vendredi 28 novembre 2025

Flammes and Co

 


Dans la cave pittoresque et picaresque de la casbah de Preuschdorf, la collection de la charivarieuse Genevieve Charras,prend place et corps.

Objets divers chatoyants et plein de falbala se côtoient au son des palmas et des zapateados

Sous les palmas,la plaia.. 




A la Case à Preuschdorf

Le Week-end des 29/30 août 

Puis les dimanches  6 et 13 septembre 14h 18h




Performance samedi 29 août 17h

"Espagnolades en balade" par genevieve charras performeuse

Chant et danse de ravel à Bizet..

lundi 24 novembre 2025

"Une ville" Création au TnS École du TnS - Groupe 48 - Noëmie Ksicova : A la chasse à la baleine....nous n'irons pas..

 


C’est l’histoire d’un cirque itinérant qui perturbe inéluctablement les lieux qu’il traverse. Sur une place, la troupe déploie la carcasse d’une baleine, immense caisse de résonance pour les questions surgies en contrebande des entrailles de la ville, comme autant de ferments de sédition qui viendront troubler l’ordre établi, faire dérailler le cours normal des choses. C’est ce moment de bascule, porté par la voix d’un prince-poète hypnotisant les foules, que nous invite à expérimenter Noëmie Ksicova dans cette adaptation du roman de László Krasznahorkai, La Mélancolie de la résistance. La metteuse en scène, autrice et actrice, accompagne toutes les sections — jeu, mise en scène, dramaturgie, régie-création et scénographie-costumes — du Groupe 48 de l’École du TnS dans cette création qui ouvre collectivement la boîte noire de la fiction. Un cirque arrive dans la ville et s’installe sur la place principale. Il apporte avec lui une étrange attraction : le cadavre d’une baleine mais aussi une mystérieuse figure « Le prince » qui semble par ses discours et par ses mots soulever les foules et créer le chaos là où il passe.

La baleine sera l'Arlésienne, celle qu'on ne verra jamais mais qui hante et plane tout au long du récit de cette ville en panique, en danger, soumise aux menaces d'un ennemi fantôme à vaincre absolument. Et ce spectre de malheur, d'insécurité rejoint celui qui actuellement prédomine dans les esprits des citoyens qui voudraient que l'ordre et la propreté règnent à nouveau sur le monde. Cette ville est le lieu pour toute cette équipe théâtrale réunie ici dans un projet généreux, profond , l'endroit ou agir, mettre à vif et à nu des préoccupations pressentes: combattre l'ennemi invisible de la liberté et de la démocratie. Dans un décor évoquant une architecture brutaliste de béton, haute en murailles grises menaçantes, barrant les perspectives, les points de vue, les personnages se heurtent à l'incompréhension, à la fermeture aux idées plus vastes que celles énoncées par Madame Etzer assoiffée de pouvoir. Janos ce personnage empathique rêve à la beauté du monde, de l'humain et fleurit la pièce par sa virginité, sa naïveté au service des autres: missionnaire ou messager, passeur d'informations qu'il ne souhaite ni passer ni révéler. A contre courant de cette journée de 24 heures qui avance ou recule selon le timing voulu par Noémie Ksicova metteure en scène, adaptatrice. Ce sont des images filmées qui rythment la narration,le récit et distinguent en gros plan les personnages. Images saisissantes de pas et de bottes sur les pavés glissants, scintillants des rues assiegées par les bottes du fasciste planant.Films projetés sur deux écrans qui encerclent l'arène de jeu: une plate-forme où évolue ce petit monde étroit, encerclé, pris au piège par sa propre peur. L’apocalypse est proche, la baleine hante les esprits et le cirque qui prend place domine la situation spatiale: l'atmosphère est aux vrombissements, grondements menaçants d'un volcan en passe éruption ou en léthargie feinte.. Tout concourt ici à bâtir une ambiance des plus glaçantes.Apocalypse now, hélas pour ce portrait-paysage d'une ville, cité de la peur qui engloutit le tout et absorbe ses habitants, aspirant leurs désirs de destruction, de terreur et de malveillance. C'est "pas beau une ville, la nuit" et les limelight ne font qu'être gyrophares alarmants et non feux de la rampe

Une oeuvre collective très réussie, rythmée, vécue en toute fraternité et grand professionnalisme. La valeur n'attend pas le nombre des années pour cette "promotion" d'excellence, de prise de risques et d'expérimentation scénographique, très convaincante. 

