dimanche 23 juin 2019

L'Imaginaire fete ses 10 ans ! Mosaiques : 22, v'là de bonnes nouvelles !



 Le festin de l'Imaginaire ! Le banquet de la composition moléculaire déstructurée !
Cuisine inspirée, inventive, raffinée en petites touches de dégustation gourmette : de la haute gastronomie musicale, du sur mesure, fait "maison" pour un ensemble Trois pièces de haute couture !

Happy petits beurres 'day to L'Imaginaire !! Des friandises à déguster sans modération !
De "bonnes nouvelles", formes courtes pertinentes pour couvrir un horizon prolixe de création inouïe!

"Il y a 10 ans, l’Imaginaire voyait le jour, et le 23 juin, nous vous proposons de célébrer cet anniversaire à travers un concert exceptionnel ! Au cours de cette décennie, bon nombre de compositrices et compositeurs ont croisé notre route. Nous avons voulu valoriser le compagnonnage qui s’est tissé, en leur demandant à chacun·e d’écrire une nouvelle oeuvre pour le trio flûte, saxophone et piano de l’Imaginaire. 22 ont répondu positivement. Nous aurons le plaisir de partager les fruits de leur inspiration, en interprétant ces créations en première mondiale : un concert « Mosaïque », car chaque œuvre est la pièce d’un ensemble où s’illustre la vitalité et la diversité de la musique d'aujourd’hui, telle que l’Imaginaire la revendique depuis sa création."

La majorité des compositrices et compositeurs sera de la partie, et le concert s’accompagne d’un apéritif festif en leur présence et celle de l’équipe de l’Imaginaire. Un temps de convivialité après le temps musical !
Œuvres de Andrea Agostini, Nicolas Bardey, Thierry Blondeau, Daniele Bravii, Maurilio Cacciatore, Paul Clift, Daniel D'Adamo, Dominique Delahoche, Santiago Díez Fischer, Elizabeth Ditmanson, Aurelien Dumont, Fernando Garnero, Daniele Ghisi, Eric Maestri, Julien Malaussena, Nicolas Mondon, Filippo Perocco, Andrea Sarto, Annette Schlünz, Mikel Urquiza, Franco Venturini, Franck Yeznikian.

Un festin, un banquet pour ce repas d'anniversaire où les plus courtes seront toujours les meilleures, amuse-bouche, mignardises et autres anti pasti, cocktail dînatoire sur canapé pour fêter en présence de plus de cent spectateurs-auditeurs une décennie de rencontres de passe muraille et saute frontières entre interprètes instrumentistes de talents et composteurs de la musique d'aujourd'hui!
Alors à table en quatre set avec entr'acte pour ce voyage au "long-court" , programme de courts-métrages musicaux, tallés sur mesure pour des pointures de l'interprétation.
Introduction avec une brève de comptoir signée Nicolas Morton, vis et patafix pour le piano préparé, très cadencé qui fait place à une oeuvre de D'Adamo, ".....zik", avec paroles égrenées, murmures, surexposition des sons, souffles et envolées, voyelles insérées dans des plaintes en onomatopées!
L'ambiance sombre et lente de l'opus de Elizabeth Ditmanson séduit en contraste et précède la proposition de Paul Clift, fougueuse et pianistique, pleine des vibrations des vents: alarmes, sirènes, alerte et "pin-pon" pour créer un chaos salutaire et vibrant, guerrier et catastrophique en diable !
Un petit piano-jouet se glisse dans l'ensemble pour le morceau de Fernando Garnero, course folle et virtuose au métronome: rapidité haletante des sons étouffés, baîllonnés comme une prière susurrée, paroles et souffles additionnés. Ca frappe le public, privé d'applaudir qui chuchote ses bonnes impression comme à la messe, une reprise de litanie !
Enfin Aurélien Dumont dans une ambiance stylée, baroque fait la révérence à Bach, en appui, relevé et autres figures et postures de basse-danse, bien tempéré au son d'un quasi clavecin suggéré, simulé: très dansante en contrepoint rebondissant sur demies pointes!

