lundi 22 avril 2019

"Aubade botanique" à Chamalières sur Loire : hortus déliciarum, le jardin des délices.....



SAMEDI 17 AOUT 16 H


Dans le "tout nouveau" jardin médiéval de l'abbatiale ST Gilles, sur les bords de Loire, voici une déambulation originale, dansée, chantée, pour renouer avec les plantes médicinales, le verger, la treille et les rosiers du jardin : mignonne, allons voir si la "rose ballerina", la "menthe" religieuse, verte ou poivrée, la livèche ou l'hysope sont bien de retour....


Allons goûter, en chansons de gestes, en romances chorégraphiées, les fragrances de la mélisse,  de l'alchémille . Quant à l'ail ou l'oignon rocambole, voyons si leur proximité dans le "plessis" tressé de brins de châtaignier " ne fait pas carambolage !
Un parcours édifiant pour petits et grands, friands de découvertes sur la nature du jardin de curé qui n'en a cure... La belladonna veille au grain d' hellébore, l'oseille sanguine ou vierge vous enrichira de ses bienfaits alors que en sus Elise, la chef du restaurant "chez Simone" vous régalera de ses petits choux parfumés  à la guimauve  ou au thym pouliot .


Baliser le jardin, le ponctuer d'interventions poétiques pour accéder à ses secrets, voici la proposition de Geneviève Charras, charivarieuse, le "sourire d'orchidée" aux lèvres, le geste onctueux et la voix angevine
Au final de cette promenade, quelques oeuvres chantées dans l'abbatiale en hommage aux plantes:  "les chantefleurs" de Jean Wiener et autre " catalogue de fleurs" de Darius Milhaud.....



Samedi 17 Août 
16H

Entrée libre !


jeudi 11 avril 2019

"Ich ben a beesi frau" : langue de vipère !


« Des idiots on en a suffisamment au village. 
Je suis sûre qu’il y a pas beaucoup de villages avec autant d’idiots que chez nous. 
Moi je ne suis pas idiote. Je suis méchante. Vraiment méchante.
Méchante et rien d’autre.
Il y en a qui sont méchants de temps en temps, et tout d’un coup doux comme un agneau.
C’est pas mon genre. »

"Une campagne alsacienne au siècle dernier, un village parmi d’autres, une histoire comme il y en a beaucoup en ce temps-là : le viol d’une jeune fille un soir de fête. Enceinte, elle épouse son agresseur, et voilà Thérèse Ulmer devenue une «beesi Frau», drapée dans son armure de méchanceté parce qu’elle n’a plus rien d’autre, à part peut-être le rêve et le théâtre…
Quand Thérèse Ulmer et toutes les femmes privées d’amour viennent taper sur l’épaule de Francis Freyburger pour qu’il raconte cette histoire, il décide, avec la complicité d’Olivier Chapelet, de la mettre en scène… ou plutôt, sur l’estrade de bal, au centre du village, où Thérèse va danser, jouer et raconter sa vie gâchée, une parole publique comme un cri pour enfin dénoncer le crime."
De Pierre Kretz 

Mise en scène Francis Freyburger 
en collaboration avec Olivier Chapelet

Théâtre de la Cruelle

Il apparaît, vêtu d'un costume un soupçon chic démodé, en "homme", crâne chauve..."Méchante femme" d'après lui, qu'il incarne assurément, mais pas "idiote" pour autant comme ses congénères."Cultivée " de surcroît: une femme bien singulière qui s'est métamorphosée devant nous, longue robe grise .Elle se questionne, évoque sa vie, son "Emile" dont elle ne partagera jamais la tombe: des mots cinglants pour cette vraiment "méchante" créature acariâtre, cynique, parfois même sadique dans ses propos de jouissance maléfique ! Seule, solitaire, elle se prend à évoquer ses souvenirs de théâtre, sur une estrade bordée de chaises renversées. Bel espace scénique signé Gérard Puel...Un air d'accordéon nostalgique pour évoquer la danse, le bal et la voici qui danse éperdument. La vois bien timbrée , tonique, rythmée par un texte plein de trouvailles et de musicalité, ferme, convaincant, Francis Freyburger campe ici une harpie pleine de finesse et de contraste, de variations, modulations: de la haine à la gourmandise avec cette séquence sur les petits gateaux de Noel, très savoureuse.C'est "La visite de la vielle Dame" de Durrenmatt qui la hante et la précipite dans le passé qu'elle évoque avec ferveur. Thérèse Ulmer, la "méchante" qui ne se refuse rien, démoniaque et sarcastique dans son récit de meurtre, "vidant" son cœur déjà vide, jouissant de sa solitude avec délectation. Beau personnage aux multiples facettes avec qui l'on passe un moment de plaisir grace à la langue alsacienne, le comédien avouant lui-même que cette "langue maternelle" ne l' a jamais tant "habité", modelé par des sensations d'origine et de terroir linguistique tout "dans la peau".
Tel parfois un De Funes, acrobate des gestes et mimiques, Francis Feyburger nous fait pénétrer un univers "d'antan" avec férocité et véracité:pas hypocrite pour deux sous "la méchante femme"! Celle de Dan Stephan, cruelle et belle comme visuel ! 

