mercredi 22 mars 2017

Paccagnella et Bernardeschi de " wooshing machine"pour un " Happy Hour" désopilant !

A propos de
"L’heure heureuse à laquelle nous convient deux danseurs au tournant de la cinquantaine, est finement – quoique pas toujours ! – tissée de gravité et légèreté. On y découvre des histoires de danse, mais aussi et surtout d’amitiés. Entre le geste et le partage, la mémoire et le rire, s’esquisse une vitale poétique de l’existence.
Le public de POLE-SUD les connaît bien. Ils ont été deux fidèles complices des œuvres de Caterina Sagna. Mais pas seulement. Nombreuses sont leurs expériences artistiques tout au long du riche parcours dansé qu’ils ont effectué. Et c’est aussi ce qu’ils s’apprêtent à raconter, voire même à danser sur des musiques allant de Monteverdi à Bob Dylan. Une danse qui selon eux : « fouille dans la mémoire de deux ados des années 70 en Italie, enfants de la télé et d’une politique infâme ». 
Dans cette Happy Hour, les voici seuls en piste, drapés dans l’un de leurs costumes privilégiés, l’humour. Suave dérision mais aussi étonnante distinction. La grâce ne tient pas qu’à la danse, elle surgit aussi de cette forme de dénuement qu’ils ont choisi de mettre en scène. Sur le plateau, une table, deux chaises, quelques rares objets, surtout des perruques. Et basta ! L’heure à passer avec tous est essentielle. Certainement pas un credo mais une condition. Une qualité aussi enjouée que nécessaire quand on a tant de choses à partager. "


Alors après un préambule, prologue en introduction, ces deux compères, de noir vêtu, relax, se racontent, s'interviewent dans la franchise et la décontraction la plus totale. A deux, c'est mieux! Un duo, parlé, ponctué de danse, s'égraine, coté cour, coté jardin." Pauvre théâtre" ou "théâtre de pauvre" marmonne l'un d'eux en diversion.... Petites saynètes qui se succèdent, "concerto" avec port de perruques et torse nu, à table pour y gratter des percussions à l'aveugle, musique de table pour un comique bien déjanté! Place à "La crise", manipulation d'un des compères par l'autre cagoulé, le tout sur une table d'opération. En voix off des réflexions sur le vivre ensemble et la transmission d'après d'Hannah Arendt.Puis une belle histoire en langue italienne, un "pas de bourrée'" dans ce monde de sauvages.Place à la variété italienne, images d'actualité désuète sur vidéo pour fond de scène: les deux complices y opèrent une révolution, puis "une forêt de bras" magnifiques entrelacs en construction, de membres qui s’enchevêtrent.Face à face, autant de tentacules qui se meuvent, s'enlacent sans se lasser.
Du Music Hall aussi, en plumes blanches piquées dans le vif, autruches dignes de "l'arte povera" du genre !
En slip et chaussettes, ils sont désopilants avec leur ceinture autour du torse nu et chapeau fait de collant coupé en queue de fruit!
Ils entament la "marche", martiale, militaire, athlétique, corps glorieux et canoniques en exposition. Ça se déglingue de temps en temps pour mieux retrouver la verticalité rigoureuse et stricte.Les corps massifs et charpentés traversent la salle comme des bêtes déchaînées
Des fresques de danse "trad", un jeu de marelle, du tango s'esquissent, un derviche tourneur sans robe s'improvise: c'est drôle et distancé, brute et sans concession. Deux égarés se disputent la scène, plateau nu du studio de Pole Sud
La proximité avec le public provoque l'empathie et quand ils invitent le public à les relayer pour se boire une bière et se reposer, les candidatures spontanées ne se font pas attendre. Mais comment "se cacher des regards qui convergent vers vous", cible exposée devant le public.
 Dans un élan de solidarité, celui ci répond et soutient, participatif! "Place aux jeunes"! Nos deux barbus, cheveux blancs, amis d'enfance clôturent le débat par un splendide duo, contact dance pour ce "no contry for old men", une ode à la longévité, l’endurance, l'usure, le temps qui passe et pose son empreinte.La musique baroque semble les transporter dans des portés musicaux et physiques très engagés
 Manipulations, pose de piéta ou de gisants, les icônes sont nombreuses et défilent, mise au tombeau: les appuis, le poids, les tirez poussez au menu de cette performance très poétique: le lâché prise leur va si bien, la lutte aussi, l'abandon sans retenue est de mise. Un "happy hour" de rêve pour un temps de respiration ludique, caustique et décalé de toute beauté.
"Happy Hour" à Pôle Sud les 21 22 et 23 MARS

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