mardi 4 février 2025

Emily Loizeau : atire d'elle : un hêtre vivant !

 


Après Icare, son album le plus rock, et une tournée triomphale, Emily Loizeau est de retour avec La Souterraine (septembre 2024). Ce nouvel opus creuse le sillon d’un virage vers des titres électriques, portés par l’interprétation intense et puissante d’Emily Loizeau accompagnée de ses talentueux musiciens. 

L’autrice compositrice et interprète reconnue (Prix Constentin, Chevaliere Arts et Lettres , Disque d’Or, Nomination aux Victoires de la Musique), revient nourrie de saines colères. Engagée, elle interroge les contradictions de la société moderne, et chante des thématiques difficiles et à la fois baignées d’espoir éperdu et déterminé. Emily Loizeau nous appelle à ne pas abandonner la lumière, pour regarder dans les yeux et vaincre la noirceur, et nous soulever ensemble pour rendre ce monde meilleur. 

Et sa grandeur est ici celle d'être présente intensément résurgence de musique comme des eaux souterraines émergeant d'un terrain perméable karstique. Car elle possède ces minéraux précieux qu'elle partage: le chant, le piano et une voix chaude et généreuse, vecteur d'énergie contagieuse. Se confronter avec deux guitares électriques et un batteur, c'est savoir s'entourer d'autres vibrations et construire un quatuor trèfle à quatre feuille gage de bonheur musical. Emily Loizeau parvient à entrainer son public dans un trajet, parcours inédit sur la planète terre: celle des aïeux sioux qui se battent pour défendre culture et territoire, celle d'une femme jeune afghane de 14 ans qui traverse les continents pour être enfin libre.Engagée, sincère, elle partage ses mots si précieux avec nous et permet un dialogue limpide et perméable. Souterrains et fondateurs d'une communication encore possible ces temps difficiles pour la démocratie et la culture partagée. Et c'est avec bonheur qu'on la retrouve avec trois morceaux, où seule au piano elle se lâche et parvient à un lyrisme et une douceur non contenus. Alors qu'auparavant elle s'engageait dans une danse intense, forte presque violente où bien campée sur ses pieds nus, elle s'ancre dans le sol. La chorégraphie de Juliette Roudet, sur mesure et en cadence pour dévoiler toute la musicalité des gestes de la chanteuse, enivrée de rythmes.Le soulèvement à la Didi Huberman comme bréviaire et acte de foi. Belle prestation qui atteste des recherches de l'autrice et chanteuse sur la vie, le végétal, tout ce qui nous constitue et demeure en danger. Belle comme un soleil dans sa longue robe dorée, qui laisse découvrir un dos nu, splendide architecture mouvante.Son visage grave, sa bouche parfois arquée pour exprimer la douleur ou un sourire charmeur aux lèvres pour laisser passer le courant de ce flux souterrain qu'elle met au grand jour.Comme les eaux siphonnées des terres calcaires qui parfois deviennent rivière asséchée pour mieux surgir là où on ne les attend pas. La scénographie pleine de lumières et d'ombres portées sur de grands tissus ajoute poésie et espace à ce concert unique et plein de charme aussi. Électrique en diable. Et chi va "piano" va sano...

Chant, piano : Emily Loizeau Basse, claviers : Boris Boublil Guitare : Thomas Poli Batterie : Sacha Toorop

Au Preo Oberhausbergen le 4 Février

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Min amie et moi avons beaucoup aimé ton article très positif. Merci

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