mardi 6 février 2024

"Les Pétroleuses": sous blister une invasion de pétroleuses à la Galerie du Puits 1. Un refuge pour femmes battantes

 


Après le succès du film "Barbie" plus d'une centaine de clones de l'actrice vedette Margot Robbie viennent se réfugier au calme et faire bivouac à la station service bien connue des automobilistes de Preuschdorf. Pour ce meeting d'envergure, cette réunion au sommet, du carburant leur est nécessaire: des bidons vides sont mis à leur disposition pour abreuver leur gosier. Encore dans leur carapace de blister, anti feu ignifuge, les petites sculptures, objets non consommés, elles sont encore en tutu chrysalide, robe de mariée fantasmée. Vierges et intouchables, ces walkyries sociétales , diaphanes se transforment dans ce troisième lieu en furies incendiaires. Les "pétroleuses" c'est pas du bidon-bedon.

Une d'entre elle s'en détache, grandeur nature, Geneviève Charras pour vous faire vivre lors d'une performance inaugurale, les aventures d'une de ces rescapées des puits de pétrole de Merkwiller Pechelbronn. A cette occasion Ken, le sauveur Ryan Gosling, leur viendra-t-il en aide et se fera-t-il chasser de la ruche surpeuplée? Alors on a le pétrole et les idées pour cette marée noire burlesque, amas, compilation, accumulation de poupées barbie inédites sorties de la collection de G.C. Charivarieuse.

Rappel de ces femmes révolutionnaire pourchassées sous la Commune de Paris, accusées d'avoir mis le feu aux institutions de l'époque. "Pétroleuses", symbole d'un premier féminisme et soulèvement légitime d'accusées à tord et de travers!

SCENOGRAPHIE MIRIAM SCHWAMM 

A vos agendas du 24 Aout au 6 octobre à la Galerie du Puits 1 Preuschdorf

PERFORMANCE SAMEDI 25 AOUT 19H 30:"Les pétroleuses ont des idées!" par geneviève charras


Parallèlement durant "L'Ile Art" les 24 et 25 AOUT, les 31 Aout et 1 Septembre, une invasion rivale de Betty Boop sera exposée à la Case à Preuschdorf : une exposition inédite éphémère de betty boop danseuses sous blister -collection G.C. Charivarieuse scénographie miriam scchwamm

Performance"petit bikini betty" le dimanche 25 AOUT1 15H/17H par geneviève charras, charivarieuse

 

 

Historique sur les "pétroleuses" de la commune à paris

https://www.radiofrance.fr/franceculture/entre-misogynie-et-mepris-de-classe-le-mythe-de-la-petroleuse-de-la-commune-1665424


Et bien sur clin d'oeil au film, western féminin "Les Pétroleuses"



L'autrice s’intéresse à la manière dont les identités de genre structurent les enjeux énergétiques: entre combustible fossile et ordre patriarcal...Le pétrole !

voir l’œuvre de Maya Mihindou "fondation d'un système énergétique féministe d'après Cara New Daggett"

https://www.rue89strasbourg.com/exposition-power-up-kunsthalle-296932

https://usbeketrica.com/fr/article/petromasculinite-installer-des-femmes-et-des-panneaux-solaires-ne-suffit-pas


samedi 3 février 2024

"Tout est dada", alors à hue et à dada ! Et que ça saute!

 

« Tout est Dada ! »

d’après l’œuvre de Tristan Tzara & Django Reinhardt Création de théâtre musical avec Christophe Feltz (jeu)Marcel Lœffler (accordéon) & Cédric Lœffler (guitare)


Nouvelle création de poésie musicale « Tout est Dada ! » d'après Tristan Tzara & les musiques du célèbre guitariste manouche Django Reinhardt, avec Christophe Feltz au jeu et le grand Marcel Loeffler à l'accordéon accompagné de son fils Cédric à la guitare, 

Ces deux artistes majeurs du XXe siècle se sont côtoyés humainement et artistiquement dans le cadre du salon artistique R26 à Paris Montmartre créé en 1930. R pour Robert Perrier (éditeur de textile haute couture) et 26 pour le numéro de la rue de Norvins dans le 18e arrondissement (devenu ensuite le 2, Place Marcel Aymé).
Ce salon était composé d’écrivains, de poètes, d’architectes, de peintres et de musiciens parmi lesquels Stéphane Grappelli (qui a composé avec Django le morceau de musique emblème du R26), Le Corbusier, Marcel Aymé, Yves Klein, Joséphine Baker ou encore Henri Salvador.
 
