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Venu à la danse sur le tard, à 23 ans, après un atelier d’amateur, Emanuel Gat a rattrapé le temps perdu. Deux ans après, il débutait sa carrière de chorégraphe indépendant ! Depuis la fondation de sa compagnie, en 2004, il enchaîne les créations, du Sacre du Printemps (2004) à Goldlandberg (2013) en passant par K626 (2006), Silent Ballet (2008) ou Sunny (2016), qui se réfère à la fameuse chanson de Bobby Hebb… Manière de souligner que, toujours, l’œuvre du chorégraphe vient examiner la musique, toute la musique. Et sa récente création, Story Water (2018), n’a pas hésité à se mesurer au monument Boulez ! On appréciera l’éclectisme. Mais, après Cage, Cunningham et toute l’aventure de la danse contemporaine, comment s’intéresser à la musique ? Personne ne doute aujourd’hui que la musique soit un art suffisamment important pour ne pas avoir besoin de la danse pour exister… Mais les difficultés des chorégraphes à se faire reconnaître comme auteurs quand ils utilisent une célèbre partition demeurent. Cela devrait dissuader de retourner interroger la musique. Sinon que ces considérations et les précautions n’appartiennent pas au caractère d’Emanuel Gat, lequel fait de la matière musicale l’un de ses sujets. D’une façon tout à fait originale : le corps du danseur devenant une manière d’espace pour la musique !
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