dimanche 24 septembre 2017

Raquel Camarinha et Yoan Héreau: piano-voix: un nuancier musical.


Raquel Camarinha et Yoan Héreau ont entamé leur collaboration en 2012. S
pécialisés dans le répertoire français du XIXe et du début du XXe siècles, ils s’intéressent également au répertoire du Lied allemand. Portant dans le même temps une attention toute particulière à la musique des compositeurs de notre temps, ils ont notamment développé d’étroites collaborations avec Kaija Saariaho et Francesco Filidei. 
Après avoir pu découvrir Raquel Camarinha dans Giordano Bruno, opéra de Francesco Filidei à Musica 2015, la voici en récital avec le pianiste Yoan Héreau, par ailleurs chef de chant de plusieurs créations contemporaines (dont Thanks to my Eyes d’Oscar Bianchi au Festival Musica 2012). Le programme qu’ils donneront cette année à Strasbourg mettra leur sensibilité complice au service de leur goût pour la mélodie française (Debussy) et les compositions d’après-guerre (Crumb) –jusqu’aux pages les plus récentes (Saariaho, Adès).
Un concert matinal, dominical de rêve: celui de Debussy de la veille?
Non, mais c'est par les "Ariettes oubliées" du même Debussy que démarre la rencontre entres les deux virtuoses du piano et de la voix! Des poèmes de Verlaine, de la musique vocale, la jeune et talentueuse chanteuse en fait une ode à la beauté, l'amour dans un nuancier de couleurs chantées, celles des voyelles (de Rimbaud)!
Quand à l'oeuvre de Kaija Saariaho, "Leino Songs" les deux interprètes y façonnent une atmosphère ténue, discrète et sensible à partir des textes de Leino : paroles en finlandais, musicalité des mots, tout concoure à résonner et faire trembler voix et touches du piano.
Un intermède au piano solo de Yoan Héreau, jouant "Blanca Variations" et c'est au tour de "Life Story" d'enchanter ce récital inouï: Raquel Camarinha s'y révèle espiègle comédienne, jouant de ses expressions de visages, changeantes au gré des situations cocasses vécues par un couple improbable: chant et diction impeccable au vu des embûches de la partitions, mimiques et clins d’œil coquins, désabusés ou moqueurs: un régal de vécu et d'intelligence du texte!
Et pour clore ce festin "Apparition" de George Crumb, mélodies et vocalises élégiaques pour soprano et piano amplifié.
Une mise en scène impromptue du pianiste plongeant élégamment dans son instrument pour lui soutirer plaintes et percussions cocasses.Une performance de la chanteuse qui sait faire mourir sa voix, la plus ténue possible ou la faire vibrer et vivre, déployée, percutante et émouvante.
Et de nous offrir au final, trois "rappels": Debussy, Poulenc avec "Montparnasse" et "Violons": Raquel Camarinha avouant au public que son séjour à Musica fut un des plus beau cadre de travail et de partage avec le public: normal, on aura à trois reprises put évaluer l'amplitude de son talent: de la "mère" à la "putain", en traversant les univers des plus belles mélodies, complices du piano!

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