mercredi 5 décembre 2018

"aSH" Aurélien Bory incendiaire, phoenix du mandala !


"aSH, pièce pour  Shantala Shivalingappas" chorégraphié par Aurélien Bory Cie 111

Phoenix
De la rencontre du chorégraphe circassien, metteur en scène et espace avec la danseuse indienne Shantala"Shivalingappa, aux identités plurielles", cette pièce rend hommage à Shiva, dieu( ou ici déesse de la Danse).

Avec aSH, Aurélien Bory achève sa trilogie de portraits de femme, dix ans après l’avoir initiée. Après Stéphanie Fuster (Questcequetudeviens?) et Kaori Ito (Plexus), c’est à l’histoire et à la personnalité de Shantala Shivalingappa qu’il s’intéresse. Dans un dispositif de rythmes et de cendres, elle danse inspirée par Shiva, dieu créateur et destructeur doté de plus de mille noms. L’identité métissée de la danseuse, son parcours entre Kuchipudi traditionnel et danse-théâtre de Pina Bausch, relie l’Inde à l’Europe, Shiva à Dionysos. Elle fait l’expérience de la cendre, résidu solide d’une combustion parfaite autant que processus fertilisant, symbole d’un cycle de mort et de naissance.

Un décor grandiose fait de cendres, de matière consumée, évoquant autant la fertilité que la mort au bûcher de la religion hindouiste.Lieu de crémation, lieu de destruction des phénomènes volcaniques, mémoire et objet de rituel, la cendre va être moteur et matière première pour la danse et la mouvance d'une étoile du Kuchipudi, danse traditionnelle ici refondue dans tous ces aspects contemporains .
Entre Shiva et Dionysos, c'est la danse de Nietsche qui est ici conviée, danse des dieux, danse d'une femme encerclée par un décor omniprésent qui va lui permettre de s'élever, de rencontrer d'autres espaces où faire naître un bougé singulier entre tradition et inventivité.
Traces et signes foulés au sol, empreintes de l'énergie des mouvements qui dessinent au sol un parcours calligraphié, éphémère, sensible.
A son "habitude" Aurélien Bory permet à une interprète de prêter, de céder, d'offrir sa signature, sa gestuelle pour souligner altérité et singulariré
Une atmosphère irréelle, de particules brouillées, éphémères et fugaces pour un "brasier" où la danse telle un phœnix renaît de ses cendres: creuset sensible, fragile, poreux pour une gestuelle raffinée, sereine et inspirée

Au TJP du 12 au 14 Décembre

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