 Nouveau champs de découvertes pour Christophe Feltz qui n'a de cesse de chercher, fouiller et trouver des perles rares pour en faire des colliers de surprises théâtrales, musicales. Pour toujours mieux faire entendre des auteurs compositeurs et leurs textes. C'est son "dada", son créneau, sa confession de foi théâtrale. Interprète, auteur et metteur en scène de choix pour ces morceaux d’anthologie qu'on lui connait savoir porter sur un plateau! Alors en avant avec ce fameux Tzara "farceur, idiot,fumiste, laid et petit": ainsi se définissait-il. Pour l'abolition de tout, pour célébrer la Vie , pour "casser vos instruments aveugles sur la scène" ! Et de "trac" en "zigzags" voici venir Christophe Feltz au pupitre, lisant, contant, psalmodiant les poèmes du dadaiste survolté, inconséquent, invertébré, iconoclaste en diable. Un choix de textes judicieux, fouillé qui alterne avec la musique vivante de l'accordéon et de la guitare, Cedric et Marcel Loeffler, compagnons de route du comédien sur cette départementale "R 26", l'air de rien, l'aire de tout. Des éléphants, des capitaines pour "laver votre cerveau" une chanson du dadaiste, "dada" de coeur , bicycliste, bordée de musique en fond, superposée en surimpression. Voici des fleurs, de l'Amour, thème récurent de la soirée bigarrée de mots savoureux, de "peau de fleurs" en fleurs, de vagues. L'accordéon respire à plein poumon, à plein soufflet. Puis c'est la pluie gutturale qui débarque, l'eau qui se sèche les mains et bien d'autres perspectives absurdes, rocambolesques, surprenantes. Encore de beaux entremets musicaux pour ponctuer le jeu du comédien pour enchainer sur des princes et des princesses, des amours incomprises. Ecriture automatique, collage, poème simultané: du beau linge à essoere lentement ou à toute vitesse. Du coq à l'âme.Le temps pleut en cadence, il pleut il fait nuit: un texte qui donne l'occasion à Christophe Feltz de savourer une musique lente, douce. Il rejoint alors le duo de musicien pour une sainte trinité de circonstance. Ils font coeur et corps tous les trois sur le plateau. Et tout s'enchaine joyeusement dans un bon rythme jamais de "croisière" pour ce voyage au long cours. Encore un "polichinelle à musique", un bien-aimé de pacotille pour accentuer la mélancolie, la nostalgie des textes et de la musique. Poésie manifeste, sonore, absurde et incongrue. Place à nouveau au bonimenteur, alpagueur de foule, arrangeur,bateleur, de mots qui s'adresse au public, le secoue, le dérange, le décale et pour clore le spectacle un "rappel" pour les deux musiciens hors pair de cette soirée.Agilité, célérité, rapidité, vélocité des doigts de Marcel Loeffler, génie de la virevolte, du velouté ou de la stridence de son piano à bretelle. Qui comme un éventail déploie son soufflet . Variations,modulations des mélodies surprennent: suspension comme une respiration en apnée de l'instrument sous les doigts de son virtuose interprète. Quelle performance sauvage et virulente que cette valse musette à vous couper le souffle. Tels trois dadaistes férus et savants, nos trois compères nous quittent sur ces notes magnétiques. On aura reconnu durant le show, "Clair de lune", "Nuage" "Minor Swing " et d'autres perles comme "Les yeux noirs". Une soirée sous le signe d'une grande intelligence du texte, joué, conté comme des litanies fabuleuses, emplies de farces et attrapes où il fait bon se laisser piéger.
 
"Vous voyez qu'ici bas sur la terreTout va bien quand on est à dada
à dada, à dada, à dada, à dada, da, da". comme disait Bourvil !

Le samedi 03 février 2024 à 20h Centre Culturel du Fossé des Treize, 6 rue Finkmatt à Strasbourg

« Pour faire un poème dadaïste » 1916 - Tristan Tzara
Prenez un journal
Prenez des ciseaux
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre
poème.
Découpez l'article
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-le dans un
sac.
Agitez doucement
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Copiez consciencieusement.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà "un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore
qu'incomprise du vulgaire"

 

vendredi 2 février 2024

"Ma créature": dés-obeissance et dé-règlementation: les 400 coups!

