"Première collaboration entre deux extraordinaires artistes qui ont marqué en profondeur la culture argentine, le poète Horacio Ferrer et le compositeur Astor Piazzolla, Maria de Buenos Aires est une forme unique d'opéra-tango qui nous plonge dans les méandres de l'âme de la « Reine de la Plata » avec en son cœur la belle Maria.Indépendante et libre, Maria se donne avec ivresse à la ville, à la poésie, à la danse et aux hommes, elle qui, comme l'a décrit Ferrer, serait née « un jour où Dieu était ivre mort ». Mélancolie, violence et désirs se mêlent dans les nuits où les bas-fonds de Buenos-Aires sont à la fois un enfer et un paradis mais où toujours le tango brûle les corps habités par la musique.
Cette nouvelle production est chorégraphiée et mise en scène par Matias Tripodi, danseur, pédagogue et expert passionné du tango. Maria de Buenos Aires est l'autre grand moment, avec Beatrix Cenci, du festival arsmondo Argentine."
Dans la fosse, l'orchestre vibre déjà pour inaugurer en préambule, prologue ce ballet argentin qui promet d'être poésie, passion et tendresse.Un solo pour inaugurer le bal, toujours pétri de grâce interprété de corps de maitre par Renjie Ma. La signature dansée de Matias Tripodi est fluide, tourbillonnante, relâchée, offerte et lisse, à la Kylian, même parfois! Chemises et vestes ouvertes, dévoilant les torses nus des hommes qui chavirent, chaloupent, se renversent à l'envi; de beaux portés, flottants pour des duos à variation mobile, alternant avec le trio infernal de l'homme et ses deux facettes d'une Maria protéiforme; doublée d'une cantatrice;magistrale interprète à la voix sereine, portée elle aussi par un souffle lyrique tangoté à merveille.La présence des quatre chanteurs, mêlée à celle des danseurs sur le plateau est à peine repérable et très opérationnelle: se fondant aux corps mouvants, à un ensemble à la Laban, qui avance groupé, soudé, oscillant de concert.
Un instant très fort dans cette pièce chorégraphique aux accents argentins qui jamais n'impose les figures traditionnelles du tango
Une belle glissade, un bon décalage avec les figures imposées qui ne se reconnaissent, ni se repèrent
La danse est fine, discrète, omniprésente sur le plateau, de noir et de blanc, sombre de par l'évocation tragique du destin de Maria: femme, spectre dans la mort, errant en Gisèle ou signe-cygne blanc, noir dans l'espace lumineux, scénographie virtuelle très opérante. Des images projetées évoquent la ville, l'ogresse Buenos Aires aux multiples visages.dévoreuse et bientôt enfer pour ces créatures qui l'animent, l'habitent
Des transports en duos et portés par les danseurs galvanisés par la musique en live, si riche, balançant ses rythmes et glissements progressifs de désirs, de sensualité toute argentine!
Etreintes, passades, répulsions, esquives,feintes et dérobades, pour les femmes, force et rapidité, vélocité intense pour les hommes.
Des caractères bien trempés mais toujours très subtils et empreints de délicatesse.Le parallélisme danse-voix opère et les uns rencontrent les autres, sur la bonne voie !