On se détend pour entamer le second set et c'est reparti pour six morceaux de choix
Eric Maestri offre son cadeau, présent de bien des années de fidélité à l'ensemble!: des lamentations très aiguës, sonorités inconfortables, stridentes qui se meurent et s'éteignent...
"Breve II" de Maurilio Cacciatore avec ses piqués laconiques offre une syntaxe brève et relevée, comme des frappes détachées, pétarades toniques des vents, claquements simulés pour festivités populaires!
Comme un tapis sonore qui se déroule, suit la composition de Dominique Delahoche, puis c'est au tour de Daniele Ghisi de faire ruisseler les notes de piano où tout coule de source: son de fifre subtil et joyeux, léger, perlé, tintinnabulant.
On y picore des sons, grappille des notes et se rassasie de bribes et de miettes comme des oiseaux affamés! Franco Venturini et ses souffles graves donne le ton à un duo de vents, alizés ou zéphyrs, lents souffles déployés en brise légère
Jeu de passe-passe entre les musiciens, comme une toile flottant dans le vent qui s'agite en nappe dans une stridence finale infernale!
Et pour surprendre, un quatuor qui fait place à l'intervention de la clarinette de Adam Starkie signé Franck Yeznikian, "Tel que ce fruit": dans de beaux balancements des corps, les musiciens jouent l'osmose et la symbiose des sonorités inédites, lentes dans un beau recueillement! A voir et à entendre simultanément pour ce jeu corporel insolite et plein d'énergie vitale.

On passe à la pause apéritive, enjouée et partageuse pour plus tard regagner sa place à la "petite messe" matinale dominicale: ce jour là semblable à un chapelet de perles rares et uniques comme celles des huîtres perlières sauvages et baroques: nulle semblable à l'autre et de grande valeur esthétique: "monstre" magnifique à écouter pour la première fois! Quel privilège !

"2 minutes de souffrance (approximativement)" pour prologue à la suite du concert anniversaire, signé Julien Malaussena: il fallait oser tous les possibles pour cette expérience de commande de pièces courtes et voici un pari assumé! Chaos tonitruant, débridé, déferlantes de sonorités tempétueuses, tsunami incessant, inaudible, catastrophique et chahuté: de l'eau dans un bol pour le saxophone qui noie son souffle dans des bouillonnements et glou-glou vibratoires!
Discrétion et petites touches qui s’égrènent, se distillent lentement avec la brève de Filippo Pecorro, cascades pianistiques ponctuées par des glissements sonores des vents: une belle performance menée à train d'enfer pour l'oeuvre de Andréa Agostini! Une frénésie étourdissante, cinglante remarquable qui s'achève par une accalmie en suspension et rémanence sonore à l'infini...
Une harmonie de sons qui se déploie pour "en attendant" de Nicolas Bardey, puis c'est "La manovella" de Thierry Blondeau qui fait suite dans une belle accélération de départ, reprise où l'on s'élance, tremplin pour rebondir, où l'on reprend le rythme à tâtons, comme dans le noir. Pour mieux s'y glisser et se familiariser avec le mouvement, leitmotiv récurent. Accoutumance oblige pour mieux sauter le pas et franchir le seuil! Un jeu de répétition à l'envi, envoûtant, augmenté par l'effet de récurrence obnubilante, entêtante. Des gongs calment la donne et poursuivent comme une marche titubante, une balade monacale et conduisent les musiciens jusqu'au compositeur parmi le public !

Allez on en reprend un dernier set pour la route et c'est "plastic song" de Santiago Diez Fischer qui démarre dans un flux continu de sonorités inédites!
Les doigts dans le piano, les trois interprètes exécutent la proposition de Annette Schluenz: on pince les cordes, on bricole et puis les vents se targuent aussi d'émettre des sons de percussion, de touches pincées ou frappées! Dans une illusion sonore de tension-détente très corporelle.
Une atmosphère aérienne, rêveuse dans l'éther, douce et calme, reposante selon Daniele Bravi pour mieux se lancer sans interruption dans le bain de "A tre voici, con Pedale Obbligato" de Andrea Sarto...Oeuvre turbulente, résonnante aux attaques franches, faite d'un leitmotiv relevé, entraînant La frappe des pédales fait partie du jeu sonore percussif avec quelques citations de Bach bien amenées.
photo robert becker
Et en épilogue de cloture, le "clou du spectacle" : un jeu inédit d' appeau d'oiseau, de geai, pour apogée finale: appeau-geai de ce concert inédit, unique, performatif en diable! Signé Mikel Urquiza, "The wind that blows".
Nos trois compères musiciens, trio infernal aux prises avec leur flute déstructurée, démantibulée, démontée en autant de petits instruments insolites à explorer ! Quel souffle et quel culot, quel humour dans cette écriture décapante qui ensoleille cette initiative!
Étonnez-moi,toujours L'Imaginaire" comme on ne saurait jamais l'imaginer: avec des icônes musicales dignes des plus belles partitions incongrues, notation contemporaine graphique de toutes les audaces!
Tus les compositeurs aux anges bien entendu: une belle brochette de la création contemporaine, inégalée !

photos robert becker


Au Faubourg 12 ce dimanche 23 Juin !

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