mardi 23 juillet 2019

La Parenthèse : la danse à potron minet a bonne mine: Avignon le OFF 2019

Comme chaque année désormais, le rendez vous incontournable avec la danse qui se façonne aujourd'hui à la fraîche dans la cour du théâtre éphémère La Parenthèse : c'est "La Belle Scène Saint Denis"!
Des instants inoubliables de découverte, de confirmation, de marges et de surprises.....

Programme 1
"Pas seulement"
Et rien que ça !
Amala Dianor signe ici un quatuor, rare pièce qui se tisse avec les corps de quatre danseurs: ils s'observent, se frôlent,mêlée à l'unisson dans de belles vagues mouvantes, des déhanchés irremplaçables, torsion des jambes, en empathie mimétique. Au sol, un solo de mouvements tétaniques séduit, mouvements libérateurs, expurgeant une folle énergie. Cette bande des quatre est unique, au singulier comme au pluriel de ce collectif soudé. De beaux choix musicaux pour alterner lenteur et précipitation, attente et écoute mutuelle On expulse le souffle vers les hauteurs, on y saute et chute à l'envi . C'est énergétique et magnétique, félin et animal.


"Goual"
Danse-tricot
Felipe Lourenço
Six danseurs s'attelent à un seul et unique mouvement giratoire, en ligne, sorte de chaîne soudée qui va tourner une demie heure durant sans cesse, sempiternellement. Un exercice de style unique qui fait froid dans le dos tant la complexité y règne en chronomètre ou  métronome dictateur.
Compas à six aiguilles comme une horloge qui fait tourner le temps dans les sens des aiguilles d'une montre! Petit à petit l'un ou l'autre s'échappe de ce mouvement à petit pas, en silence. Fascination et hypnose de ce rythme soutenu, sidèrent et la roue motrice ne cesse de tourner. On se mélange doucement tandis que le tempo demeure inébranlable. Comme pour une petite cérémonie traditionnelle où, pieds nus les figures changent, alternent mais la ligne reste maîtresse sur son axe. Puis, face à face, on se sépare dans de belles expulsions de souffle, en trame et chaîne en danse-tricot sur fond de musique machine à tisser. Emboîtages sonores et corporels à l'appui, accélérations, sauts expiatoires et haletants y mettent leur grain de sel La confrontation fait ses va-et- vient comme un métier à tisser Jacquard. La performance est de taille, transe en danse et s'éteint dans un chant choral magnifique. Il fallait oser montrer une telle performance pour marquer un territoire d'écriture chorégraphique singulier affirmant la répétition, le système qui se décale et déraille dans une rigueur rythmique éprouvante!

"Koteba"
Effroi dans le dos
Seydou Boro nous offre un solo où son corps s'affiche, se regarde , torse nu, signé de terre,orange, longue jupe couleur terre de sienne, comme un sari de moine. Mouvement d'épaules fluides, de tête qui s'enroule sur le cou, la nuque offerte...Entre Buto et expression de la négritude, de ses immenses bras à l'envergure d'aigle, de rapace déployé, il danse. Le regard rivé au sol, les yeux clos: il raconte l'histoire des femmes violentées, meurtries à jamais dans leurs corps souillé, prie en chantant pour exorciser le mal. "Sommes nous encore des hommes"?
 Des gestes suggestifs de douleur ou d'effroi: les actes sont prescrits mais pas la douleur!
Cette évocation très sensible des crimes commis envers les êtres humains rejoint la lutte engagée du chorégraphe, seul ici à déclarer l'inacceptable.

Programme 2

"We are not going back"
Errances
Mithkal Alzghair propose un extrait de son quintette, en forme de trio: une femme, deux hommes nous observent, habillés banal, frontal. Le groupe se déploie peu à peu sur une musique orientale de flute, évoquant de grands espaces Ils ondulent, tâtonnent, vacillent se rattrapent, se resserrent dans la lenteur.Investigation des bras, des mains dans le dos créent un étrange climat d'inquiétude, d'attente. Comme un chainon protecteur, solidaire, le groupe avance. Puis c'est la diffraction, la dilatation de l'ensemble qui éclate, se rompt dans la vitesse, la mobilité extrême, verticale, solide. Sans direction précise, désemparés au final, ils dévoilent plaies et blessures sur leurs corps...

