une célébration païenne se profile au fur et à mesure dans l'arène scénique où chacun existe, connecté, relié comme cette fleur "la renouée". C'est la danse, la chorégraphie qui soude l'ensemble dépareillé de cette fresque épique et picaresque à la diable.Les officiants de cette grand-messe sans nef ni clocher  sont unis par une singulière parole, des gestes mesurés, souples aléatoires dans ce grand espace ouvert, habité par les musiciens et leurs instruments. La musique, hybride et déjantée sourd de cette assemblée explosive qui rayonne, bon-enfant, bienveillante.Comédie musicale ou divertissement savant, cet opus est source de diversité, d'engagement pour œuvrer vers un langage commun que chacun peut utiliser à sa guise pour naviguer sur cette mer intranquille.Nexus sera le dieu des divergences, du soulèvement jubilatoire des corps vêtus de lambeaux chatoyants, d'un pelage quasi animal révélant nos inclinaisons vers d'autres mondes.De ce joyeux fatras ambiant, cette cavalcade intranquille colorée et burlesque, on ressort essoré mais ni blanchi ni repassé: pas de manières, de codes imposés pour cette représentation d'une cour des miracles utopique, ludique. Les règles du jeu ne sont pas communion solennelle ni repentir ou confession: si une nouvelle religion est née c'est une façon d'être plurielle, La parole n'est pas divine, elle est danse et musique, expression de l'altérité dans une agora rythmique facétieuse. Au final de ces deux heures d'office pour pèlerins assoiffés, encore quelques injonctions en direction du public: en voulez-vous, en voilà de farces et attrapes de comédie humaine bien relevée. "J'adore....." aurait chanté Katerine!
 
Conception, texte, musique, mise en scène, chorégraphie Joris Lacoste

scénographie, lumières Florian Leduc
collaboration à la danse Solène Wachter
collaboration musicale et sonore Léo Libanga
costumes Carles Urraca


Distribution

interprétation et participation à l’écriture Daphné Biiga Nwanak, Camille Dagen, Flora Duverger, Jade Emmanuel, Thomas Gonzalez, Léo Libanga, Ghita Serraj, Tamar Shelef, Lucas Van Poucke

son Florian Monchatre
assistanat à la mise en scène Léo Libanga, Raphaël Hauser
régie générale Marine Brosse
stagiaire Seydou Grépinet

 


Au Maillon les 26 et 27 Septembre  dans le cadre du festival MUSICA