mardi 17 novembre 2020

"Ne pas savoir sur quel pied danser " : Le bon ! pas la brute ni le truand !

 


A propos d'une ouvre, boite "piège" à suspendre, petit format carré unique, signée du collectif-duo, les "1001" Véronique Moser et Corine Kleck.(2017)       Dernière acquisition du Petit Musée de la Danse 17 Novembre 2020

Question: sur quel pied ? Dansez, je vous en prie, Mesdames ou .....Messieurs!

Ne pas savoir, n'est pas la question, c'est une affirmation: on ne sait pas sur quel pied danser: alors on s'abstient, ou on s'exécute? Si on danse c'est d'un pied sur l'autre, on bascule, on transfère le poids et hopla !, on chavire, on valse, on tangue et c'est le nirvana...

Ici sur le tapis d'obus tombants comme mille et une hallebardes, c'est le sol qui fait boum et explose: on ne sait plus sur quel pied atterrir sans se voir catapulté, comme une femme boulet de canon, bilboquet.

Et pourtant, elles ne semblent ni hésitantes, ni intimidées, ni embarrassées...Pantins désarticulés, animés de bonnes attentions.

Les doigts de pieds en feu trépignent, sautillent pour échapper aux éclats, aux fêlures fracassées des tétons -fusées de fer qui pleuvent.Comme traqués sans cesse par des cordes à sauter sans relâche, sans entracte. Comme galvanisés par les soubresauts des salves. Petites danses folkloriques titillées par les percussions des pointes-talons des deux escogriffes bondissantes. Bras levés, brandis dans un extrait de comédie musicale ou de madison régulier. Le costume fait le moine: bretelles, épaulettes et pochettes de cuir au plastron, histoire de s'y croire, au front ! Dans la tranchée vive de la guerre des boutons de culottes qui soutiennent les apparences de guerrières. De pacotille qui agitent leurs bras graciles en avertissement désuet ou désespéré: gare aux renforts ! Gare à l'aide qui pourrait secourir ces proies faciles: fusil rivés au corps qui se penche et ne rompt pas. C'est la danse des soldats d'aplomb, casqués en pointe des pieds, la gâchette oubliée par les rythmes endiablés des coups de feu de joie. "Ah, Dieu! que la guerre est jolie".....

Sur le chemin des Dames..

Soldats d'opérette...Armées de corps de garde ! Elles jouent aux dames sur l’échiquier des conflits sanglants!

Si la guerre avait des elles, elle volerait au secours de ces deux séduisantes "poilues", rescapées des tranches de barbaque sacrifiée sur l'autel des discordes . Combattantes de la Légion étrange, affectées sur le champ de bataille. Sur quel pied danser, Mesdemoiselles les volontaires pas bénévoles pour autant ? Sur le droit ou d'abord sur le gauche, ou les deux en même temps? Telles, la marâtre de Blanche Neige, Reine Grimhilde, condamnée à danser sur les fers brûlants de ses sabots rivés à ses pieds. En punition, en rémission des péchés de dansomanie....

Alors on met son uniforme, on endosse sa besace, on serre sa ceinture....Et on ne peut plus danser, entravé, saucissonné, ligoté ...Sauf dynamité par les éruptions de scories du volcan de la guerre...froide !

Une œuvre des "Mille et une", "1001"-Corine Kleck et Véronique Moser- 2017

 

Autres visions du même sujet !




 

vendredi 13 novembre 2020

se "Maitre à danser" !!!!

 

 

Maître-à-danser

Outils et instruments des métiers d'autrefois
Compas maître-à-danser photo : https://compas-passion.jimdo.com
Non, il n’en est rien, vous n’apprendrez pas de pas de danse dans cet article !
Le sujet est un peu plus technique et pas franchement festif, quoique distrayant.
 