"L'écho d'un infini"
Passassions de corps
Sylvère Lamotte rencontre son aînée, Brigitte Asselineau et soude un duo plein de respect, de tendresse et de charme. On y fouille l'espace, habillé de jaune-blanc et bleu, la gravité comme fondation, fondement ou fondamentaux! En col roulé, frange et cheveux tirés au cordeau, elle évolue, fidèle à sa gestuelle minimale. Ils s'imbriquent, s'éloignent l'un de l'autre dans la lenteur, dans de beaux transports et élévations cérémoniels: piéta inversée, elle dans ses bras, c'est lui qui la protège, la berce, l'accompagne de ses bienfaits et gestes bienveillants. Précieuse figure biblique et spirituelle, la piéta, sculpture mouvante, se transforme, les rôles s'interchangent pour cette filiation évidente et respectueuse. Tiré-poussé à l'appui, porté splendide au creux de la main, supportant la hanche de sa partenaire comme un trophée de bonheur!
 Veilleurs, gardiens d'un patrimoine, d'une mémoire vivante, passeur de témoin, gardes-côtes de frontières naturelles. C'est beau et simple, touchant et pertinent!

"Lou"
Gare à Lou!
Mickaël Phelippeau surprend, toujours!
En compagnie de Lou Cantor il brosse un portrait magnifique d'une femme qui danse et raconte sa vie d'interprète, fan et amoureuse de danse baroque, immergée dedans dès l'enfance!
Dans une danse qu'elle va tracer au sol comme une partition singulière, elle bouge poignets et mains avec délectation et sensualité, énumérant les "pas graves", emboîtes, piqués, coupés en opposition, en paroles, puis sifflements. En sweet- shirt signé "Lou" de dos, elle prend ses repères, ses marques selon la notation chorégraphique, en fluo, au sol tracée. Elle arpente, fait le compas, précise, nette, vive en géomètre de sa danse très codée. Jeu de marelle distingué dans de belles surélévations baroques sur demies pointes. De chaussettes glissantes, elle enfile de vraies chaussures dédiées à sa spécialité, la grâce aux poing, toujours.C'est en marcel jaune qu'elle évolue sur de la musique baroque de son enfance: elle évoque alors son père chanteur et sa mère qui vient sur scène lui passer sa vraie parure de danseuse: la robe corsetée! Et ce n'est autre que maman Béatrice Massin!Elle danse, plus mécanique qu'esthétique, resserrant les boulons: sa nature, c'est cet endroit là de la danse, fragile, sans protection dans une langueur sensuelle et grave. Danse de pouvoir, nous conte-t-elle!
 Rageuse interprète au regard conquérant, Lou Cantor campe ici son propre personnage en autofiction: c'est foudroyant comme une danse de guerre, de grimaces, de cris libérateurs sur des barricades de révolte. Terrienne, tellurique, essoufflée en soutien-gorge jaune, la douceur reprend le dessus, la robe plissée git à terre, madone païenne en maillot jaune pour l'éternité!
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lundi 22 juillet 2019

Les Hivernales "On (y) danse aussi l'été! Avignon le off 2019: : du "mordant" du mordenseur ....à pleines dents et à cros acros!

Accrochez vous pour cette édition exceptionnelle des Hivernales, celles que l'on ne veut à aucun prix voir disparaître, en danger avec leur CDNC......


"10 H 10" Compagnie Nyash" de Caroline Cornélis
A potron minet, on s'amuse!
Ils sont un trèfle à quatre feuille qui diffuse des fragrances de bonheur, comme une mélodie du geste rertouvé, une Madeleine de Proust, revisitée pour le plaisir des pupilles, des ouies ou de tout organe sensible de nos corps à l'écoute
Jeu est un autre, un panel de situations enchevêtrées, comiques, ludique où tout s’emboîte comme pour un puzzle, corps compris.
C'est drôle, décapant, ça frôle l'indicible légèreté des êtres ensemble qui se jouent des conventions tout en respectant l'ordre du monde. Faire, défaire, construire un univers chorégraphique et musical, de concert , c'est de la haute voltige qui se rit des embûches, traverses et autres obstacles L'heure de la récré a sonné, c'est fini, c'est dommage, on en reprendrait bien un peu de rab histoire de baigner sainement dans un monde originel, digne de l'enfance, celle qui sommeille toujours en nous et que les danseurs réveillent comme une Belle Au bois dormant!


"Rage" de B.Dance de Tsai Po-Cheng
Survoltage
On tourne la page, on passe chez les adultes, plein de "rage", d'énergie à canaliser, "dernier combat face à une société de l'indifférence".
Les danseurs gonflés à bloc, vêtus de superbes costumes designés au cordeau, éclaboussent le plateau d'énergie, de fluidité, de technique, de savoir faire: sans pour autant atteindre une émotion ou une esthétique originale: on y côtoie sauts, virevoltes et autres exercices de style impeccables, on sursaute, on vibre, c'est physique et partagé avec le public en empathie pour cette gestuelle irréprochable, presque trop "propre"et aseptisée.


