mercredi 11 avril 2018

"Ma passion c'est la danse" de Elisabeth Platel


Elisabeth Platel, danseuse Étoile raconte et transmet sa passion pour la danse…
Elisabeth Platel se raconte et ouvre grand les portes de son univers : la danse. Une passion qu'elle transmet au quotidien aux petits rats, et maintenant avec ce livre, à tous les jeunes !

Au fil de petits chapitres courts, elle parle de ses débuts, de son premier cours, de son entrée au Conservatoire de St Germain en Laye, de ses premiers rôles, de son arrivée, de son Premier Prix au Conservatoire de Paris, de ses professeurs, puis de sa vie d'Étoile et de Directrice de l'Ecole de Danse…
Au fil du récit, elle fait part de ses émotions et des étapes de travail pour réussir.

mardi 10 avril 2018

"Alan": au pays des merveilles, au seuil du terrier: qui l'a peint ?


Tous les jours, Alan fait le même trajet aller-retour de son bureau à son domicile. Installé dans la routine d’une vie solitaire, il ne prête pas attention à Mlle Jones, sa collègue. Jusqu’au jour où surgit dans sa vie un être étrange, mi-homme mi-lapin. Est-ce une hallucination ? L’auteur et metteur en scène Mohamed Rouabhi invite les spectateurs à plonger dans les pensées d’Alan. Il réunit sur le plateau un danseur chorégraphe, une actrice danseuse et une circassienne, dans ce spectacle où se conjuguent théâtre, danse et film d’animation. 

Et de battre ce cœur qui fend l'âme du spectateur, ces animaux au charme fou, ces êtres hybrides qui nous racontent le monde avec sensibilité, sur le seuil de la porte de l'enfer ou du paradis. Ces portes qui doivent être ouvertes ou fermées, par magie, qui délimitent le territoire en en faisant un filtre . Ou se jouent dans des décors changeants, des vies soit disant banales mais ici, colorées par des interprètes sensibles, mobiles, danseurs ou acrobates, tous les trois souples et dociles. Autant notre lapin chasseur, pas que beau, mais aussi attachant, touchant, de bon poil, sauvage le temps de se faire apprivoiser.Elle, Mademoiselle Jones, Marie Sergeant,séduisante et maline, aimable et perspicace, discrète mais habile à tisser des liens et des chemins d'entente. Frapper aux portes des grandes solitudes, de l'isolement, du quotidien pour mieux se projeter dans les dix merveilles du monde, en voyage, très loin, en amoureux enfin dévoilés.



Et que dire de ces merveilleux coups de crayon de couleur des films d'animation, signés Stéphanie Sergeant, subtil commentaire, prolongation inventive du texte sur "les vacances", dit en voix off par l'auteur lui-même? Que c'est une aubaine de savourer le mouvement et les couleurs de tous ces personnages projetés qui vivent et illustrent le propos cinglant de la banalité avec verve, talent et coup de patte singulier !Notre anti- héros, Alan, a de la chance de naviguer dans cet univers qui le porte, d'une porte à l'autre, au seuil de l'absurde, du surréel de l'incompréhensible petit monde qu'il s'est forgé pour se protéger.Alan au pays des merveilles, passe- muraille et poète sans voix qui bouge comme un mime subtil, fin et allusif, danseur de corde et magicien du geste.C'est Hervé Sika qui se meut en lui, endosse sa peau et se métamorphose en homme-animal alors que sa ou son partenaire, Lauren Pineau Orcier se joue de son faciès de lapin, tendre, attentif, à l'écoute des maux de son "maître" à penser, à danser.
Un conte de fées d'aujourd'hui qui décrit si bien les peurs et les angoisses, les faux remèdes des médecins panseurs de mots en tout genre.On se régale des images, autant que du son de la voix de Mohamed Rouabhi , de la mise en scène, théâtre d'ombres et de lumières, plateau servi pour nos fantaisies et souvenirs d'enfance: on n'a pas peur du grand gentil lapin, tapi dans son terrier, à l'affût des bruits du monde qu'il nous délivre sereinement.

