samedi 23 septembre 2017

Jeunes talents, compositeurs à Musica: belle récolte, moisson abondante !


Le premier concert de la série "jeunes talents"
Le Festival Musica s’engage de longue date aux côtés des jeunes compositeurs, à l’insertion professionnelle desquels il veut activement contribuer ; ce concert est, pour cette raison, entièrement consacré à la promotion des étudiants de Daniel D’Adamo (composition) de l’Académie supérieure de musique de Strasbourg / HEAR. Placé sous la direction musicale d’Armand Angster, ce concert a  permis ainsi de découvrir, en création mondiale, les œuvres de quatre jeunes artistes : Daphné Hejebri (la benjamine, née en 1994), Clara Olivares (1993), Étienne Haan (1992) et Loïc Le Roux (1990)

Par un beau Samedi en matinale à la Salle de la Bourse, résonnent les œuvres de jeunes compositeurs, interprétées par leurs confrères instrumentistes du Conservatoire: édifice fragile et courageux, pétri de conviction et donc la "solidité" s'avère la griffe ou la marque principale. Un "apprentissage" au sommet pour un idéal très concrète: jouer, composer la "musique de leur temps" confie le directeur Vincent Dubois, aux commandes de ce vaisseaux majestueux en bordure du Port , esplanade André Malraux.
C'est aux entremets de Clara Olivares, d'ouvrir le festin: "Aux nouveaux nés", trois pièces courtes qui égrènent le concert, trois mouvements, entre les mets, plats de résistance de trois autres compositeurs: des solos de clarinettes, de la plus grave à la plus aiguë, pour "agrémenter" les couleurs musicales de ce récital.De quoi évaluer et apprécier toute une gamme de tonalités en apéritif pétillant, spumante, vif , incisif. Noelia Carrera Carrera s'y glisse subtilement, en virtuose et sage interprète, proche de l'esprit scintillant de ces mouvements "mouvementés", petits et grands "bougés" musicaux.
"Phantasmagoria" succède à la première touche sonore du concert, d'affilé sans transition avec bonheur.
Daphné Hejebri, l'auteure y mêle harpe, piano, contrebasse et accordéon, cordes et vents, percussion et xylophone pour une osmose aboutie. Le souffle ne manque pas à cet opus, scintillant, fait d'envolées contenues, de contrastes et d'accalmies après des périodes de grand tumulte: une météorologie pleine d'atmosphère singulière, de sons en nuages étirés, stratus de l'accordéon, cumulus des vents et pluie des cordes: sécheresse aussi de la harpe qui délivre un bain de jouvence en brume matinales. Un paysage sonore visuel et sensuel très prometteur de bonnes ondées!Et quelques silences et interruptions du son, morcelé ou tenu pour suspens orageux.
"Impulse" de Loic Le Roux comme un joyeux gazouillis de harpe et piano en touches multicolores résonne sous la houlette magique du maître de ballet Armand Angster, danseur de la rythmique, chef d'orchestre sans baguette aux mouvements harmonieux, précis et chorégraphiques: de dos, on apprécie la complicité avec les interprètes aux aguets de ses signes graphiques dans l'espace sonore!
"De coups et d'éclats" de Etienne Haan décline le concept de choc, de frappe, d'éclats qu'il glisse dans sa composition en multiples facettes, impacts, brisures et fragments: de franches ponctuations pour cette oeuvre , cordes pincées, percussions caressées, vent embouché. Versatiles et fébriles mouvements d'un opus singulier et pétillant.

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