jeudi 12 février 2015

"Kaputt" de Sylvain Huc : divergences chorégraphiques.


A l’heure des « success stories », la compagnie Divergences s’intéresse à l’échec et ses motifs. Que peut un corps de danseur, privé de l’économie du spectacle ? Kaputt poursuit cette quête charnelle vouée à sa perte. Un récit aux émotions intenses.



Prendre à rebours la définition du récit libéral, qui vante de façon plus ou moins sérieuse, sous forme « chronologique et synthétique, la réussite d'une personne, les raisons du succès d'un livre, d'un produit, d'une opération » ou d’une entreprise, c’est aussi mettre à mal avec humour et dérision un système en lui proposant d’autres valeurs.


L’exercice critique de Kaputt nous parle d’écueils, d’erreurs et de ruines. Face à l’adversité, le corps affûte ses capacités de résistance à l’injonction sociale de réussite. Rondement mené par un quatuor de danseurs sur un plateau dénudé, n’ayant pour arme que leur propre corps, la pièce du chorégraphe Sylvain Huc fait mouche. Physiquement engagés, non sans un certain sens de l’absurde, dans la dépense et la perte, ce dont témoignent les interprètes de cette pièce va bien au-delà de la débâcle. Kaputt prépare la renaissance en cultivant l’impossible avec jubilation._IF
A Pôle Sud le 12 Février 20H 30

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