Mohamed Rouabhi est comédien, auteur et metteur en scène. En 1991, il a fondé avec Claire Lasne la compagnie Les acharnés, qu’il dirige toujours. Parallèlement à son travail d’acteur, il a créé lui-même une dizaine de ses pièces, parmi lesquelles Jérémy Fischer, Malcolm X, Moins qu’un chien, Vive la France, All the power to the people. Après Alan, il a écrit Jamais seul, pièce mise en scène par Patrick Pineau à la MC93 à Bobigny, en janvier 2017.

Alan au TNS jusqu'au 21 Avril

lundi 9 avril 2018

Rodin et la danse: abattis rompus !



Une exposition dont la commissaire Christine Lancestremère, conservateur du patrimoine, responsable du service de la conservation fait preuve d'une sensibilité rare au regard du mouvement, de la kinésiologie, de l'énergie, elle même danseuse et passionnée d'histoire de la danse !
Tout y est calculé au niveau de la muséographie pour mettre en valeur plâtres, moulages, terre cuite et un chapitre étonnant sur les abattis, ces formes de corps en miettes qui ont fait évoluer la perception du mouvement chez Rodin, en décomposition et ré-animation comme des structures de pantins articulés.

  • Amas de choses abattues, telles que bois, arbres, pierres, maisons.
  • Abats de volaille, en particulier : pattes, tête, cou, ailerons, foie et gésier.
  • Membres du corps humain.
La chronophotographie n'est pas loin non plus de ces schémas de décomposition du mouvement
L'apesanteur de ces sculptures, mise en avant par des directions, et tête bêche, des inversions de sens qui mettent en lumière les recherches du maître sur le poids, les masses et les appuis. On songe aux chorégraphes d'aujourd'hui (Eden de Maguy Marin, ou Marie Chouinard) pour leur interprétation de ces phénomènes physiques, esthétiques et organiques. Les supports des figurines des " mouvements de danse" sont comme autant de béquilles, de broches cliniques et médicales!
Les "bourgeois de Calais" dansent et "la porte de l'enfer de 1880 contient déjà en germe toute ces gestuelles torsadées, découpées,fragmentées, amputées des corps en mouvement, nus et crus, modelés, sculptés, portés aux nues !

Au printemps 2018, le musée Rodin met en lumière la rencontre de Rodin avec le monde de la danse. L’exposition s’articulera autour de la célèbre série des Mouvements de dansejamais exposée du vivant du sculpteur et d’une cinquantaine de dessins. La fascination de Rodin pour la danse sera évoquée à travers ses rencontres avec les danseuses de l’époque, telles que Isadora Duncan, Loïe Fuller, les danseuses cambodgiennes et Hanako la danseuse japonaise. Un corpus d’œuvres exceptionnelles réunira sculptures, photographies, dessins et antiques, plongeant le visiteur dans un univers de grâce et de poésie.

RODIN ET LE MONDE DE LA DANSE

À partir des années 1890, des expériences nouvelles transforment l’art de la danse, loin du divertissement codifié et mondain qu’elle pouvait être jusque-là. Sensible aux innovations menées, Rodin s’intéresse à des personnalités exceptionnelles, parmi lesquelles Loïe Fuller et Hanako. L’un des points d’orgue de ces rencontres s’établit avec les danseuses cambodgiennes en représentation à Paris pour l’Exposition universelle. À leur départ, Rodin dira qu’ « elles emportèrent la beauté du monde avec elles ». La complicité partagée avec les artisans de cette révolution amène Rodin à lier danse et sculpture dans leur commune exploration des possibilités du corps humain. Rodin s’intéresse à la danse sous toutes ses formes, qu’il s’agisse des danses folkloriques régionales ou orientales, des prestations de danseuses de
cabaret, des principales personnalités de la danse contemporaine ou encore, intérêt qu’il partage avec Isadora Duncan, des pratiques de la danse dans l’Antiquité.  
Voir le catalogue, rare document, précieux, détaillé et fort édifiant !