Le propgramme du festval Musica 2015 en est déjà une vitrine, un catalogue raisonné, déraissonné par la beauté des portraits sensibles de personnages au repos
Comme les danseuses de Degas, dans leur contexte de coulisses ou de foyer
Ils sont aussi mannequins sans regard, sans visage, stars d'un défilé imaginaire, en pose parfois très "voguing" très mode, impassibles, déhanchés, un tantinet statufiés et pourtant animés d'un anonymat étrange, particulier
Affublés de tabliers, bâches, voiles, toiles de travail, chaussures, gants de matière brutes, abruptes, pesantes, plissées, froissées.
Dépouillés, en lambeaux, usés par l'usage, le port sempiternellement réajusté par le labeur
On les regarde comme une galerie d'ancêtres momifiés, qui nous observent à travers leurs casques, leurs haumes, leur pare-brise infranchissables qui reflètent le paysage du lieu de travail
Les matières scintillent, les tissus s'effrangent, se carapacent comme des armures d'insectes, des élytres des scarabées
Ils semblent attendre, ces gardiens du feu, veiller au destin de leur niche, leur antre diabolique persécutée par le feu
Et puis au loin, les images de l'aciérie, comme un gouffre, un abdomen aux tripes extravagantes, volumes et coudes, tuyaux et membres gigantesques.Viscères , boyaux, méandres pour un trajet initiatique dans l'antre de Méphisto. Corps écartelé, aux cuisses saillantes
Une fabrique infernale de beauté, de labeur, de couleurs, un laboratoire incandescent de matières en fusion
Ces "Iron Heroes", glorieux et modestes à la fois, samouraïs tranquilles privés de combat attendent l'heure de la gloire qui résonne déjà à l'aube de la reprise du vacarme des machines infernales
exposition à la galerie Apollonia, 23 rue Boecklin
Strasbourg robertsau
jusqu'au 22 Novembre
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