mercredi 27 novembre 2019

"Gare au gorille" ! Et garde à vous ! Rendez-vous avec Georges!

« Gare au Gorille »
d’après les textes des chansons de Georges Brassens
avec Christophe Feltz et Luc Schillinger (guitare et chant)

Les Mercredis du Brant saison 6
Le mercredi 27 novembre 2019 à 20h au Café Brant
11, Place de l’Université - Strasbourg 


"Pour cette nouvelle création, la compagnie Théâtre Lumière s’est immergée dans l’œuvre du grand auteur compositeur interprète Georges Brassens. « Gare au Gorille » offre une soirée en toute intimité avec l’essence même de l’artiste : son écriture ciselée et fine, sa poésie, sa vision du monde, sa tendresse, ses blessures, sa fragilité, son rapport aux femmes, son humanité et sa jubilatoire et profonde croyance en l’Amour.
L’univers de Georges Brassens a toujours accompagné les comédiens Christophe Feltz et Luc Schillinger (aussi au chant et à la guitare pour l'occasion) dans leur parcours artistique. Il fait partie de ces grandes « plumes » de la chanson française avec Boris Vian, Jacques Prévert, Serge Gainsbourg, Léo Ferré ou encore Jacques Brel.
Au cours de ce spectacle musical, vous entendrez les textes et certaines chansons de ses « incontournables » devenus cultes tels que Le Gorille, Les Passantes, Brave Margot, Les Copains d’abord, Fernande…mais vous en découvrirez aussi d’autres plus méconnus, de véritables petites perles rares et précieuses de ce grand poète qu’est Monsieur Georges Brassens."

Et c'est chose faite, salle comble pour cet hommage créatif au Géant, Gargantua ou Pantagruel de la chanson, compagnon de tous, débonnaire, sympathique complice des paumés de la vie, placide et bon enfant. Ce qu'en font les deux larrons, les bons, Feltz et Schillinger, c'est que du bon pain! De la bonne pâte!
Des copains de longue date, à tribord, à bâbord surtout, là ou l'on navigue à vue, cap sur Brassens, à bras raccourcis, à main levée! En pères peinards, veinards, les voici, généreux vagabonds de l'âme, prêcheurs de vérités, pas de renommée! Prends garde à ton jupon, car ces deux fripons malins, coquins sont "copains comme cochon"!
Et même vus en anamorphe, à travers la vitrine à gateaux du Café Brant, ils sont crédibles dans ce dispositif scénique minimal mais efficace: lumières, pupitre...
"J'ai rendez vous avec vous" pour prologue, c'est bien choisi, ça tombe à pic et ça fait mouche, une heure durant, tambour battant. Tout s’enchaîne vaillamment, brillamment, des femmes aperçues, des passantes qu'on a pas su retenir, de la claire fontaine où Luc Schillinger se révèle poète-chanteur sensible...A la guitare, comme le grand maitre. Des première filles qu'on a pris dans ses bras, pucelle ou putain, on apprend la langue de Brassens en l'écoutant comme des poèmes musicaux qui se révèlent dans tous leurs sens. Un petit garçon, très émouvant incarné par Christophe Feltz, petit morceau touchant, de bravoure et d'innocence, de jeu sobre et malin. Qui se fait tout petit devant une poupée... Et voici venir Margo et son chat et l'on éclate de rire en redécouvrant cette galerie des courtisans, tous ces "gars" du village peu vertueux mais amoureux du beau!
C'est comme des fables de La Fontaine, pleines d'enseignement, de vertus: on découvre que la horde de femmes jalouses est une révolution, un soulèvement populaire contre la sorcière au chat!
Félin pour l'autre, Feltz et son compère attisent notre curiosité, notre mémoire, et sur "les bancs publics" on imagine les "monte en l'air", la cambriole, la gaudriole: la langue est vive, acerbe et tendre, sans concession, argotique et séduisante Alors le gorille et son dépucelage devient un conte où Christophe, en rut éructe les mots, mime les attitudes farouches d'un homme en proie au désir animal!
La cane de Jeanne prend le relais, très rythmée par le chant slamé. Un petit coin de parapluie pour la route vers le paradis, et nous voilà vieux fossile cocu et jaloux, mufle devant les femmes. Le pouvoir de s'identifier à tous les personnages évoqués est irrésistible et fort bien manié. Les copains d'abord, en duo fait mouche et l'on prend tout en compte tant les mots résonnent, les histoires s’enchaînent, reliées très intelligemment par des enchaînements naturels, impalpables, logiques. Car loin d'être un catalogue, un inventaire des chansons de Brassens, cette mise en valeur des textes du chanteur mythique est fort réussie, tonique, dynamique. Histoires de fesses à confesse, irrespect, humour et canailleries au pouvoir. Ne gravons surtout pas nos noms au bas d'un parchemin, effeuillons les marguerites, soyons tous "des cons" en ayant l'air d'un "con" comme le fait si bien le comédien-conteur, amoureux de ses textes désopilants, si près, si proche de l'humaine condition. Très Poulbot, Gavroche des banlieues, gouailleur, le voilà épris de Fernande et tous les deux, ils "bandent" mais pas à part: on est dans le bain, complices et voyeurs...Des adieux prophétiques au final, un caveau de famille où l'on réclame la place aux jeunes et tout est dit....
Bravo à nos deux loustics amoureux du verbe, conteurs, chanteurs et chatouilleurs qui nous ramènent à bon port après un voyage au pays de mon coeur: à bon entendeur, salut !

Au café Brant le 27 Novembre


dimanche 24 novembre 2019

Danses de girafes au Maillon !