"Nhà" de Sébastien Ly compagnie Kerman
Danse du mas faîtage (et gestes)
C'est comme une danse des bâtons, une construction de faitage, finition du toit d'une maison, sauf qu'elle se déconstruit sans cesse, maison de nomade qui se démonte et se remonte, ailleurs. Les deux danseuses comme des architectes sont filles d'aplomb, niveau et autres ustensiles indispensables à la construction d'un corps de bâtiment. Léger, versatile, mobile home en devenir perpétuel. Habiter et non "se loger" ou occuper l'espace, c'est à un architecte  Trong Gia Nguyen que revient l'aspect plastique de cette sculpture manipulée, aussi mise en lumières par Françoise Michel, l'as de la scénographie du jeu lumineux.


"Des gens qui dansent (petites histoires des quantités négligeables) de NaïF Production de Mathieu Desseigne Ravel
Garçon boucher, morceaux de choix, pièces de boeuf à revendre !
Cinq garçons dans le vent, un animateur pour présenter le propos, au micro, qui agace à force de paroles qui n’atteignent pas leur but : bien plus éloquent est le glissement progressif vers la danse, le silence ou le bruit et le souffle des corps qui s'animent peu à peu et font la nique au verbe!
Un "morceau" de bravoure pour l'épisode sur le cheptel du chorégraphe qui prend un par un les interprètes de son écurie, tel du beau bétail,et les autopsie par la dénomination des "plats de côtes" ou "échine" ou râble" ou chair persillée: c'est juste ce qu'il faut d'irrévérence et d'humour, de distanciation, et là, les mots font mouche! De la viande, certes, de la barbaque bien moulée pour ces cinq "mecs" qui jouent sur le poids, l'inertie, la masse et offre aux regard la jouissance de la dépense physique qui impressionne tant nos sens et révèlent les danseurs comme de vrais athlètes au travail.


"Nirvana" de Marco Delgado et Nadine Fuchs compagnie Delgado Fuchs
Kama Sutra distingué
Deux sculptures vivantes occupent l'espace du sous sol de la Fondation Lambert, centre d'Art Contemporain
Place à la plasticité des corps pour un duo désopilant, pince sans rire sur le sexe aseptisé: pause, attitudes kamasutresque, en collant latex sonore qui enrobe les corps, les moulent et les aseptisent! Ils sont "canoniques" ces deux corps, souples, acrobatiques, contorsionnistes, saisissants de beauté lisse, clinique
Seuls les accessoires les rendent dérisoires -perruques et autres falbalas-et racontent autre chose qui fait vibrer, sourire ou pénétrer d'autres mondes.Doués d'un humour féroce et sagace, d'un recul certain vis à vis de leur ego, les deux performeurs ravissent et laissent à leur place dans les deux salles attenantes les spectres ou mannequins de carton animés comme des pantins, à leur effigie
Plus une antichambre où le mimétisme pied de poule fait le beau et engendre fous rire et désolation de pitre très réussis! Morceau de bravoure pour ces deux escogriffes des arts plastiques.
A La Fondation Lambert


"Näss" (les gens) de Fouad Boussouf  Compagnie Massala
On achève bien les chevaux
Amateurs de dépense torride, de performance physique collective, ne manquez pas ce rodéo, cette chevauchée fantastique de corps survoltés, mus par une énergie inégalé, médusable et aux antipodes de la gratuité de l'effort pour l'effort
Transport en commun pour cette ode à l'humanité qui semble aller droit au but vers le vertige et le chaos, emporté par la foi, l'enthousiasme, l'empathie: pas l'endoctrinement, attention, vers une félicité revendiquée, bras ouverts, regard vers le ciel....Ovation finale du public, dressé sur ses deux jambes ou deux pattes s'il fallait tisser la métaphore animale.


"Jean Yves, Patrick et Corinne" du collectif ES Sidonie Duret,  Jeremy Martinez et Emilie Szikora
Combinaisons débridées
Un trio à cinq qui s'interchangent sur la piste ou le ring, qui prend le plateau sans le lâcher c'est un vrai bonheur d'inventivité ludique. Les corps s'imbriquent, se repoussent, se chassent, s’emboîtent à l'envi, sans cesse dans des formes nouvelles inédites et l'on est jamais au bout de ses surprises, aux "prises" avec fondus, fluides, accrocs, embûches ou lissage des corps.
Joyeuse parade, cavalcade, défilé de numéros incongrus voisins du cirque nourris de performances style aérobic, c'est un plaisir partagé qu'il nous est donné de vivre en communion physique avec ses virtuoses des formes acrobatiques pétries d'humour et de verve.


"Ef_femininity" de Marcel Schwald et Chris Leuenberger
Stupéfiant de vérité
On regarde le genre différemment, croyant avoir fait le tour de la question en mettant chacun, chacune dans sa case. Pas question ici d'étiquette, ni de genre, mais d'expérience d'être soi et de vivre pour un homme né, la femme réellement en lui: quitte à se transformer ou pas, à "rater" la métamorphose physique, mais pas celle d'être celle qu'on désire.Alors à bon entendeur salut! Que l'on jouisse de ce partage sans frontière ni apriori! Pour une danse habitée, vécue non comme un trouble mais comme une réalité , belle, touchante et réaliste. Ah, les filles, elles nous rendent marteau !