 


Aujourd’hui, pour les bienfaits d’une expérimentation peu commune, nous inaugurons une nouvelle salle de classe au décor beau comme une estampe. La maîtresse, Miss Olassido, s’apprête à y donner un cours de vivre ensemble où il est question d’obéissance et de respect des règles. Et ça tombe bien parce qu’aujourd’hui, une nouvelle élève, mademoiselle Chissa Kobé, arrive tout droit du Japon, pays connu pour sa droiture et son organisation sans faille. Mais par excès de zèle, l’élève modèle trouble la maîtresse et sème le désordre. Un pas de côté vers l’anormal et c’est l’expérience du chaos et de la transformation. Il suffit de peu pour que les rôles s’inversent, que les identités se révèlent et que tout, littéralement, se mette à désobéir. Et si désobéir, c’était s’obéir à soi-même ? Et si désobéir, c’était donner de l’espace au « ma », ce vide qui, dans la philosophie japonaise, laisse place aux possibles ? Si c’était créer ma créature ? Nous emmenant sur les rives d’une mer imaginaire, le tandem formé par Delphine Lanson, comédienne et Chiharu Mamiya, danseuse, composent une ode à la liberté et à la créativité. 

 

Qui a eu cette idée folle un jour d'inventer l'école?
L'école, au centre de ce joyeux spectacle, iconoclaste en herbe, en diable. Car ici l'inauguration d'une nouvelle classe donne lieu à une expérimentation singulière: apprendre à désobéir en toute légitimité. Certes, la maitresse est frondeuse, drôle, décapante et hors norme. Les élèves, ce sont des "vrais" engagés pour l'occasion à faire une belle "figuration libre" intelligente et bien orchestrée, préparée d'avance. Parmi les élèves, une "nouvelle", jeune japonaise pleine d'allant qui sème peu à peu la zizanie dans ce petit monde encore trop obéissant. Elle y va de son expression spontanée, de son franc parlé, de sa verve pour initier au désordre, au chaos salvateur. Hors de ses gonds et pour le bien de soi-même et des autres. La transgression est bonne, méthode Piaget ou Dolto clame la maitresse debout sur son bureau en alpaguant l'inspecteur d'académie: pour le convaincre du bien de cette démarche: un zéro de conduite pointé pour tous dans ce joli chaos de mise en scène où nos deux anti-héroines se la joue plein pot et plein de malice et d'humour. L'élève danse pour chaque jour, profiter de la vie et avec sa petite jupe rouge, défie les lois de la bienséance. Alors que l'institutrice s'ingénie encore à rester dans les rangs: debout, assis, les enfants exécutent encore les ordres. On inverse les rôles et c'est "l 'inversion climatique" comme pour le carnaval.On ficelle la maitresse à une chaise.Puis arrive la tempête dans cette classe où règne l'indiscipline. Chacun y jette son bout de papier, se met dans la poubelle, renverse la donne et gagne du terrain. La vie est belle comme ce décor mouvant fait d'images, d'illustrations originales, comme un film d'animation japonais, un manga ou autres icônes traditionnelles. Indisciplinaire à souhait, ce spectacle participatif et collectif rayonne de punch, de joie, de bonne santé morale et l'on s'y retrouve, rêvant de liberté sans les règles de bonne conduite sacro-saintes.Une bouffée d'air frais pour tous, une joyeuses assemblée qui partage des interrogations fortes sur notre comportement, sur l'éducation et ses sources d'empêchement d'expression, de développement hors des sentiers battus. Une révolution de palais pour le plaisir de tous. Se laisser aller, changer pour devenir sirène ou petit bateau navigant au gré de nos envies. Qui suis-je, qui veux-tu être vraiment sans le carcan, le cadre qui unifie, standardise tout. Là est la question: que chacun puisse y répondre dans le respect des lois du savoir vivre et être ensemble. Ce "ma" japonais: une leçon d'émancipation salvatrice pour créatures en devenir! Les deux comédienne et danseuse jouant le jeu à fond parmi les enfants enchantés de ce grand désordre organisé: quel bazar!

Depuis sa création en 1995, Anomalie joue avec les genres et explore de nouveaux territoires aux frontières du cirque contemporain, au gré de collaborations artistiques renouvelées à chaque création. Depuis 2015, le chemin de la compagnie se dessine au travers des choix engagés par ses co-directeur·rices, à la fois artistes de cirque, comédien·nes, metteur·es en scène et cinéastes. Bousculant volontiers les codes et les références de la création contemporaine, iels inventent un théâtre physique et fantastique avec une recherche esthétique en partie inspirée par le cinéma. Dans un univers à cheval entre réel et imaginaire, Anomalie invente des histoires dans lesquelles il est souvent question de la transformation. Co-directrice artistique, Delphine Lanson est metteure en scène, comédienne et réalisatrice. Elle travaille en étroite collaboration à l’écriture, à la mise en scène et au plateau, avec des artistes de cirque et de danse dont Kaori Ito. Danseuse et chorégraphe, Chiharu Mamiya est une collaboratrice régulière d’Anomalie. Interprète pour de nombreuses compagnies de danse, dont Kubilai Khan Investigations, elle fonde en 2014 la compagnie Elbissop.
A u TJP jusqu'au 4 Février