"Une petite ville de province connaît la prospérité économique depuis que le docteur Tomas Stockmann a eu l’idée d’y installer une station thermale et que son frère, Peter, préfet, a mis en œuvre sa construction. Mais l’eau est polluée et dangereuse pour la santé : que faire de cette information ? Pour le metteur en scène Jean-François Sivadier, cette pièce du célèbre auteur norvégien Henrik Ibsen, écrite en 1882, est le portrait au vitriol d’une société où les intérêts personnels et les vanités anéantissent la raison. Comment résoudre cette équation terriblement actuelle entre l’écologie, l’économie, le politique et le social ?"
Un théâtre rien qu'avec du "théâtre", du faux, de l'artefact pour dénoncer les bassesses des comportements de ses contemporains...Qui s'exprime, de Ibsen, de Sivadier ou de Bouchaud sur ce sujet qui met à nu les rapports public-comédien, auteur-metteur en scène hier et aujourd'hui ?... Ce sera dans l'allégresse, la verve et les transports en commun de personnages hallucinants de richesse de caractère, que tambour battant, un sujet très d'actualité-la pollution sans remord- d'une eau "publique" symbole de partage démocratique,que se déroule trois heures durant les péripéties de cette aventure croquignolesque...Tomas Stockmann, celui par lequel viendra le scandale met à jour sa découverte- la pollution des eaux des thermes de sa ville- est virulent, "énervé" , à cran mais aussi jouisseur et stratège, entraînant dans son sillage compères et futurs traîtres....La vie est rude et tranchante pour tout ce petit peuple réuni sur le plateau, occupant les lieux-étrange décor gigantesque d'intérieur ou de lieu de passage-. Des lustres aux pampilles menaçantes gorgées d'eau (souillée) vont déverser leur fiel et illustrer cette invasive nouvelle: la démocratie est en danger, le populisme est démagogique, tout "fout le camp" sur ce sol glissant, menaçant, plein de danger pour celui qui s'y embourbe et chute !
Sol impraticable où tous vont connaitre l'effet de dégringolade du très martial extrait de "Ainsi parlait Zarathoustra" à sa version tombée en déconfiture où le héros s'affaisse, se dégonfle et avoue que sa rage n'est pas si opérante que l'on croit!
Quelques interludes, entremets de danse, un " Kong fu " précieux, une danse de pantin pour ponctuer et faire rebondir l'action.
Docteur abuse.
Nicolas Bouchaud, dans le personnage insurgé, énervé, à fleur de peau comme dans un manifeste de l'insurrection, du soulèvement fait mouche et emballe son public. Du "chemin de table" aux lustres , il veille à l'absurdité des situations, frénétique, vocalement engagé dans une rage constante. "Le savoir est triste": égayons-le de comportements anarchiques et salvateurs!
Tant de verve, de présence rehaussée par des propos remis au gout du jour sont opérationnelle et Sivadier signe ici un spectacle passionnant, tendu, violent, irrévocable satyre des pratiques politiques et journalistiques. Existe-t-il une déontologie professionnelle sans pression ni dessous de table?Un théâtre sans démagogie qui placerait le public face à ses responsabilités d'auditeur, d'acteur résonant à ces propos et attitudes extrêmes...
Un opus décapant qui met la rage et soulève les tapis de leur poussières et mensonges ...
Un ennemi du peuple traqué, bête en révolte sous les diatribes et feux de la rampe!
Jean-François Sivadier est metteur en scène de théâtre et d’opéra, auteur et acteur − il était dans le Groupe 24 de l’École du TNS, section Jeu. Ses pièces sont publiées aux éditions Les Solitaires Intempestifs. Les spectateurs strasbourgeois ont pu voir ses mises en scène de La Mort de Danton de Büchner en 2005, Le Roi Lear de Shakespeare en 2007, Le Misanthrope et Dom Juan de Molière, en 2014 et 2017.
Au TNS jusqu'au 20 Décembre
Quelques interludes, entremets de danse, un " Kong fu " précieux, une danse de pantin pour ponctuer et faire rebondir l'action.
Docteur abuse.
Nicolas Bouchaud, dans le personnage insurgé, énervé, à fleur de peau comme dans un manifeste de l'insurrection, du soulèvement fait mouche et emballe son public. Du "chemin de table" aux lustres , il veille à l'absurdité des situations, frénétique, vocalement engagé dans une rage constante. "Le savoir est triste": égayons-le de comportements anarchiques et salvateurs!
Tant de verve, de présence rehaussée par des propos remis au gout du jour sont opérationnelle et Sivadier signe ici un spectacle passionnant, tendu, violent, irrévocable satyre des pratiques politiques et journalistiques. Existe-t-il une déontologie professionnelle sans pression ni dessous de table?Un théâtre sans démagogie qui placerait le public face à ses responsabilités d'auditeur, d'acteur résonant à ces propos et attitudes extrêmes...
Un opus décapant qui met la rage et soulève les tapis de leur poussières et mensonges ...
Un ennemi du peuple traqué, bête en révolte sous les diatribes et feux de la rampe!
Jean-François Sivadier est metteur en scène de théâtre et d’opéra, auteur et acteur − il était dans le Groupe 24 de l’École du TNS, section Jeu. Ses pièces sont publiées aux éditions Les Solitaires Intempestifs. Les spectateurs strasbourgeois ont pu voir ses mises en scène de La Mort de Danton de Büchner en 2005, Le Roi Lear de Shakespeare en 2007, Le Misanthrope et Dom Juan de Molière, en 2014 et 2017.
Au TNS jusqu'au 20 Décembre
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