Voix de Moineau, fragilité de tous dans ce monde où des centaines de feuilles noires s'abattent et jonchent le sol, en débâcle, défaite et pour une évocation de l'enfer, de ces cendres, celles aussi de Maria, sorcière à brûler vive dans ce petit peuple qui s'affaire Entre "Nana" ou "L’Assommoir" de Zola, entre Brecht et Kurt Weil, proche aussi d'un "Bandonéon" de Pina Bausch, le spectacle est total, touche et fait mouche. Entrelacs mélancoliques de la danse, du chant et de la musique, l'opéra-tango devient une écriture singulière, unique en son genre: banquise qui flotte et glisse vers le chaos, vagabondage extravagant de la danse, on y traine la solitude, la débauche esquissée légèrement, sans trait appuyé; le texte, poétique à souhait vient comme un souffle surréaliste, irriguer de sa verve, la narration, les faits et gestes des protagonistes, chanteurs, conteur-lecteur et danseurs. Un tango sans faste, sobre, souligné par la grâce et la volupté, endiablé certes par quelques airs de fête, fifres et tambourins comme résurrection du péché! Errance, solitude dans un halo de lumière blanche, la scénographie magnifie ces instants magnétiques de mouvements fulgurants, de mobilité fugace insaisissable: ils s’attrapent, se libèrent, s'aiment, s’enlacent à l'envi, ces habitants de faubourgs infréquentables et mal famés.Esquive par excellence, le tango fait du destin de Maria, la plus belle Notre Dame des faubourgs où vibre l'accordéon comme un poumon au souffle large qui se donne et résonne dans les corps dansants
A l'Opéra du Rhin jusqu'au 10 Mai
Dans la fosse, l'orchestre vibre déjà pour inaugurer en préambule, prologue ce ballet argentin qui promet d'être poésie, passion et tendresse.Un solo pour inaugurer le bal, toujours pétri de grâce interprété de corps de maitre par Renjie Ma. La signature dansée de Matias Tripodi est fluide, tourbillonnante, relâchée, offerte et lisse, à la Kylian, même parfois! Chemises et vestes ouvertes, dévoilant les torses nus des hommes qui chavirent, chaloupent, se renversent à l'envi; de beaux portés, flottants pour des duos à variation mobile, alternant avec le trio infernal de l'homme et ses deux facettes d'une Maria protéiforme; doublée d'une cantatrice;magistrale interprète à la voix sereine, portée elle aussi par un souffle lyrique tangoté à merveille.La présence des quatre chanteurs, mêlée à celle des danseurs sur le plateau est à peine repérable et très opérationnelle: se fondant aux corps mouvants, à un ensemble à la Laban, qui avance groupé, soudé, oscillant de concert.
Un instant très fort dans cette pièce chorégraphique aux accents argentins qui jamais n'impose les figures traditionnelles du tango
Une belle glissade, un bon décalage avec les figures imposées qui ne se reconnaissent, ni se repèrent
La danse est fine, discrète, omniprésente sur le plateau, de noir et de blanc, sombre de par l'évocation tragique du destin de Maria: femme, spectre dans la mort, errant en Gisèle ou signe-cygne blanc, noir dans l'espace lumineux, scénographie virtuelle très opérante. Des images projetées évoquent la ville, l'ogresse Buenos Aires aux multiples visages.dévoreuse et bientôt enfer pour ces créatures qui l'animent, l'habitent
Des transports en duos et portés par les danseurs galvanisés par la musique en live, si riche, balançant ses rythmes et glissements progressifs de désirs, de sensualité toute argentine!
Etreintes, passades, répulsions, esquives,feintes et dérobades, pour les femmes, force et rapidité, vélocité intense pour les hommes.
Des caractères bien trempés mais toujours très subtils et empreints de délicatesse.Le parallélisme danse-voix opère et les uns rencontrent les autres, sur la bonne voie !
Voix de Moineau, fragilité de tous dans ce monde où des centaines de feuilles noires s'abattent et jonchent le sol, en débâcle, défaite et pour une évocation de l'enfer, de ces cendres, celles aussi de Maria, sorcière à brûler vive dans ce petit peuple qui s'affaire Entre "Nana" ou "L’Assommoir" de Zola, entre Brecht et Kurt Weil, proche aussi d'un "Bandonéon" de Pina Bausch, le spectacle est total, touche et fait mouche. Entrelacs mélancoliques de la danse, du chant et de la musique, l'opéra-tango devient une écriture singulière, unique en son genre: banquise qui flotte et glisse vers le chaos, vagabondage extravagant de la danse, on y traine la solitude, la débauche esquissée légèrement, sans trait appuyé; le texte, poétique à souhait vient comme un souffle surréaliste, irriguer de sa verve, la narration, les faits et gestes des protagonistes, chanteurs, conteur-lecteur et danseurs. Un tango sans faste, sobre, souligné par la grâce et la volupté, endiablé certes par quelques airs de fête, fifres et tambourins comme résurrection du péché! Errance, solitude dans un halo de lumière blanche, la scénographie magnifie ces instants magnétiques de mouvements fulgurants, de mobilité fugace insaisissable: ils s’attrapent, se libèrent, s'aiment, s’enlacent à l'envi, ces habitants de faubourgs infréquentables et mal famés.Esquive par excellence, le tango fait du destin de Maria, la plus belle Notre Dame des faubourgs où vibre l'accordéon comme un poumon au souffle large qui se donne et résonne dans les corps dansants
A l'Opéra du Rhin jusqu'au 10 Mai
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