"Alex Simu Quintet « Echoes of Bucharest » + Lucian Ban – Mat Maneri « Oedipe Redux »: Dracula Jazz !

Alex Simu Qintet "Echoes of Bucharest"  première française

Allemagne | Hollande | Italie | Roumanie | Slovénie – Alex Simu, clarinettes & orchestration / Franz von Chossy, piano / George Dumitriu, violon alto & guitare / Mattia Magatelli contrebasse / Kristijan Krajncan, violoncelle & batterie

Les paysages musicaux évoqués ici disent du pays des origines-la Roumanie- et de son folklore mais aussi de la musique française (Fauré, Debussy…) traversée d’élans romantiques qui évoquent Brahms, Strauss… Le quintet d’Alex Simu propose une réorchestration minutieuse des suites symphoniques de Georges Enesco imprégnée d’improvisations appartenant au langage du jazz d’aujourd’hui. C'est lumineux et subtil, chacun des protagonistes opérant des solos bordés par la suite de cet "orchestre" de chambre, jazz, quelque part inspiré d'autres contrées géographiques et musicales. Au pays des vampires, de Dracula, des chateaux et des montagnes maléfiques, de Nosferatu, les notes vibrent, fragiles, menacées et toute tentative pour chacun de prendre le pouvoir est vaine: les démonstrations de virtuosité, d'habileté de chacun se fondent dans la masse sonore radieuse et l'on songe au "cimetière joyeux" de Sapanta qui enchante les âmes et les corps disparus au delà de la réalité. La musique est ici reine, les interprètes, lors de deux longues pièces éclectiques, ravissent les oreilles et le voyage est garanti pour celui qui accepte ces propositions aux entrées multiples.

Oedipe Redux": hellas, le "grand Rex" fait son cinéma: nanar  fugit !

Lucian Ban et Mat Maneri présentent après une pause conviviale dans le hall de la "briqueterie" à Schiltigheim, « OEDIPE REDUX », basé sur l’opéra Oedipe par Georges Enesco, avec des musiciens, pointures de choix, Mat Maneri, violon alto,Louis Sclavis, clarinette & clarinette basse,Ralph Alessi, trompette,Lucian Ban, piano,John Hebert, contrebasse,Tom Rainey, batterie et deux chanteurs, danseurs, acteurs médusants :États – Unis | Roumanie – Jen Shyu, voix et Theo Bleckmann, voix 
À la frontière du jazz et de la musique de chambre, Mat Maneri et Lucian Ban nous offrent une relecture passionnante du chef d’oeuvre du compositeur roumain Georges Enesco. Oedipe, le seul opéra que Enesco ait jamais écrit, est une oeuvre d’une rare ambition. Sa relecture par un groupe composé en grande partie de l’élite des musiciens de jazz new-yorkais auxquels s’ajoute Louis Sclavis est un moment unique !
On s'attend à tout sauf à cet opus kitsch en diable où les deux acteurs, lui en costume seyant noir, torse nu sous sa veste, très sexy, elle radieuse femme asiatique à la voix de bronze, font un couple désopilant, incarnant, lui Oedipe, elle, trois rôle féminins des personnages mythiques de cet odyssée du jazz: comme autant de tableaux qui se succèdent dans une dramaturgie sérieuse et bien construite.
Les deux compères au chant rappelant des chefs d'oeuvre d'opéra de Pékin ou de comédie musicale Bollywood: désopilant jeu et mascarade, costumé à chaque changement d' effigie, de robe et voiles évoquant les caractères variables de chacune des héroïnes, figures légendaires de cet épisode de la mythologie grecque: hélas, "hellas", c'est parfois un peu "nanar" et déroutant, comique ou grotesque mais à bon escient! 
Sans "complexe", Oedipe , fils de Laios affublé de ses Jocaste et Antigone, fait son parricide et son inceste musical: résoudre l'énigme du Sphinx en jazz n'est pas une mince affaire et cette short version "opère" en opéra réduit comme un tissu musical cohérent et jovial !
Ce soir là on est surpris et conquis par tant d'audace de programmation et les deux chanteurs-danseurs, chorégraphiés comme des acrobates ou pantins sont remarquables, attachants et plein de verve! A noter l'excellence du trompettiste Ralph Alessi, dont le son de toute beauté fait voyager dans les tonalités variées de l'histoire du jazz, avec volupté et distinction!

A la "Briqueterie" le samedi 24 Novembre dans le cadre de Jazzdor






Un nanar est, dans le langage familier, un film qui possède tellement de défauts qu'il en devient involontairement ridicule et comique.
Bien qu'il n'existe pas de définition officielle de ce qu'est un nanar, on le distingue généralement du navet par sa capacité à divertir. Le nanar amuse tandis que le navet est simplement ennuyeux (en référence au goût fade du légume du même nom)1. Le terme « nanar » est cependant parfois utilisé abusivement pour désigner tous les films sans intérêt, il fait alors double emploi avec le terme de « navet » auquel il devrait s'opposer2. Le nanar est également parfois confondu à tort avec le cinéma bis ; or des productions du cinéma bis peuvent être considérées comme de « bons films » et des films à gros budget peuvent être considérés comme des nanars.
Malgré le fait que les nanars soient, par définition, de mauvais films, certains cinéphiles affectionnent ce type de production et les recherchent volontairement. Certains nanars ont même acquis une renommée internationale et font maintenant partie de la culture populaire, comme Plan 9 from Outer SpaceThe RoomDünyayı Kurtaran AdamTroll 2 ou Birdemic: Shock and Terror.
Dans le jargon des brocanteurs et bouquinistes, le nanar désigne un livre ou un objet médiocre et invendable.l