Le maître-à-danser est un instrument de géométrie.
Il s’agit d’un compas composé de deux branches croisées mobiles reliées par une articulation centrale maintenue par un rivet.
Il sert à la fois pour la mesure de l’épaisseur et du diamètre intérieur (voir la mise en application sur les photos, en bas).
Ce type d’outil de précision était beaucoup utilisé notamment en horlogerie. Il est d’ailleurs toujours en usage actuellement.
Certains, vous le verrez sur les photos, ont été conçus à doubles branches opposées.
Ils permettent la prise de mesure en direct car l’ouverture d’un côté est automatiquement répercutée sur la paire opposée.
Cela évite d’avoir à ressortir le compas de la pièce pour obtenir la mesure et facilite la prise un relevé précis des mesures de la pièce.
 
Son nom découle bien sur de sa forme : les branches figurent les jambes d’un danseur ou d’une danseuse.
Il peut y avoir en prime des bras, plus rarement un corps et encore plus rarement un visage alors figuré sur le rivet.
Licencieusement, lorsque le compas est légèrement ouvert, il laisse apercevoir un entrejambe féminin, tout à fait coquin !
Les modelés des branches offrent différentes attitudes ou la différenciation sexuelle : des jambes de danseuse sur les pointes, une silhouette féminine complète, un homme sans tête, une paire de jambes masculines musclées, …
De petits détails comme la paire de chaussures, la position des pieds, la carrure et l’ouverture des jambes en font de petits objets fort sympathiques, atypiques et donc collectionnables.
 
Ainsi, son aspect artistique en fait un objet à la fois technique et décoratif.
En  terme de dimension, qui dit qu’il s’agit d’un outil de précision, dit ce que cet objet se trouve en petit en taille, surtout lorsqu’il est en usage dans le domaine de l’horlogerie.
Les plus petits mesurent donc entre 5 et 8 cm  et les plus grands près de 40-45 cm !
La moyenne se situe autours des 12-15 cm.
 
Ils sont réalisés en alliage cuivreux, en tôle de fer, en acier, en laiton, en cuivre, en fer forgé.
Les plus anciens datent du XVIIIème et la plupart d’entre eux sont du XIXème siècle, les plus tardifs du début du XXème siècle.
Les plus recherchés présentent un corps entier, une belle silhouette dont l’entrejambe laisse rêveur, un visage, des bras, … ou un détail moins courant telle qu’une paire d’escarpins !
 
Pour finir par un peu de culture, jusqu’au XIXème siècle, le maître à danser est celui qui enseigne les pas de danse, les cours de bonnes manières et de maintien en société.
Le compas se différencie de ce « maître à danser » aisément car il s’écrit avec deux traits d'union.

Galerie photos

mardi 3 novembre 2020

"Le rêve du collectionneur": mesdames rêvent.....Une installation utopique dans un non-lieu ectoplasmique.

 


Comment taire un tel événement !

Commentaires....

Rêverie,cauchemar, insomnie pour nyctalope allumé.

Cabinet de curiosités ou "lieux saints" ? Cabinet d'amateure ?

Une lampe de chevet  achève bien la lumière, une console, console bien son buffet, 1001 facéties autour de l'art de collectionner, voici de quoi avoir "un point de vue" sur une collection. Mise en espace dans une vespasienne, vue de tous, à l'angle d'un pont et d'un quai...Point de vue sur un millier d'objets, présents, mais pas tous "visibles" tant la quantité efface la visibilité exhaustive du monde.D'un monde, microcosme: celui de la danse immortalisée, momifiée par une mise en forme d'objets, tous uniques, singuliers, prenant forme de la muse Terpsichore! Un jeu d'enfant pour s'a-muser" pour muséographier , pour mettre en "cène" à trois, la cérémonie de l'accumulation, de la récollection...et du partage: cum-panis !En bonne compagnie.

