mercredi 29 juin 2016

Rencontres musicales bien chambrées!


Deuxième soirée de rêve et de retrouvailles avec l'événement estival "Rencontres d'Eté de musique de chambre" initié par L'Accroche Note à l'Eglise du Bouclier à Strasbourg: un cadre très apprécié pour sa quiétude et son acoustique.

Mercredi 29 Juin
La première pièce du concert celle de  Dmitri Shostakovich "Trio no1 opus 8" pour violon, violoncelle et piano (1923, 15'), ouvre le bal!Harmonie des tonalités, vivacité des tempi et variations des atmosphères, tout est dit dans la volubilité de l'instrumentation. Les contrastes affirmés dans les mouvements, tantôt tempétueux, calmes ou apaisés: une belle "entrée" en matière pour ce concert sous le signe de la turbulence, et du "mouvementé"!

 Avec Pascal Dusapin et son "By the way" pour clarinette et piano (2014) 11' , l'espace et le temps semblent suspendus.Les deux interprètes aux aguets de toutes les audaces du compositeur, à l'écoute l'un de l'autre, en permanente "question-réponse" font du bel ouvrage et tendent à l'extrême sommet d'une partie virtuose de chassé-croisé musical.Armand Angster éblouissant de virtuosité et au piano, notre désormais familier et subtil Wilhem Latchoumia pour honorer de leur talent, celui du compositeur féru d'exigence


C'est au tour de l'oeuvre d'Arnold Schoenberg ,"Pierrot Lunaire" pour soprano, flûte, clarinette, violon, alto, violoncelle, piano (1912, 35'), d'enchanter le public! S'atteler à un tel monument tient de la gageure, mais lé défi est relevé, sans faille, dans une sorte d'euphorie de jeu des interprètes, une virtuosité et une présence de la soprano inégalée: performance pour tous, réunis, sans chef , ni baguette pour interpréter avec grâce et sensibilité, une oeuvre majeure, pleine de remous, de turbulences et de poésie;Forte, solide, habitée par l'âme profonde de ce Pierrot Lunaire, Françoise Kubler se joue des nuances du sprechtgesang avec habileté, lyrisme et méthode forte: celle d'un jeu, d'une interprétation dosée, nuancé, surprenante. Belle performance, sans faille qui conduit à nourrir ce morceau de taille, desubtilité, de délicatesse comme de tonitruance et de force.
S'y dessinent personnages, ambiances et poésie pour le bonheur partagé d'un public nombreux et captivé, le temps d'une écoute collective recueillie.

Soirée très bien dosée en esprit de rêve, d'apesanteur, de féerie musicale: l'art de programmer est essentiel pour l'écoute, la compréhension des œuvres: une démarche de "sensibilisation" réussie!
Rendez-vous demain pour la suite et "la fin"!

 Avec :Françoise Kubler, soprano / Giulio Francesconi, flûte / Armand Angster, clarinette / Thomas Gautier, violon / Angèle Pateau, alto / Christophe Beau, violoncelle / Wilhem Latchoumia,

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