mercredi 22 juillet 2015

"Eté danse" 2015 au CDC en Avignon : jolie moisson!

Un lieu qui résiste qui combat qui ne lâche pas malgré bien des aventures et déboires (voir actualité du CDC)...
Cet été, la météo y est fluctuante:du beau fixe au temps mitigé, mais toujours selon les dires d'un baromètre professionnel et sans faille!
La "moisson" y est donc mûre ou moins avancée mais le grain est bon!

"Cortex": exorciser les démons pour aller vers les merveilles!


Il en est de "Cortex", pièce signée de la compagnie 3637 mise en scène de Baptiste Isaia
Deux gamines vont faire éclore leur mémoire , revisiter un passé très proche pour exorciser les démons, les peurs, l'image du père: de cette "auto-psychanalyse" va ressortir un joyeux déballage de mots, faits et gestes, bordés d'une très intéressante partition musicale en live
Les ébats et évolutions des deux interprètes adolescentes, fillettes en herbe restent sympathiques et la dramaturgie faiblit parfois, faute de relance, de rebonds
La sincérité de l'engagement fait mouche et l'on songe aussi à sa propre enfance, au "passage" si délicat dans le monde des adultes.La mémoire des corps ne ment pas!

"Les portes pareilles"  de Balkis Moutashar :"Ah, les filles" ou "Au bonheur des dames"!



Duo percutant sur la femme,les femmes: les top-modèles, les girls, toutes celles qu'on aime
La chorégraphe remodèle les genres, pétrit le tout pour une évocation des figures, postures, attitudes du monde du music-hall, avec respect, recuel, distance
Les deux interprète dont la gémellité surprend s'adonnent avec malice, humour et détachement à ce jeu de dupe et l'on ressort conquis par cette fantaisie périlleuse qui joue sur le fil de l'équilibre-déséquilibre avec beaucoup de doigté!
Un cabaret de curiosité où les corps de strass et de paillettes ont l'audace de leur authenticité féminine.
Effets de perspective aussi, architecture mouvante et osmose du décor avec les sorties et entrées très "remarquées" de ces dames très respectables.

"Das Kino" de Isida Micani : tout ça pour ça!


"kinéma" kiné, c'est le mouvement  tout simplement dans son écoute étymologique.
Le spectateur est ici convié à un spectacle en 3D avec lunettes à l'appui pour éprouver un univers virtuel, un décor d'artefact où la danse va se loger. Un solo s'y glisse, celui d'un homme qui va se débattre avec son environnement de façon quelque peu laborieuse.Musique live de Spike, effets lumineux, tout parait quelque peu surfait et la magie du volume tridimentionnel n'est pas exploitée souverainement
On le regrette de plus à la vue des images finales d'une femme à l'envers, pieds au plafond qui fait enfin apparaitre un univers onirique sensible Beau et renversant, elle nous conduit dans l'antre de l'apesanteur , d'Orphée et Euridice: surtout ne vous retournez pas!

"Lowland" de Roser Lopez Espinosa :on se répand !



Une danse qui se répand, s'allonge, se fluidifie, une danse contact comme on la faisait au début de la "danse-contact" mais qui n'a pas perdu une ride. Tirés,plis et replis du tissu tendu, étirés..............
Rien de vraiment "neuf" dans cette chorégraphie harmonieuse, sensuelle et fluide: seul le plaisir devoir s'abandonner deux interprètes remarquables, dont l'attention, l'écouté et l'accueil l'un envers l'autre attestent d'une belle complicité!
Évocation du monde animal, des oiseaux à l'envergure de rêve, la danse, légère, subtile, plane dans les sphères de l'apesanteur: le rêve du danseur: quitter le sol, s'appuyer sur l'air et l'espace pour investir l'inconnu.

"Réversible" de Bouziane Bouteldja :seul ou avec d'autres?



Une confession intime du chorégraphe franco-algérien sur son histoire, son sort, ses mémoires du corps soumis, oppressé par les tutelles familiales, institutionnelles
Ca fonctionne parfois très justement quand la langue gutturale, hachée , scandée de l'Arabe vient morceler ses gestes, attitudes et fait galoper corps et pensées
Un défi quand on a encore de souvenir de l apache Hamid Ben Mahi, seul avec ses maux-mots, son hip-hop en poche qui confiait lui aussi ses confidences de corps à un public ébahi.

"FreeSteps" de Wei-Chia Su: bonnes ondes!






Magnifiques solis égrenés une heure durant où les interprètes se confondent, se succèdent dans une continuité stylistique cohérente, fluide, pleine de grâce, de volutes, de spirales et enroulés, déroulés.
La compagnie Horse de Taiwan fait son chemin, trace ici une œuvre complète, bordée de l'univers sonore de Yannick Dauby, pour le meilleur et l'on s'abandonne comme les danseurs dans une onde aux flux et reflux salvateurs pour mieux regagner les berges d'un fleuve tranquille ou d'une marée très sage.

"Théorie des prodiges" de Marcia Barcellos et Karl Biscuit : enluminures chorégraphiques


Ils savent de main de maitre mettre en scène, ravir, faire rêver, plonger le spectateur au coeur de galaxies ou d'univers étranges
Une fois de plus, Système Castafiore, loin des "systèmes" et "objets-spectacles manufacturés" nous guident dans leurs fantasmes, histoires scientifiques abracadabrantesques pour le meilleur!
Images très travaillées comme des grimoires, des glossaires d'icônes médiévales, sons et bruissements, interprétation despersonnages aux costumes enchanteurs , tout concourt à uneoeuvre singulière, unique!
Arts^mêlés, enchevétres, tricoté comme des "meilleursouvriersde france" aguéris au savoir faire maistoujours transcendant cette maitrise du spectaculaira
Un enchantement magique pour clore cette programmation très éclectique du CDC pour ce bel été chaud et caniculaire en aventures chorégraphiques!
s



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