Un "opéra comique" dans un festival des musiques d'aujourd'hui?
Chose faite avec cette oeuvre rocambolesque de Wolfgang Mitterer, sur un livret de Ferdinand Schwartz basé sur les "Aventures du Baron de Munchhausen", d'après un scénario fumeux et diabolique de Gerhard Diensbier!
Le personnage principal interprété par Andréas Jankowitsch est truculent et mène tambour battant sa petite tribu d'hurluberlus déjantés avec verve et dynamisme.
Dans un délire musical, vocal et sonore, magnifié par des images vidéo splendides qui déferlent sur deux écrans en fond et devant de scène, l'intrigue bat son plein, fourmille d'idées de mise en scène, de coups de théâtre, de magie.
Mélies veille au grain, Jules Verne dans un petit coin, Pierrick Sorin pas loin, pour un tour de perstitigitation virtuose.
Les icônes graphiques sont des enluminures du genre: un travail signé du génial Franc Aleu, façonné dans une sophistication de moyens et d'effets très convaincants. Une chevauchée de la Walkyrie, un ras de marée d'images qui défilent sur les écrans, révèlent dans la lumière les costumes scintillants de princes et princesses déchus signés par Chu Uroz.
Parfois un peu de calme s'installe et nous voilà transportés dans un autre siècle, tableau à la Watteau, calme, enjoué, serein...Montage et rythme serrés, tonitruance et extravagance au menu, cet opéra comique est bien un nouveau genre lyrique décoiffant, inventif, effrayant à l'image de ces petits personnages de cartes à jouer, de bouffons, d'Ubu roi et autre diablotins ravigotants.
Un ravissement auquel Mitterer nous avait déjà convoqués avec "Massacre" et "Nosfératu"
Ambiance garantie pour ce "concert déconcertant" où le public, surpris et conqui fit une belle ovation!
Décidément, cette année Musica s'éconduit sur des chemins de traverse bien séduisants!
Un opéra d'Avant -garde, un opéra en BD, en "comics" oùla chorégraphie des corps surdimentionés en vidéo rappelle la technique de Mac Laren: démultiplication à l'envi des formes pour mieux les fondre, les emmêler, les dissoudre dans l'espace et le temps.Chevauchée fantastique, péripéties et rebondissements garantissent ici une tectonique endiablée chaotique, apocalyptique digne d'un chapitre de la bible, style jugement dernier tourné au comique!
"Général, nous voilà": ce voyage extraordinaire sur une planète inconnue est bien celui d'une troupe égarée, avec un chef étoilé par la grâce autant que par le ridicule.Caricature du pouvoir et de la séduction, ce baron est tout sauf un chef crédible: il est le mentor de la dérision, la vision du fantasque, l'opus du mensonge et de la supercherie dans un déferlement d'ouragans et de tsunami d'images animées par la folie
samedi 6 octobre 2012
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