lundi 26 juillet 2021

Vive le Sujet 2021 Série 2 /3 et 4 : recharger ses batteries pour affronter le monde!


Retrouver "Vive le Sujet" c'est l'instant du décalage, de l'incongru au coeur du Festival IN d'Avignon sous l'égide de la SACD dans le mythique Jardin de la Vierge , cour du lycée ST Joseph !

VIVE LE SUJET SERIE 2

"Làoùtesyeuxseposent" de Johanny Bert: éloge de la tectonique.

« Suivez-nous dans cette expérience éphémère ! Peut-être de loin cela vous semble trouble. C’est votre regard et votre sensibilité qui vont permettre que certains détails émergent. Tout commence dans le jardin de la Vierge comme un espace marionnettique. Une écriture visuelle et sonore constituée de juxtapositions de signes au plateau. Des glissements d’images entre la présence et l’absence, et d’une transgression à une mélopée. » 

C'est ainsi que se définit le travail scénique que propose un excellent saxophoniste aux accents inédits pour accompagner une structure tectonique en place: vont s'y révéler des métamorphoses métamorphiques pour marionnettes, objets hétéroclites et autres accessoires dans une atmosphère ludique et loufoque! Un ouvrage très visuel qui se fait et se défait au gré des manipulations dissimulées des protagonistes de toutes ces mutations.Jusqu'à la résurrection de Gnafron, d'un arbre déraciné, d'une vierge qui éclate en mille morceaux...Des petits rats immergent, des lombrics qui se tortillent, des poupées gonflables rose bonbon à croquer de lascivité: poésie de la catastrophe inéluctable mais délectable en diable de l'humaine condition!

"Petit trafic" de Loic Touzé : ça tourne !

Un maitre de cérémonie, Monsieur Loyal, discret mais très déterminé, se joue de la place et du positionnement de deux personnages. Leur offrant des chaises à l'envi pour mieux y exprimer hésitation, rejet, distance ou complicité.Dans et par sa présence distinguée, en blanc et rose très stylé, le chorégraphe manipule et distribue les tâches de ces pantins soumis à la loi du décideur, discret mais efficace joueur.Les deux danseurs , l'un au regard évaporé et distant, l'autre en alerte constante, forment un duo décalé ravageur, un état de siège, de chaises musicales en hommage aux anti héros du cinéma burlesque: Tati veille au grain, longue silhouette incarnée par Loic Touze, agent de ce petit monde jovial et naïf !


 


 VIVE LE SUJET SERIE 3 ET 4


"Pourvu que la mastication ne soit pas longue" de Hakim Bah :que justice soit rendue!

Une évocation forte et sans concession d'une bavure policière, cercle infernal d'humiliation, de dénis inspiré de la mort de Amadou Diallo, un jeune guinéen abattu de 41 balles dans le Bronx en 1999.Entre un jeune conteur-danseur et un circassien épris de roue cyr, se tissent des liens fusionnels: la roue tourne et la tension ne cesse de grimper, du verbe émis par le bateleur, à la menace constante de ce qui renverse, écrase la justice.Un conte à l'envers qui n'a rien d'un conte de fées: le récit des faits rythmé, PLASTIC PLATONmartellé avec sincérité et conviction.


"Etudes 4, fandango et autres cadences" de Aina Alegre: à la source des bonds et rebonds à la basquaise !

A partir d'une récollection de gestes, de chanson issues du pays basque, voici une évocation très illustrées de postures, attitudes et autres structures d'une danse "savante" issue d'un patrimoine ici revisité.Homme et femme questionnant ce répertoire autant de manière sociologique qu'artistique.Alors, on y danse, on y expose le processus en cadence, tempi et le fandango reprend sa place légitime. Contemporaine et vivante.Carnaval en guirlande, redoute ou cavalcade à deux, cette reconstitution animée se fait sans nostalgie et avec la joie des mouvements folkloriques que l'on sait à l'origine de notre bonne danse classique!


"Plastic Platon" par Juglair: siamois en émois!

La première vision est dantesque: deux corps nus scellés par du plastique alimentaire comme deux siamois! Deux corps enchainés, dégenrés, complices de cet solidarité forcée et contrainte, entrave à la liberté.Tout se transforme, se métamorphose à l'envi jusqu'à la libération du mouvement. Un manège enchanté, des licornes fabuleuses peuplent le plateau, cirque rocambolesque des facéties des deux escogriffes.Humour et fantaisie à l'appel. Un mas chinois se fait support de pole dance, on y joue à 1/2/3 soleil avec malice et le ludique l'emporte à l'emporte-pièce!Un rare moment de décalage pour un duo magnifiquement servi par des interprètes aguéris au burlesque dégenré qui n'a peur de rien. Platon en ferait un banquet à perdre pieds!


" 7 Vies" de Nach et Ruth Rosenthal: une claque faite aux convenances.

Deux femmes en lutte, l'une krumpteuse à l'envi, l'autre gracile être sur la touche de la sensibilité extrême. Cela contraste et les deux personnalités se complètent, sauvage et abrupte de coffrage, réservée et docile.Pour des propos rudes et justes, un texte volontaire et incisif, des positions physiques  toniques ,des attitudes poétiques et politiques de bon aloi. La lutte gronde, le soulèvement sismique en tremblements n'est pas loin....Toutes deux en sont actrices et témoins et nous passent le relais, flambeau partagé , course conte la montre pour défendre sa place légitime dans ce monde

VIVE LE SUJET: on en reprendrait bien encore une petite dose pour recharger ses batteries!


 


eu

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