"À la pêche à la baleine, à la pêche à la baleine,
Disait le père d'une voix courroucée
À son fils Prosper, sous l'armoire allongé,
À la pêche à la baleine, à la pêche à la baleine,
Tu ne veux pas aller,
Et pourquoi donc ? "

Prévert Kosma

Librement adapté de] La Mélancolie de la résistance de László Krasznahorkai 
[Traduction française de] Joëlle Dufeuilly

[Une création de] Noëmie Ksicova  avec les artistes du Groupe 48
[Mise en scène] Noëmie Ksicova
[Collaboration artistique] Sarah Cohen, Elsa Revcolevschi
[Dramaturgie] Louison Ryser, Tristan Schinz

[Avec] 
Miléna Arvois, Aurélie Debuire, Mamadou Judy Diallo, Ömer Alparslan Koçak, Thomas Lelo, Steve Mégé, Gwendal Normand, Blanche Plagnol, Nemo Schiffman, Maria Sandoval, Ambre Sola Shimizu, Apolline Taillieu


Au TNS jusqu'au 26 Novembre 

Marion Lévy Cie Didascalie "Et si tu danses", tu joues au grand Poucet majeur!

 


France Solo 2022

Poucet est devenu adulte et il continue à ramasser des pierres. Il les connaît bien, désormais, il sait leur histoire, à chacune. Un jour, sur un plateau de théâtre, il reconnaît l’une d’elles. Il se rend compte qu’il est revenu là où tout a commencé et se met à raconter son histoire, toujours guidé par ses cailloux. Pour ce spectacle, Marion Lévy s’est assurée le concours de Mariette Navarro qui a écrit un texte direct, fait de situations concrètes dans lequel les enfants dès cinq ans peuvent s’identifier. Mais la réalité a toujours son versant poétique, que transmet le mouvement. Avec la voix se tisse une danse qui prend racine dans quelque chose qui a à voir avec le mime. Danse du vent ou danse des cicatrices, la situation devient l’occasion de faire ressentir le plaisir de l’espace : courir, sauter, voler, etc. Et ce plaisir n’est peut-être pas simplement visuel car il se pourrait bien que Poucet embarque ses petits complices dans la création de la danse


 

"Pouce": on n'y fait ni du stop ni ne jette la pierre a personne!Et pierre qui roule amasse mousse, humour, légèreté en compagnie de cet arpenteur de sentier, sac à doc, chaussures de marche au pied. Un grand gaillard jovial, la mèche sur le front, bon-enfant. De quoi ravir les petits bambins réunis à potron minet dans la grande salle de spectacle de Pôle Sud. Qui deviendra forêt joyeuse retentissante des chants d'oiseaux. Sur sa route, de petits cailloux bien rangés, sur son dos comme un tarmac, il y pose quelques spécimens et s'en fait un plaisir de les transporter. Ces pierres au sol, il s'en empare puis joue dans le vent, le corps balayant l'espace de roulades fougueuses, entrainantes. Comme une chaine de mouvements naturels, légers, évidents: ceux des enfants qui roulent, sautent et se lancent dans l'espace sans appréhension. Et notre bonhomme de nous causer, parler d'orientation, de balises, de repères pour ne pas les perdre: les parents sont loin, il est seul et se débrouille très bien. Rassurant, assuré, notre "rolling stone" va de l'avant sans crainte et dépose ses marques pour mieux se retrouver ou pouvoir se perdre sans crainte. Bel exercice de passation de gestes simples, d"émotions tendres et affectueuses. Stanislas Siwiorek comme un enchanteur, un orpailleur de petits cailloux sur notre chemin de danse. Les enfants invités à monter sur scène y prennent un plaisir sans artifice, sautent, le suivent en ligne pour ne pas perdre leur chemin. Et la danse mène le bal dans cette clairière où abonde le  bon sens, la bonne voie du plaisir de bouger. Et de comprendre au delà des mots, ces gestes mimétiques emprunts au langage chorégraphique, loin d'un exercice de mime traditionnel. Une pierre, deux coups, on  tout semble s'ouvrir vers de nouveaux horizons.Ricochets et jeux de pistes garantis sur le sentier des réjouissances naturelles et qui coulent de source.Marion Levy puise son inspiration au pays de l'enfance avec précision, tact et beaucoup de savoir être ensemble.

texte et dramaturgie : Mariette Navarro
Créé avec la complicité de : Stanislas Siwiorek
Avec : Stanislas Siwiorek et Eric Martin en alternance
Costumes et accessoires : Hanna Sjödin
Création lumière : Véronique Marsy  

A Pole Sud jusqu'au 26 Novembre