N'apparait que ce qui fut capable de se dissimuler d'abord..(phasme)

Point de vue donc, pas de vue sur "on y voit rien": impossible d'embrasser l'ampleur des dégâts causés par un "trop plein": alors on se résout à imaginer, à prolonger les pistes suggérées par les apparitions d'un pyjama aux dessins d'arabesques.Par une Carmen au balcon d'un tiroir de commode, pas commode à vider du regard.Sur fond de tapisserie parsemée rythmiquement d'insectes bizarres dansants, agrippés au mur qui se font la mâle. Phasmes dissimulés qui apparaissent, découverts, dévoilés ou bien mantes religieuses athées, pas catholiques du tout ni orthodoxes.

Deux miroirs pour renvoyer des icônes qu'on ne peut soupçonner d'exister, sauf au delà de ce miroir.Sur l'autel du sacrifice, on gomme, on coupe, on évacue,on abrège pour faire plus vif, plus léger que ce poids de senteur de 63 ans de collection.On ne devient pas danseur, on nait, on est danseur...

Scénographie aérée, sensible à l'atmosphère surannée, désuète mais en plein dans le mille: avec les 1001, deux escogriffes hirsutes d'inventivité, face à la complexité du sujet.Exposer sans trahir le corps pensant de celle qui a rêvé la danse à partir de ses émotions provoquées par des objets, effigies de ses fantasmes sur l'art polymorphe qu'est la danse. On "tache" d'être pertinent avec Corine Kleck, on se fait "mère" adoptive de tous ces êtres non-vivants avec Véronique Moser.On joue à la devinette, à colin-maillard pour pister les traces de pas de tous ces ours en peluche "tutuifiés" où l'on affirme que décidément l'habit fait le moine.Et les blisters des Barbies restées intouchables derrière leur vitrine de plastique -on éventre jamais les emballages-reflètent la lumière incisive du jour...La collection est vierge d'usage, comme neuve malgré le temps qui a passé.Les placards débordent, déversent leur contenu ou le masquent, objet de convoitise: qu'est-ce qu'il y a derrière, l'ob-scène de nos imaginations rendues fertiles par ces cachotteries voulues, réfléchies, conspirées

Alors on s'arrête devant la vitrine de l'édicule, on fait des galipettes pour regarder de tous les points de vue possible, on s'échine comme au vide grenier pour tenter de trouver l'origine d'un bras, d'une jambe à peine suggérée par un positionnement incongru: une Barbie jambes en l'air, tronquée, Joséphine Baker en bonne femme Banania qui cligne de l’œil dans le miroir...Cachée, dissimulée. Deux flamands roses en tutu qui se répondent d'une étagère à l'autre, un département ibérique avec frou-frou et castagnettes...Le bazar est prolixe et ouvert jour et nuit, habité par les fantômes qui hantent le petit cabinet, celui qui vit tant de gens passer se soulager: et l'on est soulagé, rassuré par cet outre-noir , tombeau de la danse, ré-écriture d'un récit joyeux, rosé, bleu, ou à pointe.Mausolée érigé en mémoire du mouvement pétrifié des objets accumulés, triés, choisis, conservés, entassés.

Alors on se colle à la vitre comme un insecte curieux, assoiffé d’intérêt et de curiosité pour une "version" toute personnelle, fruit d'un tandem bicéphale unique en son genre: Les Kleck-Moser Sisters Big Band, 1001 visages animés de facettes kaléidoscopiques. Un phare dans la nuit de cet automne-hiver citadin à ne pas manquer comme boussole déboussolée, vous détournant du droit chemin!

Installation visible 24 H sur 24 jusqu'au 5 Janvier au "petit cabinet" faubourg de pierre à Strasbourg.

Collection de la collectionneuse Geneviève Charras, charivarieuse

lire sur les petits cabinets, vespasiennes ou lieux d'aisance:

"le parti pris des choses" Francis Ponge

"la vie mode d'emploi" et "cabinet d'amateur" de Georges Perec

Alain Cavalier "lieux saints" sur les "cuvettes d'aisance"......