Au Hivernales CDCN d'Avignon


Danse à la Manufacture Avignon le Off 2019 : Que FAIR-E ?

FAIR-E à l'honneur, le nouveau collectif directeur- collégiale du Centre  Chorégraphique National de  Rennes et de Bretagne fait son "entrée sur scène" avec trois spectacles portés par la Manufacture et un "jeune public" au collège de La Salle. Un bon panorama de leur savoir FAIR-E...
Action donc pour ce voyage au long cours !

"Wildcat" de Saido Lehlouh avec en alternance Shapeshifting de Linda Hayford et "Hors jeu" d'Iffra Dia

"Shapeshifting" de Linda Hayford
Etat de grâce
C'est un solo extra-ordinaire, dansé de toutes parts des pores de la peau de l'interprète, des yeux, aux bouts des doigts, des déhanchés, au sauts discrets que son corps gracile trace dans l'espace comme une rémanence visuelle inédite. Passage dans l'univers singulier d'une femme qui danse, qui rayonne et irradie l'énergie distillée au goutte à goutte par un corps stabile, en équilibre précaire pour dégager un impact hypnotisant pour celui qui regarde.
FAIR-E l'impossible ?


"Wild Cat" de Saido LehlouhC
Chatons sauvages et b-boying style!
Quintette de danseurs lâchés comme des félins sauvages, félin pour l'autre dans une gestuelle maitrisée, mais une écriture d'ensemble qui pêche par la répétition d'un style qui n'en finit pas de reprendre le dessus d'un savoir faire déjà édicté.
Bouger comme un chat, mais rester à l’affût des surprises de la recherche, de la chasse à la proie ou du simple jeu! Prêt à bondir et se surprendre....Tout reste à FAIR-E !


"Queen Blood" d'Ousmane Sy
Reines d'un jour !
Elles sont resplendissantes sur leurs lignes droites, comme sur des podiums de défilé de mode, de voguing en alternance soliste, ou groupées comme une meute, une horde de femmes toutes singulières, toutes différentes et pourtant à l'unisson d'un parcours scénique surprenant et très chorégraphié.Toutes vêtues de noir, dentelles ou cuir luisant, elles démontrent qu'une architecture à géométrie variable transporte les corps au delà d'un espace conquis, pour en faire naitre d'autres, seules ou à l'unisson d'une écoute complice!
Du travail d'orfèvre ou d'architecte, de chorégraphe de haute voltige.
FAIR-E et re-FAIR-E à l'envi !


"Afastado Em" de Johanna Faye
Trèfle à trois feuilles
Une belle composition savante pour trois caractères, l'une zen, étirée et sage, l'autre hispanisante et résonnante de zapateados, la dernière, terrestre et hallucinée, hypnotisée, envoûtée, les yeux révulsés..
Beau trio compact et  très "dense", construit sur l'alternance, le savoir être ensemble dans l'altérité: un savoir FAIR-E évident qui ne cherche qu'à se développer!Un moment de partage visuel très convaincant , une écriture qui s’emboîte et se complète assurément!

A la Manufacture


Et en prime "R1 R2 START" de Bouside Ait Atmane
Pas gagné!
Une envie de jouer pour le jeune public, les univers du jeu vidéo, manettes en mains, c'est pas gagné!
Un décor audacieux en architectonique d'escaliers, de créneaux, cinq danseurs motivés mais la mayonnaise ne prend pas.Les héros défilent Super Mario, Les Lapins Crétins Princess Peach, mais sans émouvoir ni faire surgir des souvenirs ludiques, ou émotionnels de cette la jeunesse là! Un peu "niaiseux", naif car la légèreté du vernaculaire, du populaire, c'est pas de la tarte à reproduire: la prolonger, lui donner sens eut été plus "malin" plus perspicace que ce défilé granguignolesque sans saveur ou rien ne se carambole. Peut mieux FAIR-E dans le rocambolesque vidéo ludique !
Au Collége de la Salle


"Des air(e)s d'anges de Bouda Landrille  Tchouda Compagnie Malka
Querelles d'hommes
Ils sont trois à se disputer le territoire, se chamailler, vouloir prendre le dessus, sens dessus-dessous et ça fonctionne très bien, entre cirque, danse et escalade d'un piédestal inaccessible sauf au final où nos trois héros tiennent le haut du pavé sans se marcher sur les pieds Le podium masculin semble inébranlable et tant mieux si rien ne s’effondre au royaume du solide et du minéral : la musique est bonne dans ce désert d'anges où les ailes du désir se font attendre au profit d'aires à conquérir à l'ère d'aujourd'hui: l'air de rien !
A La Manufacture