dimanche 6 novembre 2011

"Si Viaggiare": Marco Berrettini, cosmonaute en "combinaison", fils de l'air!

Il "décolle" pour une planète lointaine, pour un voyage intersidéral, entre rêve et fantasme, renouant avec le mouvement, clouant le bec à la parole ou à la conférence dansée, comme il nous y avait habitué entre autre lors de sa résidence, passage remarqué à Strasbourg, organisé par Pole Sud en 2006/2007.
Marco Berrettini, le trublion de la scène chorégraphique, oscillant entre cabaret nostalgique disco et scène performative très contemporaine est de retour au Festival d'Automne, au Théâtre de la Bastille.. Ici se sont neuf individus étranges, affublés de casques de cosmonautes qui vont investir la scène et prouver, s'il le fallait, que la "communication" entre les êtres vivants, n'est pas simple et affaire de manipulation, de fausse médiatisation artificielle.Combinaisons de rencontres, de conflits, de tendresse et de rejet. Tout ici dépeint une humanité qui se cherche, et s'empêtre dans des embuches tendues par le pouvoir."Rencontre": c'est le cheval de bataille de cette pièce, où le vêtement, le casque symboliserait les obstacles justement à la "rencontre" avec l'autre: autant de masques, de paravant, de boucliers pour se protéger du corps de l'autre, de son espace, de sa bulle. Alors la danse y va tout droit dans cette faille béante, ouverte à l'envi au désir de briser les barrières. Cela donne le ton à des variations très poétiques de couples en couples comme des partitions à deux, exécutées dans une petite unisson qui cherche à agrandir son fief d'exploration. C'est beau, c'est tendre et attirant, généreux et palpitant. On en sort convaincu que l'homme n'est pas un loup pour l'homme et que l'utopie n'est pas de l'onirisme mais peut être une planète où les corps ne seraient pas en lévitation, mais bien debout, à s'entendre, se fréquenter, se toucher de près!
"Communiquez", il en restera toujours quelque chose...."Dansez", alors vous vivrez vraiment ce sentiment là de se relier à l'autre sans fard ni truchement de nouvelles technologies fallacieuses. L"interactivité" est bien celle des corps!

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