Au Diapason à Vendenheim jusqu'au 12 Avril


lundi 8 avril 2019

"Concordan(s)e : discordances......

L'initiative originale de Concordan(s)e réside dans la provocation de rencontres, puis la construction de duos de chorégraphes et d'écrivains. Ne se connaissant pas au préalable, ils se plongent réciproquement dans leurs univers artistiques pour imaginer ensemble une forme inédite, entre mots et mouvements.♦

"Entre nos mains, entre nos jambes"
Pascale Houbin - chorégraphe / Carole Martinez - écrivain
"Les mains dansent, les mains écrivent, caressent, battent. Les mains peuvent se passer des mots. Les mots et la danse racontent ici une chose qui fait silence : l’entrejambe. Le désir et le plaisir féminins, rarement évoqués sur le plateau, jouissances et impuissances des femmes, objets de pudeur, s'avèrent dans cette pièce, au contraire, autant de défis, de jeu, d'amusement. Comment trouver les mots pour raconter une infime partie de l’orgasme féminin ? Et où débusquer dans la trousse de nos gestes ceux qui se frottent avec plaisir au texte pour en voir les possibles étincelles ? Une certitude : on n’épuisera pas le sujet !"

Durée : 30min / Coproduction : commande du festival Concordan(s)e, spectacle créé dans le cadre des Accueils Dancing de la 
compagnie BEAU GESTE, à la Maison des Arts Solange-Baudoux - Evreux et à la Bibliothèque Faidherbe - Paris.  
Une table recouverte de nappe blanche, linge frais lavé qui sent bon le propre, elle, en noir en contraste: avec des gestes de lavandière, de repasseuse à la Degas, avec amour et finesse, elle passe et repasse en rêve des souvenirs indicibles.Elle plie, déplie ce linge d'armoire, réouverte sur la mémoire,  avec des gestes de "métier", des gestes du "milieu" de la laverie-pressing d'antan .Un manchon se profile...Et surgit sa partenaire, l'auteure de ce texte malin, juvénile, ouvert vers la vie et la lucidité tranquille d'une jeunesse heureuse.
 Danse dans de beaux draps, sur un chemin de table, "surtout" indispensable pour orner ce plateau magnétique, objet de convoitise et de souvenirs.Tension du tissus manipulé par les deux femmes protagonistes, la nappe se fait drap de grand-mère, antiquité de blancheur, dentelle de mémoire.Objet mythique de trousseau de mariage, de lit de noces consommée, jeu de gamines: on y tricote, on brode, on crochète la danse en langage des signes: un point à l'endroit, un point à l'envers: ça fait pas un plis et ça marcher. Les deux femmes complices, amies, se racontent leur vie intime, leur histoires de clitoris qui se découvre pudiquement , au fond d'un lit sommaire, d'expériences juvéniles ou adultes. C'est touchant et très "féminin", subtil, intime.Duo de femmes voilées, histoires gestuelles de la découverte du corps, à tâtons, elles vivent et évoquent la mémoire du corps et de ses sensations avec doigté et finesse. Espiègle Pascale Houbin, délicate et mutine en découvreuse de notre "origine du monde" à notre façon de femme !
Le texte demanderait à être plus fort cependant pour faire voyager encore mieux le spectateur dans cet univers frêle, fragile et plein de malice et de sensibilité!


"En armes"
Yvann Alexandre - chorégraphe / Sylvain Pattieu - écrivain 
"On s’en prend des trucs dans l’existence
Des tristesses et des gens qui partent
Mais on résiste on fait ce qu’on peut
On danse, on écrit
On se serre on se carapace
On a nos corps qui bougent et nos mots qui résonnent
On est en armes."

On est par contre "désarmé" et désenchanté face à cette pièce, sans queue ni tête où Yvann Alexandre se fourvoie en beauté dans une démonstration faussement burlesque ou poétique. Un paon tout en plumes bleues, un auteur désenchanté qui court ou feint de danser, c'est affligeant d' indigence, de saupoudrage, de banalité bâclée...
Dommage pour ce "combat" sans arme, "on on "rame", mal armé et où se défendre parait essentiel pour ne pas se laisser envahir pas l'ennemi....

Durée : 30min / Interprétation : Yvann Alexandre, Sylvain Pattieu et Franck Ragueneau - Coproduction : commande du festival 
concordan(s)e, Centre chorégraphique national de Nantes avec le soutien du Théâtre Louis Aragon de Tremblay-en-France et de la 
Médiathèque d’Ivry, Médiathèque Charles-Gautier Hermeland | St Herblain 

Concordan(s)e est soutenu par le Département de la Seine-Saint-Denis, la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France / Ministère de la Culture, La Mairie de Paris, le Conseil départemental du Val-de-Marne, La Sofia. L'association indisciplinaire(s) bénéficie de la permanence artistique et culturelle de la Région Ile-de-France. Le festival bénéficie du soutien de l’Institut Français pour ses tournées internationales.