MUSICA fait la part belle au "ciné-concert" et fait un hommage au magicien, prestidigitateur de l'image animée, le tchèque Jan Svankmajer.
Le concert est concocté par François Sarhan, concepteur de musique, pour une sélection de films de référence.Déjà sonorisés ou muets, peu importe, ca qui compte c'est la créativité que suggèrent les images, les formes, les situations des personnages, des objets.
En live, musiciens et bruiteurs épousent narration et surréalisme, pour renforcer l'étrangeté de ce petit monde absurde en continuelle mutation: transformation des corps, des objets, métamorphoses multiples des îcones pour un monde hybride qui défit les lois de la réalité.
On se plait à observer en direct la dextérité des interprètes, surtout ceux qui manipulent tout un petit bazar sonore qui , détourné de ses fonctions premières, concourt à crééer une atmosphère au plus près de l'univers insolite de Svankmager.
Une intelligence, une adéquation remarquable avec ce qui se passe donne naissance à une des plus belle lecture adaptée du génie de l'image animée et de la modélisation!
Quand des pionniers de l'image et du son se rencontrent, on est pas loin des sons de Cage et de son amour du monde au quotidien de l'imaginaire!
L'esthétique de Jan Švankmajer a pu être qualifiée autant de baroque ou de maniériste que de surréaliste[2]. Dans son film Possibilités de dialogues, il rend hommage à la figure emblématique du maniérisme, le peintre Guiseppe Arcimboldo connu pour ses œuvres comme Été, Automne, Hiver et Printemps où des éléments organiques sont assemblés pour composer un portrait. De même, l’œuvre de Jan Švankmajer est caractérisée par les collages, les assemblages, et donne de l'importance aux corps (dans Jeux de pierres notamment). De plus, l'une des particularités de Jan Švankmajer est d'associer prise de vue direct et cinéma d'animation qui se fondent dans une même image, pour créer un univers fictif unique.
A propos du cinéma d'animation, Jan Švankmajer explique (dans une interview au Festival d'Annecy en 2002) : « Je suis arrivé vers le cinéma par le théâtre et les arts graphiques. C’est pourquoi les impulsions dans ma création viennent surtout de ces deux domaines. Au milieu des années soixante, quand j’ai commencé à m’occuper de films, la fameuse École tchèque d’animation était à son apogée. » Il arrive à l'animation par la marionnette, pratique traditionnelle en Tchécoslovaquie.
Son esthétique est caractérisée par le mélange d'animation et de prise de vue directe (dans Alice notamment), le stop motion (dans Jeux de pierres par exemple), un montage fractionné très rapide et beaucoup de mouvements de caméra.
L'animation est aussi caractéristique de l'absurdité surréaliste, avec des personnages qui agissent comme des machines et un environnement qui n'obéit pas aux règles du réel.
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