dimanche 10 novembre 2019

"Si jeunes et si audacieux" ! A cordes tendues !

Programme
SCHÖNBERG
Verklärte Nacht
MENDELSSOHN
Octuor à cordes en mi bémol majeur
Distribution
Jean-Guihen QUEYRAS violoncelle, Charlotte JUILLARD violon, Samika HONDA violon, Thomas GAUTIER violon, Guillaume ROGER violon, Angèle PATEAU alto, Agnès MAISON alto, Nicolas HUGON violoncelle, Marie VIARD violoncelle

L'OPS nous livre en cette matinée brumeuse et glaciale, un "ciel rempli de poussières d'étoiles" au dire de son artiste en résidence, le fameux et sympathique Jean Guihen Queyras. 
C'est "La nuit transfigurée" "matinale" qui entame le concert dans une lente introduction, pénombre angoissante et tourmentée d'un univers où la douceur du son calme cet univers, binaire et riche en sonorités , portées par les corps et cordes des interprètes, tous mus par des ondes et mouvements physiques très engagés.La ligne musicale s'enflamme, rapidement, grandit, se développe en épanouissant le thème.
Contrastes, vibrations accélérées, large plate forme, moment tenu, ténu, triste, mélancolique, romantique à souhait. Le velouté suspendu des cordes, fluide volupté, précieuse et légère, grave aussi emmène l'auditeur très loin dans l'espace.Une grande délicatesse , finesse de l'interprétation de chacun, sourd de cette musique alanguie: comme une valse lente, bonheur perdu: les émulsions diaphanes des sons si précis et vaporeux sont passées au tamis de l'infime volume et tension qui en ressort.
La hardiesse de l'interprétation devient évidence musicale pour cet univers à la Schonberg, inclassable auteur de musique tourmentée.

Mendelssohn succède à cette ode à la beauté, naissance de toute humanité et c'est ici, verve et joie de vivre communicatives qui se profilent d'emblée; les huit musiciens "accordés" à une chaine précieuse, maillage de sonorités, de mesures enjouées et ravissantes. On est d'emblée en empathie avec les musiciens, eux-même complices et galvanisés par l'attitude généreuse et ouverte de leur "chef", révélateur de talent, trublion aussi de la scène "classique" qui voudrait que l'on soit retenu et infaillible ! Aiguillon, titillant ses interprètes auprès desquels il semble si à l'aise!
 Rapidité des piqués, des envolées féeriques et prometteuses de cette musique pleine d'espoir et de limpidité!
L'allégresse, le brio, l'enthousiasme contagieux les poussent à encore plus d'aisance dans l'interprétation virtuose de cette oeuvre de jeunesse; c'est l'enthousiasme qui les transporte dans la complicité et le bonheur de jouer!
Après une période de précipitation fébrile, retour à une autre atmosphère: on sort du rêve pour parcourir l'espace champêtre, fleuri, inondé de lumière.
 Superbe Premier violon en la personne de Charlotte Juillard au doigté précis, enchanteur, au jeu exacerbé, jovial et sans faille. De l'audace, beaucoup de virtuosité pour le plus grand plaisir d'un public nombreux, friand de cette "nuit transfigurée" en pleine matinée!

A la Cité de la Musique et de la danse le dimanche 10 Novembre

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